Notre programme est clair : Good Move c’est stop !

Invité de la matinale de Bel RTL, j’ai rappellé la position du MR concernant Good Move : c’est stop. Les Bruxellois et les Bruxelloises ont élu le MR premier parti à Bruxelles. Ce choix est synonyme d’une chose: ils veulent une politique différente du passé.

Après 20 ans d’opposition, le MR veut donner une nouvelle impulsion à la Région bruxelloise.

Formation du Gouvernement : quésaco ?

Il est urgent d’avoir un Gouvernement. Les Bruxellois veulent des mesures pour notamment régler le déficit de 2 milliards (sur un budget de 7-8 milliards).  Les navetteurs de la Gare du Midi attendent des transformations et une sécurité accrue. Les commerçants rue de Brabant attendent une amélioration de la propreté.

Pour rappel, la majorité francophone est formée et sera constituée du MR, du PS et des Engagés. La majorité francophone est dans l’attente depuis début aout de la majorité néerlandophone qui tarde à venir. Cette situation est notamment dû au fait qu’un parti, « Team Fouad Ahidar », a récolté énormément de voix de la part des électeurs francophones alors qu’il est catégorisé comme parti néerlandophone. Pour régler à ce problème de poids des néerlandophones, j’opte pour des listes bilingues. « Lorsque vous regardez les élections communales, presque tous les partis, dans chaque commune bruxelloise, ont opté pour des listes bilingues. Faire le même à la Région permettrait de résoudre ce problème« .

Enfin, concernant le choix de Madame Van Den Brandt à se retirer de son rôle de formatrice côté néerlandophone, j’appelle à la responsabilité. « Le MR ne partage pas du tout le même programme que Groen. Mais nous sommes des personnes de responsabilité, et c’est autour de la table que vous trouvez des compromis. Nous avons tous des différences. Lorsque vous faites un Gouvernement, vous devez dépasser les clivages , pas vos différences. »

Interview à retrouver ici.

Audi Forest : je prends les devants

J’ai rencontré la direction d’Audi pour discuter de l’avenir du site de Forest et du futur économique.

« C’est le second contact que j’ai avec eux. J’ai voulu m’informer, car un jour ou l’autre ce gouvernement sera en place et il faudra être prêt. C’est un peu inconfortable depuis mon rôle actuel, mais je ne peux pas attendre d’y être pour commencer à bouger. »

David Leisterh indique aussi qu’il est sollicité par une kyrielle d’acteurs pleins de bonnes intentions et de propositions pour le devenir du site. « Je dois parfois rappeler aux gens que la Région n’est pas propriétaire du terrain. En revanche, je peux servir de courroie de transmission pour aider ceux qui n’ont pas un contact direct avec Audi. Pour jouer les facilitateurs, je suis plus que disponible. »

Article complet de L’Echo.

Watermael-Boitsfort : finances au top, attractivité de la place Keym, quid des jeunes. Le point sur la commune.

Retour sur le débat des têtes de liste pour Watermael-Boitsfort en vue des élections communales du 13 octobre. Débat à retrouver ici.

Des finances en bonne santé

Le MR a sous ses compétences l’échevinat des finances depuis plusieurs années. Venant d’être déposé, le budget présente un boni de 1 million. Watermael-Boitsfort est aujourd’hui une des communes les mieux gérées. En matière de budget, sur les 19 communes bruxelloises, 14 sont en difficulté bugdétaire. A contrario de Watermael-Boitsfort qui est une des mieux gérées. Lorsqu’un projet est présenté, derrière la commune peut se permettre financièrement de le lancer.

Pas de nouvelles constructions au Chant des Cailles ni à Tritomas

MRGM-Engagés n’est pas favorable à de nouvelles constructions au Chant des Cailles. Pareil pour l’espace Tritomas où la Région veut, à nouveau, imposer des constructions à Watermael-Boitsfort. Il existe suffisamment de terrain qui ont déjà été construits, qu’il existe suffisamment de logements qui doivent être rénovés. Nous estimons que l’effort de la commune a déjà été fait.  La commune doit être entendu à la Région, avoir un leader fort.

