Les premières consultations budgétaires fixent l’ampleur du défi à relever

J’ai rencontré mardi les premiers interlocuteurs invités à dresser un état des lieux en matière budgétaire en Région bruxelloise.

Comme pressenti, la situation de Bruxelles sur ce plan n’incite pas à un optimisme béat. La dégradation de la note accordée à la Région par Standard & Poor’s augure, à politique inchangée, une hausse des charges d’intérêt et par effet de rebond, un risque d’aggravation de la dette.

« On n’en sortira qu’en innovant », a commenté mardi la tête de liste libérale chargée de déminer le terrain politique en vue de constituer une nouvelle majorité en Région-capitale.

Comme en Wallonie, le MR et Les Engagés sont en processus de rapprochement dans ce contexte. Mais à Bruxelles, cela ne suffit pas pour constituer une majorité, côté francophone. Ces deux formations excluent d’emblée de travailler avec le PTB. Ecolo et DéFI qui ont perdu les élections ne sont pas partants pour s’allier aux deux premiers. Le PS, qui a fait le choix de l’opposition en Wallonie, se tait jusqu’ici dans toutes les langues à Bruxelles.

Mardi, M. Leisterh a reçu en matinée, au Parlement bruxellois, le directeur de l’agence fédérale de la dette, Jean Deboutte. L’après-midi, il s’est entretenu avec Mark Dehoux, directeur général de la direction Budget et Finances de la Région bruxelloise.

La photographie que ceux-ci ont établie fait apparaître que la dette directe de la Région est passée de 3,4 milliards en 2018 à 10,4 milliards en 2023 et qu’elle devrait atteindre 11,5 milliards d’euros à la fin de l’année.

Le déficit budgétaire atteint 1,32 milliard en 2024. Les dépenses atteignent 7,8 milliards; les recettes, 6,5 milliards.

La charge d’intérêts de la dette est passée de 124 milllions en 2018 à 328 millions d’euros. A politique inchangée, celle-ci devrait dépasser les 800 millions d’euros à l’horizon 2029.

Par ailleurs, les dépenses en RBC n’ont cessé de croître avec, en parallèle, une stagnation des recettes régionales en termes réels ces 10 dernières années.

.Je veux un travail le plus détaillé possible, ligne par ligne.

Chargé de déminer le terrain politique pour constituer une nouvelle majorité, le chef de file du MR, interrogé sur ce point, estime que l’ensemble de ses interlocuteurs politiques semble conscient du défi financier auquel la Région est confrontée.

Il va falloir arrêter Good Move et nettoyer cette ville

J’étais l’invité de LN24 matin. Retour sur l’interview.

Sur LN24 et LN Radio, David Leisterh, tête de liste MR en Région bruxelloise et vice-président des libéraux francophones, était l’invité du “Café sans filtre” ce jeudi 6 juin.

À trois jours des élections, Maxime Binet a entamé les échanges avec une question directe : si Leisterh devenait le prochain ministre-président, que changerait-il en premier ? “La propreté de Bruxelles, au sens propre comme au sens figuré”, tranche le libéral. “Il faut remettre de la sécurité dans les rues, je suis désolé mais ce n’est pas le cas. Vous avez à nouveau besoin d’un shérif dans la ville. Et deuxièmement, il va falloir arrêter Good Move, et nettoyer cette ville”, répond l’homme politique. Le rôle de shérif de la ville, David Leisterh estime qu’il incombe au (futur) ministre-président. “Vous avez besoin d’envoyer cette image-là. Même si, dans les faits, il n’a peut-être pas toutes les compétences, c’est sa responsabilité. Il doit s’assurer que sa région est en sécurité”, complète-t-il.

Maintenant, on rigole de Bruxelles”, clame Leisterh. Son objectif : redonner une image positive de la capitale.

Maxime Binet pointe toutefois un obstacle de taille : Bruxelles n’a pas les compétences en termes de sécurité pour instaurer cette image de “shérif” du ministre-président. David Leisterh n’est pas d’accord. “S’il y a vraiment un problème de moyens, un problème au niveau de la justice pénale, il faut demander au Premier ministre d’avoir les moyens nécessaires”, avance-t-il.

Mais comment manier le budget pour entreprendre ces projets ? “D’abord, il va falloir remettre de l’ordre budgétaire. Après, à Bruxelles, il y a 670 institutions publiques. On pourrait avoir plus d’efficacité”, explique David Leisterh avant de poursuivre : “Il faut faire des économies”. Le troisième volet de son idée : recréer la classe moyenne à Bruxelles. Selon lui, c’est possible d’effectuer cela en quelques années afin de remettre Bruxelles debout.

Quid de la mobilité, qui est une thématique centrale de campagne à Bruxelles ? Le candidat libéral commence par s’attaquer à Good Move, le plan de mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale. “C’est le plantage de cette législature”, dénonce-t-il. “Ceux qui vous disent aujourd’hui que la facture du métro a triplé [4,6 milliards actuellement, NdlR] ce sont les mêmes qui ont triplé la dette en quelques années. Donc vous me permettrez, depuis l’opposition, de revoir ces calculs”, déplore le membre du MR. Maxime Binet rappelle alors à son interlocuteur que c’était un ministre libéral qui gérait les finances publiques de Bruxelles durant 5 ans. “C’est lui qui s’est planté, ce sont les libéraux ?”, demande le journaliste. “Quand vous avez tous les autres ministres qui dépensent l’argent qu’ils n’ont pas depuis des années, c’est sûr que c’est très compliqué quand on est ministre des finances, tout seul, de gérer”, défend David Leisterh.

