« J’appelle à la responsabilité. Reprenons les négociations tout de suite »

Pour rappel, ce vendredi, la formatrice néerlandophone Elke Van den Brandt démissionne de son poste. Dans Le Soir, j’ai appelé tout le monde à prendre ses responsabilités ». J’invite également les partis flamands à envisager la participation de la N-VA aux discussions.

La formatrice néerlandophone, Elke Van den Brandt, a claqué la porte des discussions vendredi, et avec elle, les verts flamands. La présumée coalition bruxelloise se disloque ? Tout est par terre ?

Non. Les partenaires francophones, le PS, les Engagés, sont là, avec nous ; on est prêts depuis juillet, on va reprendre. Mais il reste, bien sûr, les Flamands… Avant cela, je voudrais dire ceci : comme vous le savez, c’est aujourd’hui la rentrée parlementaire à Bruxelles : 89 députés sont à pied d’œuvre et, légitimement, ils ont envie de prendre la place qui est la leur… Alors là, attention aux décisions qui pourraient être prises dans une série de domaines avec des majorités multiples sans qu’un gouvernement puisse recadrer les choses, maîtriser la situation.

 

Vous voulez dire que le parlement, s’il est livré à lui-même, sans une majorité gouvernementale qui maîtrise la situation, pourrait, à la faveur de majorités de circonstance, légiférer non seulement sur les zones de basses émissions, mais pourquoi pas aussi sur le plan Good Move, qui pourrait y passer, et d’autres choses ?

Bien sûr. Et cela plaide, vous l’aurez compris, pour une reprise rapide des négociations, sans attendre les communales. Registre motivations, ajoutez – et ce n’est pas un détail – la nécessité de s’attaquer aux graves déficits régionaux : 2 milliards d’euros, sur un budget de 7 milliards, c’est gigantesque. Il y a aussi la nécessité de gérer la crise chez Audi : les travailleurs ne comprendraient pas. Je pense par ailleurs aux problèmes de sécurité à Bruxelles, au dossier « gare du Midi »… Bref, on voit bien qu’on ne peut pas attendre. Et, avec le blocage que nous connaissons du côté flamand, je mets en garde aussi contre une possible crise institutionnelle. Donc, non, nous ne pouvons pas temporiser jusqu’aux communales. J’appelle tout le monde à prendre ses responsabilités, à travailler à la constitution d’une coalition gouvernementale. Les partis francophones sont prêts, et j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi ce n’est pas le cas côté néerlandophone après tout ce temps. Peut-être faut-il désigner un conciliateur parmi eux pour tenter de sortir de la difficulté. J’ai pris quelques contacts ces dernières heures, nous verrons.

Report de la prochaine norme Lez et prolongation des primes Renolution

Le MR, avec Les Engagés et le PS, les partis qui négocient un nouveau gouvernement bruxellois du côté francophone, veulent présenter une proposition au Parlement bruxellois qui reporterait l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de la zone à faibles émissions (LEZ) de début 2025 à début 2027. Les trois partis cherchent également une solution à la question de la prime Renolution suspendue, la prime qui permet aux résidents bruxellois de récupérer une partie du coût de leurs travaux de rénovation et d’économie d’énergie.

LEZ : reporter l’exclusion des véhicules Euro 5 à 2027

En ce qui concerne la zone à faibles émissions, nous voulons reporter l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de janvier 2025 à début 2027. Cette norme d’émission plus stricte comprend une interdiction des véhicules Diesel EURO 5, ce qui exclurait un grand nombre de voitures Diesel. « Le 1er janvier 2025, c’est demain« , affirment les trois partis.

Ils soulignent que la LEZ a déjà permis de renouveler le parc automobile et d’améliorer la qualité de l’air, mais que toutes les personnes possédant un véhicule EURO 5 n’ont pas encore pu acheter un nouveau véhicule. Le report permettrait à ces personnes de « s’adapter à la phase suivante à un rythme réaliste« . Selon les trois partis, il s’agit d’une « approche pragmatique« .

Payer les demandes de primes Rénolution

En ce qui concerne les primes à la rénovation, on a appris l’été dernier que les primes pour les interventions à haut rendement énergétique étaient épuisées. C’est pourquoi les primes ont également été suspendues depuis le 16 août. Cette décision a suscité beaucoup de critiques et d’inquiétudes parmi les Bruxellois en rénovation et le secteur de la construction.

Afin d’apaiser ces inquiétudes, on propose que toutes les demandes de primes pour des travaux dont la facture finale est payée d’ici fin 2024 soient éligibles et ce, aux mêmes conditions qu’avant la suspension. Ces demandes pourront également toujours être introduites et traitées en 2025, conformément à la réglementation qui prévoit que l’introduction de la demande doit se faire dans les 12 mois suivant l’exécution des travaux.