Malheureusement je constate que, comme par hasard, des containers ont été installés pile à l’endroit où la commune s’oppose à ce projet de constructions. Bruxelles dispose malheureusement de peu d’espaces verts. Il serait regrettable de les diminuer davantage. Par ailleurs, je ne pense pas que la construction de 70 logements régleront la problématique du logement dans la capitale.

Place Keym et galerie : nouvelle attractivité

En continuité avec la problématique précédente où la Région impose ses décisions, nous regrettons son choix de nous interdire un « tourne-à-droite » à la Place Keym. Les Boitsfortois méritent une mobilité fluide.
Enfin, pour avoir une place Keym vivante, il était également important de régler la question du bail emphytéotique dans la galerie. Par le passé, trop de baux de commerces n’étaient plus renouvelés. Grâce à notre échevin Jean-François de Le Hoye, progressivement, on voit apparaître déjà un ou deux nouveaux commerces. C’est très important parce que l’un n’ira pas sans l’autre. Il faut une galerie qui est prospère, avec une nouvelle place Keym.

Une commune aussi pour les jeunes

Deux éléments. Premièrement, il existe dans la commune énormément d’activités (parc sportif, centre culturel, etc.). Toutefois, ces dernières sont trop méconnues des jeunes. Il faut améliorer la communication.
Deuxièmement, je trouve que la commune a tendance à être un peu trop calme. Je suis demandeurs de davantage de festivités, dans le respect des habitants bien entendu. Lors d’un concert, d’une diffusion d’un match, l’évènement affiche régulièrement complet. Les habitants sont demandeurs de tels festivités.

En parallèle, en tant que Président de CPAS, j’ai vu ces dernières années de plus en plus de jeunes qui venaient frapper à la porte du CPAS. Je remercie la commune de nous avoir soutenu financièrement au niveau du CPAS depuis de nombreuses années. Pouvoir répondre au mieux à ces jeunes, financer leurs études très souvent et s’assurer qu’ils puissent trouver un emploi par après. On doit être attentif à ça. Watermael-Boitsfort n’est pas une commune que riche. En réalité, il y a beaucoup de difficultés qu’il faut pouvoir entendre.

 

« J’appelle à la responsabilité. Reprenons les négociations tout de suite »

Pour rappel, ce vendredi, la formatrice néerlandophone Elke Van den Brandt démissionne de son poste. Dans Le Soir, j’ai appelé tout le monde à prendre ses responsabilités ». J’invite également les partis flamands à envisager la participation de la N-VA aux discussions.

La formatrice néerlandophone, Elke Van den Brandt, a claqué la porte des discussions vendredi, et avec elle, les verts flamands. La présumée coalition bruxelloise se disloque ? Tout est par terre ?

Non. Les partenaires francophones, le PS, les Engagés, sont là, avec nous ; on est prêts depuis juillet, on va reprendre. Mais il reste, bien sûr, les Flamands… Avant cela, je voudrais dire ceci : comme vous le savez, c’est aujourd’hui la rentrée parlementaire à Bruxelles : 89 députés sont à pied d’œuvre et, légitimement, ils ont envie de prendre la place qui est la leur… Alors là, attention aux décisions qui pourraient être prises dans une série de domaines avec des majorités multiples sans qu’un gouvernement puisse recadrer les choses, maîtriser la situation.

 

Vous voulez dire que le parlement, s’il est livré à lui-même, sans une majorité gouvernementale qui maîtrise la situation, pourrait, à la faveur de majorités de circonstance, légiférer non seulement sur les zones de basses émissions, mais pourquoi pas aussi sur le plan Good Move, qui pourrait y passer, et d’autres choses ?