Conquérir Bruxelles « en s’inspirant d’Obama »

Ces 6 derniers mois, Le Soir m’a suivi pour tracer mes journées et analyser davantage les recettes du MR Bruxelles.

 

 

Obama l’a fait, pourquoi pas lui ? Bon, d’accord, on pousse un peu. Mais tout de même. C’est bien de la campagne menée par l’ex-président américain pour décrocher le bureau ovale que s’inspire la tête de liste MR en Région bruxelloise. Rien de moins.

David Leisterh sait qu’il part avec un handicap sérieux. Le patron des bleus de la capitale n’a récolté que 1.988 voix en 2019, à la 9 e place sur la liste régionale. Certes, il occupe désormais la première, mais pour approcher les 16.856 voix de la tête de liste de l’époque, Françoise Schepmans, il y a du boulot. « J’ai un déficit de notoriété gigantesque », confesse-t-il. « Je dois toujours justifier ma légitimité et ma crédibilité. » Sachant qu’en face, il affronte l’écolo Zakia Khattabi et le socialiste Ahmed Laoouej, quelque 30.000 voix chacun en 2019 (à la Chambre). Alors il en est convaincu : « Si je n’ai pas une campagne bien organisée, ça n’ira pas. »

Depuis deux ans, il y travaille donc, à cette campagne : esquissant un projet de réformes à imposer « en 100 jours » ; ciblant des thèmes prioritaires (sécurité, mobilité, propreté, mais aussi emploi et budget) ; élaborant avec un communiquant un narratif bruxellois spécifique… Et s’inspirant d’Obama, donc : « Il avait priorisé certains Etats dans lesquels il a fait campagne de façon approfondie en 2008, quartier par quartier. Nous avons fait pareil : on a mis le focus sur cinq communes dans lesquelles on a perdu le plus de voix en 2019, qui représentent quelque 300.000 électeurs, soit à peu près la moitié : Bruxelles-Ville, Molenbeek, Ixelles, Anderlecht et Schaerbeek. On n’avait plus parlé aux gens de ces quartiers depuis longtemps. Une fédération de commerçants locaux m’a dit un jour que j’étais le premier MR qu’elle rencontrait. »

David Leisterh a clairement identifié ses deux défis, l’un personnel, l’autre collectif : se faire connaître et implanter le MR dans les communes du nord de la Région – sans perdre l’électorat libéral classique du sud.

Alors c’est parti.

Stratégie en trois temps

« Bruxelles a été divisé en quartiers et on avance sur plusieurs de front et en trois temps : d’abord, de la promotion sur les réseaux sociaux pour annoncer notre venue. Puis du porte-à-porte. Ensuite un apéro-rencontre dans ces quartiers avec Sophie Wilmès ou Hadja Lahbib comme produit d’appel. » Au final, ce vaste programme a pris pas mal de retard, les apéros sont moins nombreux que prévu (trop lourds en logistique) et Sophie Wilmès, candidate à l’Europe, moins présente. Mais la stratégie de terrain reste prioritaire.

David Leisterh enfonce régulièrement le clou. Comme ce soir de décembre, dans un établissement de la Grand-Place, avec les responsables de la section de Molenbeek. « Je sais que vous faites du terrain, mais y a-t-il des endroits où on peut aller un peu plus ? Comment faire pour qu’un maximum de gens nous voie en un minimum de temps ? » Et il interroge : « Pourquoi n’y a-t-il pas davantage de faiseurs d’opinion issus de la diversité dans nos rangs à Molenbeek ? » Réponse : « Laisse-nous un peu de temps, David. Ce n’est pas simple pour eux de venir au MR à Molenbeek, ils ne sont pas bien vus quand ils franchissent le pas, même si cela évolue. » Car ceux qui sont tentés de franchir ce pas, explique-t-on, sont découragés, ciblés sur les réseaux sociaux, voire menacés. « Certains se sont retirés deux jours avant le dépôt des listes en disant que c’était trop de pression », confiera plus tard David Leisterh. Et la situation à Gaza ne facilite pas la tâche des bleus… Sans oublier, relèvent les Molenbeekois, qu’« il nous faut continuer à chouchouter notre électorat traditionnel ».