Il est important que le gouvernement bruxellois respecte la parole donnée. « Les personnes qui ont entamé des travaux de rénovation dans l’espoir légitime de recevoir une prime doivent y avoir droit. C’est une question de confiance« , peut-on lire. En outre, le système de primes lui-même devra « évoluer« .

Ce faisant, il appartient au futur gouvernement bruxellois d’en préciser au plus vite les modalités afin que les Bruxellois « puissent entamer ou poursuivre leurs travaux de rénovation en toute sérénité« .

Conquérir Bruxelles « en s’inspirant d’Obama »

Ces 6 derniers mois, Le Soir m’a suivi pour tracer mes journées et analyser davantage les recettes du MR Bruxelles.

 

 

Obama l’a fait, pourquoi pas lui ? Bon, d’accord, on pousse un peu. Mais tout de même. C’est bien de la campagne menée par l’ex-président américain pour décrocher le bureau ovale que s’inspire la tête de liste MR en Région bruxelloise. Rien de moins.

David Leisterh sait qu’il part avec un handicap sérieux. Le patron des bleus de la capitale n’a récolté que 1.988 voix en 2019, à la 9 e place sur la liste régionale. Certes, il occupe désormais la première, mais pour approcher les 16.856 voix de la tête de liste de l’époque, Françoise Schepmans, il y a du boulot. « J’ai un déficit de notoriété gigantesque », confesse-t-il. « Je dois toujours justifier ma légitimité et ma crédibilité. » Sachant qu’en face, il affronte l’écolo Zakia Khattabi et le socialiste Ahmed Laoouej, quelque 30.000 voix chacun en 2019 (à la Chambre). Alors il en est convaincu : « Si je n’ai pas une campagne bien organisée, ça n’ira pas. »

Depuis deux ans, il y travaille donc, à cette campagne : esquissant un projet de réformes à imposer « en 100 jours » ; ciblant des thèmes prioritaires (sécurité, mobilité, propreté, mais aussi emploi et budget) ; élaborant avec un communiquant un narratif bruxellois spécifique… Et s’inspirant d’Obama, donc : « Il avait priorisé certains Etats dans lesquels il a fait campagne de façon approfondie en 2008, quartier par quartier. Nous avons fait pareil : on a mis le focus sur cinq communes dans lesquelles on a perdu le plus de voix en 2019, qui représentent quelque 300.000 électeurs, soit à peu près la moitié : Bruxelles-Ville, Molenbeek, Ixelles, Anderlecht et Schaerbeek. On n’avait plus parlé aux gens de ces quartiers depuis longtemps. Une fédération de commerçants locaux m’a dit un jour que j’étais le premier MR qu’elle rencontrait. »

David Leisterh a clairement identifié ses deux défis, l’un personnel, l’autre collectif : se faire connaître et implanter le MR dans les communes du nord de la Région – sans perdre l’électorat libéral classique du sud.

Alors c’est parti.

Stratégie en trois temps

« Bruxelles a été divisé en quartiers et on avance sur plusieurs de front et en trois temps : d’abord, de la promotion sur les réseaux sociaux pour annoncer notre venue. Puis du porte-à-porte. Ensuite un apéro-rencontre dans ces quartiers avec Sophie Wilmès ou Hadja Lahbib comme produit d’appel. » Au final, ce vaste programme a pris pas mal de retard, les apéros sont moins nombreux que prévu (trop lourds en logistique) et Sophie Wilmès, candidate à l’Europe, moins présente. Mais la stratégie de terrain reste prioritaire.

David Leisterh enfonce régulièrement le clou. Comme ce soir de décembre, dans un établissement de la Grand-Place, avec les responsables de la section de Molenbeek. « Je sais que vous faites du terrain, mais y a-t-il des endroits où on peut aller un peu plus ? Comment faire pour qu’un maximum de gens nous voie en un minimum de temps ? » Et il interroge : « Pourquoi n’y a-t-il pas davantage de faiseurs d’opinion issus de la diversité dans nos rangs à Molenbeek ? » Réponse : « Laisse-nous un peu de temps, David. Ce n’est pas simple pour eux de venir au MR à Molenbeek, ils ne sont pas bien vus quand ils franchissent le pas, même si cela évolue. » Car ceux qui sont tentés de franchir ce pas, explique-t-on, sont découragés, ciblés sur les réseaux sociaux, voire menacés. « Certains se sont retirés deux jours avant le dépôt des listes en disant que c’était trop de pression », confiera plus tard David Leisterh. Et la situation à Gaza ne facilite pas la tâche des bleus… Sans oublier, relèvent les Molenbeekois, qu’« il nous faut continuer à chouchouter notre électorat traditionnel ».