Bien sûr. Et cela plaide, vous l’aurez compris, pour une reprise rapide des négociations, sans attendre les communales. Registre motivations, ajoutez – et ce n’est pas un détail – la nécessité de s’attaquer aux graves déficits régionaux : 2 milliards d’euros, sur un budget de 7 milliards, c’est gigantesque. Il y a aussi la nécessité de gérer la crise chez Audi : les travailleurs ne comprendraient pas. Je pense par ailleurs aux problèmes de sécurité à Bruxelles, au dossier « gare du Midi »… Bref, on voit bien qu’on ne peut pas attendre. Et, avec le blocage que nous connaissons du côté flamand, je mets en garde aussi contre une possible crise institutionnelle. Donc, non, nous ne pouvons pas temporiser jusqu’aux communales. J’appelle tout le monde à prendre ses responsabilités, à travailler à la constitution d’une coalition gouvernementale. Les partis francophones sont prêts, et j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi ce n’est pas le cas côté néerlandophone après tout ce temps. Peut-être faut-il désigner un conciliateur parmi eux pour tenter de sortir de la difficulté. J’ai pris quelques contacts ces dernières heures, nous verrons.

Report de la prochaine norme Lez et prolongation des primes Renolution

Le MR, avec Les Engagés et le PS, les partis qui négocient un nouveau gouvernement bruxellois du côté francophone, veulent présenter une proposition au Parlement bruxellois qui reporterait l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de la zone à faibles émissions (LEZ) de début 2025 à début 2027. Les trois partis cherchent également une solution à la question de la prime Renolution suspendue, la prime qui permet aux résidents bruxellois de récupérer une partie du coût de leurs travaux de rénovation et d’économie d’énergie.

LEZ : reporter l’exclusion des véhicules Euro 5 à 2027

En ce qui concerne la zone à faibles émissions, nous voulons reporter l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de janvier 2025 à début 2027. Cette norme d’émission plus stricte comprend une interdiction des véhicules Diesel EURO 5, ce qui exclurait un grand nombre de voitures Diesel. « Le 1er janvier 2025, c’est demain« , affirment les trois partis.

Ils soulignent que la LEZ a déjà permis de renouveler le parc automobile et d’améliorer la qualité de l’air, mais que toutes les personnes possédant un véhicule EURO 5 n’ont pas encore pu acheter un nouveau véhicule. Le report permettrait à ces personnes de « s’adapter à la phase suivante à un rythme réaliste« . Selon les trois partis, il s’agit d’une « approche pragmatique« .

Payer les demandes de primes Rénolution

En ce qui concerne les primes à la rénovation, on a appris l’été dernier que les primes pour les interventions à haut rendement énergétique étaient épuisées. C’est pourquoi les primes ont également été suspendues depuis le 16 août. Cette décision a suscité beaucoup de critiques et d’inquiétudes parmi les Bruxellois en rénovation et le secteur de la construction.

Afin d’apaiser ces inquiétudes, on propose que toutes les demandes de primes pour des travaux dont la facture finale est payée d’ici fin 2024 soient éligibles et ce, aux mêmes conditions qu’avant la suspension. Ces demandes pourront également toujours être introduites et traitées en 2025, conformément à la réglementation qui prévoit que l’introduction de la demande doit se faire dans les 12 mois suivant l’exécution des travaux.

Il est important que le gouvernement bruxellois respecte la parole donnée. « Les personnes qui ont entamé des travaux de rénovation dans l’espoir légitime de recevoir une prime doivent y avoir droit. C’est une question de confiance« , peut-on lire. En outre, le système de primes lui-même devra « évoluer« .

Ce faisant, il appartient au futur gouvernement bruxellois d’en préciser au plus vite les modalités afin que les Bruxellois « puissent entamer ou poursuivre leurs travaux de rénovation en toute sérénité« .

Un Gouvernement rapide pour des décisions efficaces

Invité sur La Première, j’ai rappelé à quel point il est important de former rapidement un Gouvernement. En effet, les nombreuses consultations avec la société civile durant plusieurs mois et particulièrement avec les acteurs des finances bruxelloises durant 2 semaines montrent l’urgence de politiques ambitieuses. Le déficit actuel était de 1,4 milliards pour un budget de 7 milliards. Si les choses restent en l’état, le déficit monterait à 2,4 milliards pour 2025, soit plus de 1 milliard.