« Moi, je n’en dors plus »

Attirer de nouveaux profils sur la liste régionale, des candidats, singulièrement des candidates, issu(e)s de la diversité n’a pas été une sinécure. Plusieurs ont été approchées et ont refusé. David Leisterh y a passé des semaines. Avec cette difficulté : placer les nouveaux revient à reléguer parfois loin, voire à des places de combat, des libéraux de longue date ou députés sortants. Et à passer des dizaines de coups de fil délicats – « Je ne suis vraiment pas fait pour ça… » Ce jour-là de février, c’est Françoise Schepmans qu’il doit convaincre : « Es-tu prête à m’aider ou pas ? J’essaie d’avoir le reflet de la diversité dans le top dix. Tu as l’avantage de faire tes voix toute seule. Ça m’aiderait si tu acceptais la 8 e place (elle aura finalement la 9 e , NDLR). Dors dessus. Moi je n’en dors plus depuis trois semaines… »

Lors d’une soirée Tupperware à Auderghem, en mai, la question de la diversité lui est posée : « Pourquoi avoir été chercher des proches d’Emir Kir (ex-PS) ou Youssef Handichi (ex-PTB) ? » David Leisterh assume : « J’ai une certaine admiration pour les candidats MR qui vont plaider pour la neutralité de l’Etat, l’abattage avec étourdissement, chaussée de Gand ou gare du Nord. » « Ils le font ? », insiste un citoyen. « Oui, ils le font ! Notre parti défend une société universaliste qui repose sur un socle de valeurs communes, dont la neutralité de l’Etat, et pas l’immixtion de la religion dans la sphère publique. Je veux un groupe MR au parlement bruxellois très fort sur les valeurs et diversifié. Sinon, on contribue au communautarisme. Et je tiens le même discours ailleurs, pas que dans les quartiers cossus. »

« Bonjour, je me présente… »

Allons-y, ailleurs. Pour un porte-à-porte en fin d’après-midi, au départ de la place Jardin aux fleurs, au cœur de la ville de Bruxelles. « Certains n’avaient jamais vu un MR dans ces quartiers. On veut montrer qu’on n’est pas les crapules que d’aucuns disent. » Ils sont une bonne demi-douzaine, simple pin’s MR sur la poitrine et petit tract à la main, à se partager les deux côtés des rues.

Des portes restent closes, quelques habitants refusent poliment la carte tendue. Mais le discours de David Leisterhest rodé : « Bonjour, je suis tête de liste régionale pour le MR aux élections, je voudrais me présenter à vous. Cela fait longtemps que vous habitez ici ? Comment ça se passe ? » « Ça va, il y a des petits problèmes », répond cet homme issu de la diversité : « J’ai été cambriolé deux fois, ils ont tout pris, mes enfants ont parfois peur. » Le libéral laisse sa carte, « merci de votre accueil », sans un mot sur le programme sécuritaire du MR. « Non. Il faut agir au feeling et ici, il parlait plutôt du choc ressenti suite aux cambriolages. »

Plus loin, il va pouvoir développer, avec cet habitant « depuis 1989 », également d’origine étrangère, qui se plaint : « Le quartier a fort évolué, et pas en bien, c’est la galère en termes de sécurité… » Leisterh place son couplet : « On juge trop lentement en Belgique, et pas assez sévèrement. Le MR plaide pour une justice plus efficace. La sécurité, c’est la base. » L’homme opine, prend la carte qu’on lui tend. Comme cet autre, manifestement bleu convaincu, qui glisse : « Ici, tout va bien… à part Good Move. »

« Installer mon cabinet gare du midi »

Mais il en faut plus pour se faire largement connaître. Alors après les marchés de Noël en décembre, le tour des 19 sections locales en janvier, David Leisterh multiplie les apparitions : dans un salon de thé à Cureghem pour suivre un match de foot, au vernissage d’une expo, à une pièce de théâtre de jeunes de Molenbeek, au déjeuner d’entrepreneurs immobiliers à Uccle… Passant d’un rendez-vous à l’autre à moto trois roues. Car il lui faut maintenir deux fers au feu : « Le monde de la bourgeoisie et des entreprises au sud de Bruxelles et celui de la diversité au nord. »

En mars, il entame la phase active des débats : quatre, cinq, par semaine, dans les écoles, les organisations patronales ou syndicales, les associations, les médias… Il les prépare soigneusement : « Je dois tous les gagner, je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre une erreur, on ne me laissera pas me tromper. » A partir d’avril, les porte-à-porte prennent de l’ampleur, les soirées Tupperware chez des habitants aussi, où de 10 à 80 personnes viennent l’écouter, l’interroger. Entre les coups, il se relaxe avec les mémoires de Margaret Thatcher, après avoir lu Leadership d’Henry Kissinger, nage, court.

Ce soir de mai déjà évoqué, ils sont une quinzaine à Auderghem pour la soirée « Tup’ ». Ici, pour convaincre, David Leisterh personnalise son discours : « J’ai été indépendant, on a ouvert un petit resto avec ma femme, j’ai vu comment la mobilité, les charges, les taxes… peuvent tuer un petit commerce. Après deux ans, on a arrêté, pas moyen de gagner un euro. » Le discours passe… Et pour prouver le sérieux des réformes qu’il porte en termes de création d’emplois, de propreté, de mobilité, de partenariat public-privé, il explique avoir été découvrir « ce qui s’est fait à Glasgow, Copenhague, Malines, Paris ». Et à la classique remarque sur le côté clivant de son président et « meilleur ami », il réplique : « De moi, certains disent que je ne serai pas un bon négociateur ou un bon gestionnaire parce que je ne fais pas de la politique de façon agressive. »

Pendant près de trois heures, sans notes, il répond encore aux questions sur les loyers trop chers, le libéralisme social (« Je serais très heureux de gouverner à Bruxelles avec Les Engagés »), « l’islam politique » (« Je ressens un repli communautaire et religieux assez puissant dans certains quartiers »), la violence dans les rues… Et conclut sur cet engagement : « Je voudrais installer mon cabinet gare du Midi et y rester jusqu’au moment où le problème dans le quartier est résolu. »

Ce n’est pas la seule de ses singularités : « Depuis toujours », confie David Leisterh pourtant en pleine campagne électorale, « j’ai envie de donner des cours de français en Angleterre et de travailler le soir dans un bar fish and chips ! » Bon, ministre-président bruxellois, après le 9 juin, il est preneur aussi !

Sécurité, Emploi, Formation : Bruxelles doit mieux faire

Sur La Première, et en duel face à Bernard Clerfayt, Ministre de l’Emploi sortant, j’ai pu exprimer nos positions concernant plusieurs enjeux.

Tout d’abord, en termes d’emploi et formation, nous voulons aller plus loin pour baisser le niveau de chômage et faire en sorte que l’on puisse augmenter les recettes et donc augmenter le salaire net des gens. Presque 50% des demandeurs d’emploi à Bruxelles le sont depuis plus de deux ans. Qu’a fait le Gouvernement pour activer ces personnes ? Nous voulons réformer Actiris pour que des formations et des emplois soient proposés après quelques semaines, et non plusieurs mois. Et si, après le refus de plusieurs emplois/formations, oui les allocations doivent être stoppées. La Flandre qui a mis en place ce système à un taux de chômage de 4%.

Concernant la sécurité, il faut également aller plus loin. C’est vrai que si l’on compare nos deux programmes, nous voulons aller plus loin sur l’application des peines. En jugeant aussi plus rapidement.

Enfin, il va falloir rationaliser les dépenses mettre en place un un budget de base zéro. Vous avez à Bruxelles toute une série d’institutions qui ont été créées ces dernières années qui ont fait exploser les dépenses, probablement qu’il y a une rationalisation qui peut avoir lieu.

Le débat est à retrouver en intégralité ici. 

Bruxellois, ne nous quittez pas s’il vous plait.

Ma réaction à Aurore qui explique lors d’une lettre ouverte vouloir quitter Bruxelles pour de multiples raisons.

Aurore, ne nous quitte pas, ne quitte pas Bruxelles.
Je rentre d’une journée où j’ai sillonné tout Bruxelles pour échanger avec celles et ceux que j’ai eu la chance de croiser.
Il est tard, je suis un peu fatigué mais je garde l’espoir.
Puis une amie m’envoie un lien vers ton article qui explique pourquoi tu vas quitter Bruxelles.
Issue de la classe moyenne, tu ne parviendras pas à te payer l’appartement que tu voudrais.
Habitante d’une commune verte, tu vois la saleté s’accumuler.
Femme vivant seule, tu as parfois peur dans la rue. L’expérience qui parle.
Aurore, je ne suis pas sûr que tu liras cette lettre mais tant pis, je tente.
Je tente parce que je ne peux pas accepter de te laisser partir. (J’ai failli mettre : ne me quitte pas).
Pas si près du but.
Tu as raison, ce n’est pas normal que tu doives quitter Bruxelles pour moins cher ailleurs alors que tu y es née, y a grandi et, clairement, l’aime quand même un peu.
Il y a une raison à cette hausse des prix : trop peu de nouveaux biens ont pu être mis sur le marché ces dernières années.
Pourquoi ? Il faut un temps fou pour obtenir un permis à Bruxelles.
Conséquence : l’offre est dépassée par la demande.
Aurore, je te jure qu’on a un plan tout fait pour réduire ces délais à quelques mois et permettre plus de nouveaux logements.
En parallèle, on veut pouvoir baisser les droits d’enregistrement et pouvoir te proposer une solution pour les 20% que les banques ne te prêtent plus.
Pour ça, il nous faudra plus de recettes fiscales. Mais on a aussi un plan pour remettre plus de gens, plus rapidement au travail.
Comment ? On appliquera les mêmes méthodes qu’en Flandre. Taux de chômage de 4%.
Après, tu as raison aussi sur un autre constat : Bruxelles est devenue dégueulasse. Franchement.
Le projet qu’on a est de passer à l’étape supérieure : la répression. La prévention c’est bien beau mais maintenant il faut avouer que ça n’a pas fonctionné à Bruxelles.
Ceux qui la salissent vont payer. Et on ne va pas les lacher. Tu verras, ils vont vite comprendre.
Et puis c’est vrai, Bruxelles n’est plus garante de sécurité.
Certains vont te dire que c’est un manque de moyens ou que c’est la faute d’un autre niveau de pouvoir. Bref, pas leur faute.
En fait, Aurore, en Belgique on juge trop lentement et pas assez sévèrement. Nous, on veut tout l’inverse. Et on l’assume.
Les agents de police aussi d’ailleurs.
Les victimes aussi.
Ce 09 juin, on vote.
Je sais que tu vas dire que je dis ça pour que tu votes pour moi. Mais non, pas uniquement.
C’est aussi parce que si je me présente aux élections c’est parce que je sais qu’il y a un espoir. Il est là, à portée de doigt.
Et j’enrage de me dire que tu ne vas pas en profiter alors qu’on est si près du but.
Cet espoir, je l’ai lu et vu dans d’autres villes. Je l’ai appris, étudié, préparé et je veux l’implémenter.
L’espoir est à la hauteur du challenge.
Ce 09 juin doit être l’aurore d’un monde nouveau pour Bruxelles.
Pas sans toi.
Sil-te-plait.
David,
Tête de liste MR à Bruxelles