Réunion avec la quasi totalité des partis de la majorité

Pour la première fois, la quasi-totalité des partis qui formeront le prochain Gouvernement bruxellois se sont réunis (il manque encore un parti pour compléter la majorité néerlandophone). Le mot d’ordre a été le suivant : l’urgence de former un Gouvernement. Du côté francophone : MR, PS, Les Engagés. Du côté néerlandophone : Groen, Vooruit, Open VLD. Le parti manquant sera probablement le CD&V pour compléter la majorité néerlandophone.

La dynamique actuelle vise à comprendre et dresser la situation budgétaire afin de tous s’aligner. La prise de décision est remise à plus tard, lorsque la majorité sera réellement complète.

Élections communales : important d’avoir une politique complète

Nous souhaitons doubler le nombre de majorité dans laquelle le MR est présent (six actuellement). En outre, pour des politiques réellement efficaces, il ne suffit pas de gagner qu’en juin pour les régionales mais également en octobre pour les communales. C’est comme en France, vous pouvez gagner la présidentielle du mois de mai, mais, si vous ne gagnez pas les législatives du mois de juin, c’est compliqué. C’est identique à Bruxelles.

Interview complète à retrouver ici. 

« Un Gouvernement le plus rapidement possible »

J’étais l’invité politique de RTL ce 11 juin.

Dans l’opposition depuis 20 ans à Bruxelles, le MR a remporté les élections ce 9 juin. Les libéraux sont amenés à former un Gouvernement avec des partis dont on avait un avis négatif au vu de leurs décisions durant les précédentes années au Gouvernement.

Finances : des efforts à fournir

« C’est pratiquement ça qui monopolise mon esprit en permanence. Il manque 1,4 milliards. La note de Bruxelles a été dégradée. Par conséquent, on emprunte à un taux plus élevé. Il faudra faire des efforts pour avoir une neutralité budgétaire. On va prendre des mesures qui ne seront pas simple. Mais avec responsabilité, on va y arriver. J’espère avoir un Gouvernement le plus rapidement possible. Autrement, les finances bruxelloises se dégraderont encore et par conséquent, la note attribuée par Standard & Poors – organisme qui analyse les finances – le sera également. »

Éviter le communautarisme et Good Move

À Bruxelles, le communautarisme est un vrai danger. C’est pourquoi, il faut éviter une majorité avec le parti « Team Fouad Ahidar » puisque ce dernier en fait son fer de bataille. En outre,  les 100.000 personnes qui ont voté pour le MR nous ont donné un mandat fort. Il faut un plan de mobilité à Bruxelles, et cela ne sera pas Good Move.

 

Retrouvez l’émission complète ici. 

« J’ai le rôle de formation le plus difficile du pays »

Pourquoi ces négociations bruxelloises sont-elles si compliquées ?

La situation politique amène des partis aux visions différentes à devoir s’entendre. Ce qui n’a pas souvent été le cas dans le passé, singulièrement à Bruxelles. Tout ça dans un contexte budgétaire extrêmement compliqué. Et donc la confiance et la volonté de travailler ensemble prennent du temps à se construire.

A quel point le contexte budgétaire pèse sur le processus ?

On rentre dans une période où tous les gouvernements, et le bruxellois tout particulièrement parce que la situation est vraiment dramatique, vont devoir constamment avoir leur budget dans le viseur. On va avoir du mal à avancer à l’œil sans vérifier que chaque euro investi est un euro correctement investi. On ne peut pas rester à ce niveau-là d’endettement à Bruxelles. A politique inchangée, on sera à 2,4 milliards de déficit en 2025.

L’opposition estime que PS et MR attendent les élections communales pour former ce gouvernement.