“Le PS a mené une politique laxiste à Bruxelles ces vingt dernières années”

Pour 7sur7, j’ai donné une interview en long et en large sur nos mesures.

 

Vous êtes candidat ministre-président bruxellois. Si les résultats des élections vous le permettent, êtes-vous prêt à prendre la main?

“Nous sommes prêts à 200 % parce que ça fait vingt ans qu’on s’y prépare. C’est très long. Nous n’avons peut-être pas la connaissance millimétrée de ceux qui sont au pouvoir depuis 35 ans, mais nous conservons cette part de virginité qui, selon moi, est un avantage. Nous sommes en contact depuis des mois, voire des années, avec des personnes qui travaillent en back-office à Bruxelles et qui nous demandent de revenir aux affaires. Elles ont besoin de changement.”

Malgré un manque d’expérience au niveau exécutif?

“C’est aussi une question de personnalité. Il faut être capable d’imposer une ligne claire lorsqu’on arrive aux manettes. Je pense l’avoir montré à la présidence du MR à Bruxelles. J’occupe aussi une place exécutive au niveau local depuis maintenant douze ans (à Watermael-Boitsfort, NDLR). Je pense être tout à fait capable de diriger la Région.”

Quelle coalition favorisez-vous?

“Les vainqueurs des élections, ceux qui ont progressé par rapport au dernier scrutin. Plus spécifiquement, je pense qu’il y a quand même plusieurs points de programme défendus à la fois par Les Engagés et par DéFI qui pourraient nous aider à faire basculer toute une série de politiques menées à Bruxelles depuis des années.”

À l’inverse, vous avez des exclusives?

“Le PTB, on n’y pense même pas, contrairement à d’autres. Et le Vlaams Belang, bien sûr.”

Les fusillades sont désormais monnaie courante, tout comme les agressions à l’arme blanche. Comment lutter contre l’insécurité croissante qui règne à Bruxelles?

“Si nous sommes dans cette situation aujourd’hui, c’est aussi parce que le PS a mené une politique laxiste ces vingt dernières années. Ils se sont opposés à toute mesure sécuritaire supplémentaire à Bruxelles, envoyant dès lors un message très clair aux criminels. À chaque fois qu’on a eu le malheur de venir avec des propositions plus sécuritaires, ils nous ont traités de fascistes ou nous ont accusés de frôler avec certains extrêmes. On voit le résultat aujourd’hui.”

“Rudi Vervoort (le ministre-président bruxellois, NDLR) n’a pas pris la situation en main. Bien sûr, il répondra qu’il n’a pas toutes les compétences, mais il a celle d’être responsable de Bruxelles. Si je deviens ministre-président et que je constate que je manque de moyens pour faire face à ce problème, je convoquerai directement un Comité de concertation (qui réunit les entités fédérées et le fédéral, NDLR) pour en demander davantage. Sinon, on n’avancera pas.”

Vous demandez un refinancement de la part du fédéral?

“J’aimerais d’abord savoir ce qu’on a fait avec l’argent que le fédéral a octroyé pour la justice et la sécurité. Où est parti cet argent? Maintenant, si on me dit qu’il en faut plus, pas de problème. En revanche, on doit mener une politique beaucoup plus sévère en matière de poursuites judiciaires. Il faut identifier les délits que l’on retrouve trop régulièrement à Bruxelles et s’assurer que l’on ne lâche personne dans la nature. Le ministre-président a un pouvoir de persuasion et d’influence qui peut s’avérer très utile.”

Good Move, stop ou encore?

“Il faut arrêter. Même si ça se passe bien dans certaines zones, ce plan a été réalisé de manière catastrophique à des tas d’endroits. Il y a toujours autant d’embouteillages et les gens sont encore plus énervés qu’avant. Ce n’est pas normal. D’ailleurs, je n’entends plus personne dans ce gouvernement, à part la ministre compétente (Elke Van den Brandt, NDLR), encore assumer Good Move. C’est un plantage total.”

Le métro 3, on continue de creuser ou on arrête les frais?

“On continue, bien sûr. Si nous arrivons au gouvernement, nous examinerons chaque ligne du cahier des charges pour voir où on peut réduire les coûts. Faut-il que chaque station prévue sur cette ligne 3 soit aussi grande que la gare de Mons? On peut aussi lever de l’argent privé. Il existe d’autres sources de financement qui permettront aux quartiers du bout d’Evere et de Schaerbeek de bénéficier aussi d’un métro. Honnêtement, je me demande si l’on n’a pas saboté ce projet, puisque ceux qui vous disent aujourd’hui que c’est trop cher sont les mêmes qui ne voulaient pas le métro initialement.”

“Je veux garantir que le métro, le transport en commun qui est le plus rapide, le plus efficace, le moins polluant et le plus plébiscité par les Bruxellois, puisse se développer à Bruxelles, comme dans d’autres grandes villes.”

Les finances de la Région sont dans le rouge, comment les remettre dans le vert?

“Premièrement, il faut revenir à l’orthodoxie budgétaire: un déficit des organismes publics qui ne dépasse pas 0,5% , des contrôles budgétaires tous les deux mois au minimum et un budget étudié au centime près. Cela risque de faire mal, mais on n’a pas le choix.”

“Ensuite, il convient de rationaliser les structures: faut-il qu’il y ait quatre à six organismes appelés à donner leur aval ou leur avis dans le cadre d’un permis d’urbanisme? À Bruxelles, on a créé tellement de structures pour y placer autant de copains qu’à la fin, non seulement ça prend plus de temps, mais en plus, ça coûte plus cher. De même, les cabinets ministériels doivent-ils être aussi massifs?”

“Enfin, il faut ramener des recettes à Bruxelles, en créant et surtout en conservant la classe moyenne. Il faut également augmenter le taux d’emploi. Il y a 90.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles. Je ne dis pas qu’ils doivent trouver un job demain, certains ont de bonnes raisons de ne pas en avoir aujourd’hui, mais il y a 200.000 postes qui ne sont pas pourvus, ce n’est pas normal. Il faut réformer Actiris. On ne peut pas accepter qu’il y ait autant des gens qui sont toujours demandeurs d’emploi après plus de deux ans.”

Retrouvez l’intégralité de l’interview de 7sur7.

La gauche tente de cacher son bilan désastreux

Pour la DH, j’ai répondu à plusieurs questions. L’intégralité de l’interview est à retrouver ici. 

“Les socialistes cherchent à cacher leur bilan désastreux en nous accusant d’extrême droite ou en utilisant des conflits internationaux”.

Une campagne d’affichage menée ce matin notamment à Bruxelles et accusant le MR de flirter avec l’extrême droite ou les accusations des socialistes relatives aux réactions du MR sur le projet du PS de pouvoir passer son permis de conduire en huit langues a fait sortir le président du MR bruxellois de ses gonds. David Leisterh vise directement le PS et le PTB, deux partis qu’il estime liés dans une “ dangereuse coalition des gauches”.

Le Boitsfortois invite les laïcs du PS de se faire entendre. “ En mettant l’accent en permanence sur lecommunautaire, le religieux ou l’identitaire, le PS veut surtout cacher son bilan désastreux à Bruxelles. Nous soulignons leur bilan depuis 20 ans sans le MR. Ils cherchent à le cacher en utilisant des conflits internationaux ou en nous accusant d’extrême droite. Notre liste n’a jamais été aussi diversifiée. Leurs arguments ne tiennent pas. Bruxelles est une belle diversité dont une grande majorité a longtemps été trompée par la gauche sur les valeurs du travail ou du mérite. Penser que les points perdus dans les sondages se rattrapent en points Godwin est symptomatique de leur errance idéologique. Il fut un temps où la gauche ne s’intéressait qu’à une couleur : celle de votre col, bleu ou blanc. Ils ont perdu les travailleurs et veulent aujourd’hui faire du communautarisme.”

 

La dérive identitaire du PS bruxellois est directement liée à leurs mauvais résultats dans les sondages, analyse David Leisterh : “ le PTB dicte aux partis de gauche – PS mais aussi Ecolo – ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire. En réalité, le loup PTB est déjà dans la bergerie, en grande partie à cause de la faiblesse des partis de gauche. Les Bruxellois doivent comprendre que tout parti qui formera un gouvernement avec le PS verra sa boussole de facto orientée vers celle du PTB. Même si l’extrême gauche n’est pas autour de la table, elle dicte letempo du PS.”

 

Le loup PTB est dans la bergerie”

Quelques exemples ? “ Ils sont légion. Le conflit sur le décret Paysage, ça n’est jamais qu’une manœuvre du PTB. Le revirement du PS sur la zone de basses émissions (Lez), c’est le PTB qui l’a martelé dans les quartiers populaires, le revirement du PS par rapport à Good Move ou Smart Move, c’est aussi parce que le PTB a fait pression dans les quartiers” , pose David Leisterh, rappelant que ces trois projets étaient inscrits dans ladéclaration de politique générale du gouvernement bruxellois en début de législature. “ Le Code du bien-être animal, même si le PS assume son positionnement, aucun compromis ne sera possible tant que le PTB continuera à influencer le gouvernement bruxellois mais aussi les présidents de parti.”

 

Sécurité : avoir une politique des poursuite réellement efficace

Si l’on veut réellement augmenter la sécurité des Bruxellois, il faut mettre en place une réelle politique de poursuite. trop de fois, des personnes sont relâchées trop rapidement, après 24h, et commettent d’autres méfaits dans la foulée.

En gardant la situation identique, vous ne mettez pas en valeur le travail des policiers et, de facto, peinez à en recruter pour certaines zones.