Si ce n’était que moi, ça serait fait demain matin. Je suis de nature pressée et, quand je vois l’urgence qui est celle qu’on a, on ne peut pas se permettre d’attendre. Je n’ai pas prévu de vacances. Et on peut travailler tous les jours jusqu’au 13 octobre. Je n’ai pas du tout le scrutin communal en tête. Peut-être que ça anime d’autres personnes, mais moi pas du tout. Et je sais que l’Europe attend qu’on lui ramène un budget pour le 20 septembre. J’estime qu’il faut qu’on puisse le faire. Mais pour ça, tout le monde doit se mettre autour de la table.

Votre phrase dans L’Echo : « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement avec celles et ceux qui y vivent » a fait beaucoup réagir. C’est une maladresse ?

Je reconnais que ça peut évidemment interpeller, mais quand on lit l’interview, on voit dans quel contexte j’ai dit ça. Oui, c’est vrai que Bruxelles a peut-être été trop longtemps négligée par les autres qui font la Belgique et qui ont besoin de Bruxelles et dont Bruxelles a aussi besoin. Prenons un exemple : ici la SFPI qui est un des bras financiers du fédéral vient d’investir presque 1 milliard pour rénover une grosse partie du quartier européen. C’est super pour Bruxelles. Il faut qu’on puisse attirer d’autres personnes qui aient envie d’investir à Bruxelles et de travailler à en faire un espace plus chouette à vivre. Mais, moi, j’ai beaucoup vu par le passé des gens qui géraient Bruxelles entre eux et avaient trop peu souvent envie d’aller tendre la main vers de nouveaux niveaux de pouvoirs.

Vous promettiez de tout changer à Bruxelles en 100 jours…

Je pense que j’ai le rôle de formation le plus difficile du pays. Je promets toujours de changer en 100 jours, mais évidemment, une fois qu’on a un gouvernement. Là, je rappelle que, pour le moment, le ministre-président de Bruxelles c’est Rudi Vervoort.

« Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement par celles et ceux qui y vivent »

Interview dans l’Echo.

Après une semaine de consultations sur la situation budgétaire, le candidat ministre-président David Leisterh (MR) en appelle au sens des responsabilités de tous les partenaires potentiels.

Qu’est-ce que David Leisterh va bien pouvoir faire de la belle victoire du MR dans la capitale? La question s’impose, alors que le candidat ministre-président semble encore patauger dans un marais politico-budgétaire particulièrement mauvais. Deux semaines après le scrutin, il n’a pas encore pu rassembler ses partenaires naturels que sont PS et Engagés pour ébaucher une majorité, se heurte à un déficit structurel frôlant les 2 milliards (en comptant les investissements) sur un budget de 7, nous dira-t-il, tandis que côté néerlandophone, l’éclatement électoral pousse la Région-Capitale dans ses limites institutionnelles. Vous avez dit bourbier?

Statique, il éclate de rire lorsqu’on lui demande s’il est toujours aussi heureux après cette semaine de consultations budgétaires. « Je reconnais que la joie de la victoire a été de courte durée. Très vite, le sens des responsabilités m’est tombé dessus. Finir premier signifie qu’il faut dépatouiller quelque chose qui n’est pas simple àBruxelles. Mais à titre personnel, quand je repense à ce qu’on a vécu le 9 juin, soit l’aboutissement de plusieurs années de travail avec un résultat historique, je me dis que j’ai peut-être vécu l’un des plus beaux moments de ma vie. »

À quel point la situation est-elle préoccupante?C’est encore plus compliqué que ce que j’imaginais. En rencontrant les différents acteurs, on comprend qu’en termes de déficit, la situation est très complexe, avec un dépassement d’un milliard et demi sur un budget de sept. Imaginez que vous gagnez 7.000 euros par mois, mais que chaque fois, il vous en manque 1.500. À la fin de l’année, à force d’avoir emprunté, il finit par vous manquer 2.500, parce qu’il y a des intérêts àrembourser.