 

Intégralité du débat de Déclic à revoir ici.

Sécurité : faire appel au corps de sécurisation et à l’armée

J’étais l’invité dans Bonjour Bruxelles sur BX1.

Deux nouvelles fusillades ont eu lieu ce week-end dans la capitale. “C’est presque trois fusillades par semaine“, déplore David Leisterh, chef de groupe MR au Parlement bruxellois. “Il y a régulièrement de gros problèmes d’insécurité.”

Selon lui, il faut commencer à prendre des mesures similaires à Anvers. “Je pense qu’il faut aller un pas plus loin, avec le corps de sécurisation et, pourquoi pas, l’armée“, continue-t-il. Le corps de sécurisation est une unité plus spécialisée et plus armée. “On ne peut pas laisser les gens vivre dans une telle terreur.

Concernant des renforts fédéraux, David Leisterh indique : “Il faut rappeler qu’il y a un Ministre-Président, avec des compétences plus fortes en matière de justice et de police, qu’il peut davantage convoquer.” Il précise : “Il faut montrer qu’il y a un chef en ville“.

Baisse de la note Standard & Poor’s

C’est catastrophique“, poursuit le chef de groupe MR. “On a une dette qui a triplé en dix ans de temps.”

L’image de Bruxelles en prend un coup.” Selon lui, des investissements doivent être faits “et on sait encore moins comment on va les financer“.

Il faut assainir le budget“, poursuit-il.

Élections régionales

Bruxelles a peut-être compris qu’après 20 ans sans libéraux, il fallait changer de camp.”

Interview complète à retrouver ici.

« Je suis prêt à être impopulaire en portant les réformes nécessaires pour Bruxelles »

Pour l’Echo, je dresse la situation sur Bruxelles et livre plusieurs mesures.

 

Même si le MR est toujours numéro uno à Bruxelles dans les sondages, David Leisterh reste prudent. Oui, il espère obtenir un mandat fort au soir des élections pour pouvoir mener une coalition de centre-droit. Non, les déboires internes de DéFI ne le réjouissent pas, assure-t-il. « Je veux un centre fort pour contourner la gauche ». Si le PS et Ecolo se maintiennent, le combat sera très difficile, car leurs programmes ne correspondent pas à ce que le MR veut faire à Bruxelles.

« Déjà, il va falloir assainir les comptes, car tout a explosé en dix ans, et pas uniquement parce qu’il y a eu des crises. Cela va être très dur, car cela va nécessiter des rationalisations de structures et des mesures d’écononomies. Mais je suis prêt à être impopulaire parce qu’on aura porté les bonnes réformes. Il faut oser dire aux Bruxellois que les années qui viennent ne vont pas etre faciles. »

On glisse que c’est Sven Gatz de l’Open Vld qui se trouvait à la manoeuvre pour le budget. « C’est la question piège à laquelle je dois pouvoir répondre. Un élément, que je ne voudrais pas vivre: ils étaient seuls comme libéraux et c’est un petit parti face à une série de ministres qui ont laissé leur budget déraper. Mais l’erreur peut provenir d’une absence de contrôles budgétaires à intervalles réguliers. Comme au Fédéral, il en faut tous les deux ou trois mois minimum. Je suis sur en tout cas qu’il n’attend qu’une chose, c’est qu’on puisse venir l’aider. »

Outre le budget, la réforme la plus urgente concerne l’emploi et la formation. « Si l’on prend les 253 régions au niveau européen, Bruxelles est 123e en termes de taux d’emploi donc on est loin derrière », indique David Leisterh.

Parmi ses mesures: une prise en charge immédiate des demandeurs d’emplois, des sanctions plus rapides et un plus grand nombre de personnes formées. « Ce nombre diminue d’année en année. Il y a là aussi un choix budgétaire qui risque de ne pas être populaire, c’est de n’investir que dans les formations qui fonctionnent. Aujourd’hui, trop de formations disponibles ne mènent pas à l’emploi.

On veut financer les formations au prorata du taux de remise à l’emploi, en tendant davantage la main aux entreprises comme en France. Je pense aussi que beaucoup de Bruxellois trouveront plus facilement des clients qu’un patron. Il faut faire passer de un à deux ans le temps où l’on peut bénéficier d’allocations de chômage pour lancer son entreprise. »

Droits d’enregistrement, entreprises, sécurité, ….

Dans son programme, le MR prévoit la révision progressive des taux de droits d’enregistrement de 12,5% à 3% pour faciliter l’accès à la propriété. Réaliste? Pas sur le temps d’une mandature, admet David Leisterh qui évoque l’exode grandissant des classes moyennes.

D’où la volonté de s’aligner à terme sur la Flandre en matière de droits d’enregistrement et de les suivre sur la « garantie logement » pour les primo-acquéreurs, ce qui consiste à garantir la partie du prêt bancaire excédant 90% de la valeur du bien. « Si on ne fait pas pareil au minimum là-dessus, on va perdre, j’en suis convaincu. Il faut le voir comme un investissement parce que si les ménages restent, ce sont des ressources fiscales qui ne partent pas. »

David Leisterh ne nie pas l’existence d’une crise du logement. Pour lui, celle-ci est la conséquence de la rareté de l’offre et la priorité est donc d’accélérer la délivrance des permis. « Aujourd’hui, on y perd trois fois: plusieurs milliers d’emplois qui ne sont pas créés en raison de la lenteur des constructions et rénovations. La rénovation du bâti, à l’origine de 60% des émissions de CO2, est trop lente. Et il y a 3.400 unités de logements construites en un an alors qu’il en faudrait 40.000 d’ici 2030« , chiffre David Leisterh qui ne veut pas entendre parler d’encadrement des loyers.

« On a étudié ce qui s’est fait à Paris et à Stockholm. Cela crée un marché parallèle et une diminution drastique du nombre de mises en location. »

On enchaîne sur les entreprises, dont la création baisse à Bruxelles, devenue selon David Leisterh « une terre d’incertitudes pour ceux qui veulent y investir ». D’année en année, trois élements reviennent dans les mémorandums de Beci: la sécurité, la mobilité et le cadre de vie, singulièrement la propreté, rappelle le libéral qui prône là aussi des réformes claires.

Pour la sécurité, il concède que Bruxelles n’a pas toujours la main: oui, le Fédéral doit revoir la norme KUL (qui définit la subvention fédérale pour chaque zone de police) et il faut plus de magistrats. Mais il cible les partis de gauche qui refusent de renforcer l’arsenal pénal. « Les policiers que je rencontre souffrent de la dévalorisation du métier. Tout le secteur est vilipendé dès qu’un agent fait quelque chose de travers. Et surtout dès qu’ils chopent l’auteur d’un délit, ce dernier est de nouveau librement en balade dans la rue le lendemain. Cela ne donne pas envie de s’investir. Lors de l’opération coup de poing à la Gare du midi en septembre dernier, 56 personnes ont été interpellées. Le lendemain, 47 étaient relâchées. »

Tolérance zéro

Alors qu’on a augmenté le nombre d’agents à Bruxelles-Propreté, la lutte contre les incivilités reste médiocre. Il faut renforcer cela, il en va de l’image de Bruxelles« , affirme David Leisterh qui pointe une cause idéologique au manque de sanctions. « À gauche, la mentalité est d’accompagner et de bisounourser la ville. Moi je crois qu’à un moment donné, il faut faire comprendre que non, ce n’est pas normal de jeter son papier par terre. »

L’un de ses slogans est de ramener du beau dans la ville. Bruxelles est-elle moche? « Certains quartiers ressemblent à des porcheries. C’est le cas tout autour de la Gare du Midi. Je ne suis pas fier de cela et je veux que cela change. On fait du porte à porte dans toutes les communes depuis cinq ans et c’est le sujet qui revient au moins seft fois sur dix. »

On l’interroge sur la fracture urbaine, avec des quartiers aux niveaux socio-économiques totalement différents. Échec de la mixité sociale? « Cela traduit un échec beaucoup plus lourd: 37,6% des ménages bruxellois sont en-dessous du seuil de pauvreté. Quatre enfants sur dix grandissent dans la pauvreté. Imaginez un seul instant que le ministre-président ait été MR depuis vingt ans. Ils nous flingueraient: regardez, les libéraux ont laissé les plus démunis être encore plus démunis. Mais c’est eux qui ne sont pas parvenus à créer un système socio-économique performant. »

Travailler avec le privé

Aux yeux de David Leisterh, cet appauvrissement qui va de pair avec une baisse des recettes fiscales explique aussi les difficultés bruxelloises pour réaliser de grands investissements.

« Il y a quatre chantiers gigantesques qu’ils ne savent pas comment payer: le métro 3, la réhabilitation des égouts, les tunnels et la rénovation du bâti. Je crois qu’on ne doit avoir aucun tabou sur le financement de ces chantiers qui sont tous renvoyés au prochain gouvernement. Pour le moment, tout est financé avec de l’argent public, que ce soit des impôts ou des dotations. C’est idéologique. Alors que dans toutes les autres grandes villes, il y a aussi une main qui s’est tendue vers les investisseurs privés. Cela ne veut pas dire qu’on ne devra pas payer, mais cela permet de répartir le risque et la charge dans le temps« , argumente David Leisterh qui cite l’exemple du PPP pour le réaménagement d’une partie du Ring de Gand.

Le libéral se montre sévère vis-à-vis des partis qui plaident pour un refinancement de la Région-Capitale. Même l’augmentation de la part de l’IPP, une question de justice pour Bruxelles selon Sven Gatz, ne semble pas légitime aux yeux de David Leisterh.

« Bruxelles a été refinancée trois fois et il y a toujours des clés de compensation comme la dotation navetteurs. Si je me mets à la place des partis qui seront au Fédéral face à une telle demande alors que Bruxelles a quand même vachement mal géré ces dernières années, ça va être compliqué à vendre! Dans notre programme, on parle plutôt de responsabilisation des Régions parce pour l’instant c’est surtout le niveau fédéral qui profite de la remise à l’emploi. Derrière, il faut que les Régions chargées de l’accompagnement des demandeurs d’emploi retrouvent leurs billes. »

Retrouvez l’interview complète ici.