Comment en est-on arrivé là?On a manqué de sérieux budgétaire. Il était jusqu’à présent trop facile pour les administrations et les politiques de dépenser de l’argent qu’on n’avait pas. L’étape qui suit sera d’identifier exactement dans quels départements il y a eu des gros dérapages. On va aussi examiner les Plans pluriannuels d’investissements adoptés récemment pour savoir quels sont les projets inéluctables, dont l’arrêt coûterait plus cher, et quels sont ceux quipeuvent encore être revus.

Validez-vous la méthode du ministre sortant du Budget, Sven Gatz (Open Vld), avec des coupes linéaires?En affaires courantes, c’est la bonne méthode pour envoyer un signal, car aucun gouvernement ne peut réellement rentrer dans les dossiers. Je sais que plusieurs administrations font l’exercice. Mais je suis partisan que l’on prenne le temps de faire un travail ligne par ligne. Il faut que l’on retombe à un déficit de maximum 250 millions d’euros si l’on veut que la note de Bruxelles ne soit pas encore dégradée par les agences.

En une législature?Ça, c’est l’Europe qui va nous l’imposer. Est-ce que ce sera quatre ou sept ans? Je suis pour qu’on aille le plus vite possible, soit quatre ans, mais d’autres entités peuvent demander sept. Cela devra se négocier avec les partenaires de gouvernement. L’élément qui m’inquiète le plus, c’est la charge de la dette: qu’elle prenne une ampleur telle que tout redressement économique sur Bruxelles servirait à financer des intérêts. C’est pour ça que je ne veux pas traîner. J’ai envie de ramener de l’orthodoxie budgétaire.

Quid des structures?Il faut en effet stopper la dispersion des moyens et rationaliser. Pratiquement tout le monde est d’accord avec cette philosophie, mais il faut le courage de l’implémenter. Et les retours économiques ne seront pas immédiats, il faut en être conscients. Il faut aussi un redressement économique et recréer un peu de capacité fiscale. Imaginez que l’on parvienne à réduire les délais de délivrance de permis à six mois. C’est le marché immobilier etle tissu économique qui pourraient reprendre rapidement.

Pas de nouveaux impôts régionaux en vue?Non, c’est hors de question pour nous. Mais la perception des impôts suite aux réformes de l’État et les transferts de compétences du Fédéral se fait-elle de manière optimale? Il y aurait des déperditions de recettes, il faut analyser tout cela dans le détail.

Deux semaines après le scrutin, vous n’avez toujours pas rencontré Ahmed Laaouej, patron du PS bruxellois.Nous n’avons que des contacts informels pour le moment. La situation que l’électeur nous a laissée à Bruxellesest claire: le MR a gagné les élections. Mais le paysage politique n’est pas simple pour former un gouvernement. Si je veux que cela aboutisse, je dois être dans la retenue médiatique.

Ne faut-il pas une note de départ pour structurer les négociations?C’est l’une des étapes, absolument. Mais les échanges politiques informels ne sont pas encore aboutis. J’ai voulu rencontrer les acteurs de terrain pour bien comprendre la situation, même si c’est disruptif par rapport à ce quise faisait dans le passé avec tout le monde autour de la table plus rapidement.

Les déclarations incendiaires de votre président à l’égard de vos partenaires ont-elles freiné le processus?L’avantage c’est qu’il a pu remettre nos marqueurs de manière très claire sur deux volets importants pour nous (le communautarisme etGood Move, NDLR). Je pense que notre binôme est plutôt efficace.

M. Bouchez a déclaré qu’il mènerait les négociations dans toutes les entités. Cela vous bloque?Non, il est très disponible et très utile. Il a raison sur un point: Bruxelles a trop longtemps été géréeuniquement par celles et ceux qui y vivent. L’absence d’influence des partis nationaux est dangereuse, surtout vu les enjeux qui sont parfois les mêmes en Wallonie, en Flandre, au niveau fédéral. Donc l’apport du parti est très utile pour moi.

DéFI et Ecolo sont-ils définitivement hors-jeu?Je pense que personne n’est jamais hors-jeu. Quand j’échange avec les autres partenaires politiques, je constate que tous ont compris que la situation nécessite un vrai sens des responsabilités. Après, il y a des réalités politiques en interne qui font que ce n’est pas toujours aussi simple.

Pensez-vous le PS capable de s’allier avec les libéraux avant le scrutin local?C’est la question… Joker!

Les communales ne facilitent pas l’accélération. Mais je crois dans la force électorale des responsabilités. On peut prendre, dès les premiers jours, des mesures qui redonnent une image positive de Bruxelles et cela peut être positif électoralement si c’est ça le calcul fait par certains. Je ne pense pas qu’attendre après les communales soit la meilleure décision.

Prendrez-vous le portefeuille de la mobilité?Je ne vais pas faire d’exclusive là-dessus maintenant. Ce qui me rassurerait c’est d’avoir une ligne très claire en la matière dans l’accord de gouvernement. En tant que ministre-président, on peut ensuite surveiller que tout se passe bien.

Le débat sur Good Move est très binaire. Y a-t-il une voie du milieu?Ce qui est dangereux avec un plan de mobilité, c’est justement de le labelliser. Maintenant, si vous avez des travaux à Nivelles et des embouteillages à Anvers, c’est aussi à cause de Good Move. Pour nous, Good Move c’est fini. Cela a créé plus de tensions qu’autre chose et c’est comme ça que l’on interprète nos plus de 100.000 voix. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas un plan de mobilité. Regardez en Flandre, ils en développent un peu partout et le deal avec les habitants est clair: on rénove votre quartier pour en faire un lieu agréable à vivre. Et au passage, on regarde comment améliorer la mobilité pour que ce soit plus fluide, avec de la place pour les piétons, les cyclistes et les voitures à certains endroits.

La poursuite de l’extension du métro vous semble-t-elle toujours aussi crédible?Oui. Il y a quatre chantiers sur lesquels il faudra se pencher de manière méthodique: le métro, la rénovation des tunnels, avec selon moi certains travaux qui doivent être avancés, les égouts et enfin, le bâti bruxellois quiest un de ceux qui polluent le plus. Il faut un système de financement qui permette de le rénover plus rapidement, pourquoi pas en s’inspirant des Pays-Bas où ils opèrent quartier par quartier. On ne peut pas arrêter tous les investissements à Bruxelles, mais on va devoir réduire une série de dépenses pour financer la solidarité et nos ambitions.

Et suspendre le projet en attendant que les finances régionales s’améliorent?Ce serait la facilité. Il va falloir se montrer créatif.

On risque une législature de papier sur le métro, vu l’avancement des procédures.C’est un risque. Je suis de nature pressée et c’est donc quelque chose qui m’ennuie. On doit travailler sur la longueur des procédures, qui coûtent cher, ce quiest incompréhensible pour les citoyens. On ne va pas yremédier du jour au lendemain, surtout pour des grands projets comme celui-là, mais ce n’est pas normal que cela prenne autant de temps. Le projet du métro est en situation de crise, on devrait pouvoir avoir des procédures de crise.

Si le blocage politique s’avère insurmontable, êtes-vous prêt à lâcher la ministre-présidence?Ce serait trahir les électeurs. On fait plus de 100.000 voix, 26%, on passe de 13 à 20 sièges, je pense que tout le monde va respecter cela.

On constate un blocage côté néerlandophone, votre président a dénoncé un dévoiement de la représentation de la minorité linguistique. Faut-il changer le système?On a en effet une opportunité, même les partis flamands le constatent. On doit revoir ce système d’une manière ou d’une autre. Fouad Ahidar a fait campagne majoritairement en français et se retrouve avec trois sièges côté néerlandophone. On a des francophones qui votent pour des partis flamands pour éviter la montée des extrêmes. Tout s’emmêle, ce n’est pas cela que le législateur avait en tête à la base. Tout le monde a pris conscience que le système a atteint ses limites mais je n’ai pas la formule exacte, cela dépend d’un grand accord au niveau fédéral.

Vous avez un véto concernant la Team Ahidar?Je n’ai pas analysé son programme en détail, mais vu le style de campagne que la Team Ahidar a pu mener, etavec les propos qu’on a pu entendre, si on le laisse prendre part à un exécutif, on va droit vers de gros problèmes.J’ai vu de mes propres yeux une campagne uniquement communautariste. À Bruxelles, si on ne comprend pas qu’on doit en sortir de ce communautarisme, c’est foutu.

Mme Van den Brandt vous a-t-elle rassuré à cet égard?Pas encore. Mais elle fait un travail que je salue. Ce n’est pas facile pour elle.

Ce n’est pas exclu qu’elle tente quelque chose avec la Team Ahidar ?Elle l’a rencontré. Mais d’autres partis flamands ont également exprimé des vétos vis-à-vis de la Team Ahidar.

Cette configuration mène à une coalition de quatre partis néerlandophones contre trois aujourd’hui. Etes-vous prêt àagrandir le gouvernement pour offrir à chacun un poste?Je sors d’une semaine d’étude de la situation financière catastrophique de la Région, ne m’expliquez pas que je vais ajouter un cabinet politique. On va devoir faire aussi des économies au niveau du personnel politique, dans les cabinets et autres.

Le cabinet de la ministre-présidence actuelle compte une centaine de collaborateurs, combien vous en faudra-t-il?Beaucoup moins. Laissez-moi un peu de temps, mais il faut diminuer drastiquement la taille des cabinets. Si je comprends bien, celui du ministre-président était plus important que celui du Premier ministre.

Il y aura moins de personnel régional à la fin de la législature?Il faudra s’inscrire dans une politique de rationalisation, parexemple via des non remplacements. Le but n’est pas de licencier, mais le gonflement doit s’arrêter.

La situation budgétaire signe-t-elle la fin des primes à la rénovation?Je pense en effet que ce n’est pas la bonne politique. Les caisses de la Région ne sont pas infinies et ensuite, outre le fait qu’on ne reçoit la prime qu’après l’investissement au prix d’une charge administrative assez lourde, on risque un effet pervers: l’argent reçu pour l’isolation est utilisé pour une dépense qui crée une nouvelle consommation. Exemple: partir en Martinique. Il faut davantage travailler avec les prêts, à taux zéro par exemple, cela responsabilise la personne. Il y a aussi le tiers investisseur.

Les primes vont donc disparaître?Je vais le déposer sur la table mais je tiens à travailler de manière collective. Je ne dis pas non plus qu’il faut complètement supprimer le système pour les plus précarisés. On doit opérer un fine tuning sur l’aide à la rénovation. Avec un gain budgétaire.

Sur les subsides aux associations, ça va saigner?Il faudra un travail d’évaluation et de vérification, association parassociation. Ça n’a pas toujours été le cas.

Comment allez-vous retenir les classes moyennes, alors que Flandre et Wallonie semblent être mieux positionnées pour réduire leurs impôts?La concurrence risque en effet d’être très rude sur deux points: les droits d’enregistrement, qui sont plus bas en Flandre et risquent de diminuer en Wallonie, et l’accès au crédit, pour lequel la Flandre devrait faciliter l’obtention des 20% de différence entre ce qui est financé via les banques et le prix du bien. On doit pouvoir réagir rapidement. Cela dit, Bruxelles garde sa plus-value de capitale mais on doit devenir plus exemplaires aux plans de la mobilité, de la propreté et de la sécurité.

Donc il va y a voir des réductions d’impôts?La situation budgétaire ne nous laisse pas des marges énormes, mais je suis sûr qu’on va y arriver. Sans mesures fiscales ambitieuses en matière de droits d’enregistrement, de précompte etd’accès au crédit, on loupe quelque chose. Il faut le voir comme un investissement pour le futur.