« Moi, je n’en dors plus »

Attirer de nouveaux profils sur la liste régionale, des candidats, singulièrement des candidates, issu(e)s de la diversité n’a pas été une sinécure. Plusieurs ont été approchées et ont refusé. David Leisterh y a passé des semaines. Avec cette difficulté : placer les nouveaux revient à reléguer parfois loin, voire à des places de combat, des libéraux de longue date ou députés sortants. Et à passer des dizaines de coups de fil délicats – « Je ne suis vraiment pas fait pour ça… » Ce jour-là de février, c’est Françoise Schepmans qu’il doit convaincre : « Es-tu prête à m’aider ou pas ? J’essaie d’avoir le reflet de la diversité dans le top dix. Tu as l’avantage de faire tes voix toute seule. Ça m’aiderait si tu acceptais la 8 e place (elle aura finalement la 9 e , NDLR). Dors dessus. Moi je n’en dors plus depuis trois semaines… »

Lors d’une soirée Tupperware à Auderghem, en mai, la question de la diversité lui est posée : « Pourquoi avoir été chercher des proches d’Emir Kir (ex-PS) ou Youssef Handichi (ex-PTB) ? » David Leisterh assume : « J’ai une certaine admiration pour les candidats MR qui vont plaider pour la neutralité de l’Etat, l’abattage avec étourdissement, chaussée de Gand ou gare du Nord. » « Ils le font ? », insiste un citoyen. « Oui, ils le font ! Notre parti défend une société universaliste qui repose sur un socle de valeurs communes, dont la neutralité de l’Etat, et pas l’immixtion de la religion dans la sphère publique. Je veux un groupe MR au parlement bruxellois très fort sur les valeurs et diversifié. Sinon, on contribue au communautarisme. Et je tiens le même discours ailleurs, pas que dans les quartiers cossus. »

« Bonjour, je me présente… »

Allons-y, ailleurs. Pour un porte-à-porte en fin d’après-midi, au départ de la place Jardin aux fleurs, au cœur de la ville de Bruxelles. « Certains n’avaient jamais vu un MR dans ces quartiers. On veut montrer qu’on n’est pas les crapules que d’aucuns disent. » Ils sont une bonne demi-douzaine, simple pin’s MR sur la poitrine et petit tract à la main, à se partager les deux côtés des rues.

Des portes restent closes, quelques habitants refusent poliment la carte tendue. Mais le discours de David Leisterhest rodé : « Bonjour, je suis tête de liste régionale pour le MR aux élections, je voudrais me présenter à vous. Cela fait longtemps que vous habitez ici ? Comment ça se passe ? » « Ça va, il y a des petits problèmes », répond cet homme issu de la diversité : « J’ai été cambriolé deux fois, ils ont tout pris, mes enfants ont parfois peur. » Le libéral laisse sa carte, « merci de votre accueil », sans un mot sur le programme sécuritaire du MR. « Non. Il faut agir au feeling et ici, il parlait plutôt du choc ressenti suite aux cambriolages. »

Plus loin, il va pouvoir développer, avec cet habitant « depuis 1989 », également d’origine étrangère, qui se plaint : « Le quartier a fort évolué, et pas en bien, c’est la galère en termes de sécurité… » Leisterh place son couplet : « On juge trop lentement en Belgique, et pas assez sévèrement. Le MR plaide pour une justice plus efficace. La sécurité, c’est la base. » L’homme opine, prend la carte qu’on lui tend. Comme cet autre, manifestement bleu convaincu, qui glisse : « Ici, tout va bien… à part Good Move. »

« Installer mon cabinet gare du midi »

Mais il en faut plus pour se faire largement connaître. Alors après les marchés de Noël en décembre, le tour des 19 sections locales en janvier, David Leisterh multiplie les apparitions : dans un salon de thé à Cureghem pour suivre un match de foot, au vernissage d’une expo, à une pièce de théâtre de jeunes de Molenbeek, au déjeuner d’entrepreneurs immobiliers à Uccle… Passant d’un rendez-vous à l’autre à moto trois roues. Car il lui faut maintenir deux fers au feu : « Le monde de la bourgeoisie et des entreprises au sud de Bruxelles et celui de la diversité au nord. »

En mars, il entame la phase active des débats : quatre, cinq, par semaine, dans les écoles, les organisations patronales ou syndicales, les associations, les médias… Il les prépare soigneusement : « Je dois tous les gagner, je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre une erreur, on ne me laissera pas me tromper. » A partir d’avril, les porte-à-porte prennent de l’ampleur, les soirées Tupperware chez des habitants aussi, où de 10 à 80 personnes viennent l’écouter, l’interroger. Entre les coups, il se relaxe avec les mémoires de Margaret Thatcher, après avoir lu Leadership d’Henry Kissinger, nage, court.

Ce soir de mai déjà évoqué, ils sont une quinzaine à Auderghem pour la soirée « Tup’ ». Ici, pour convaincre, David Leisterh personnalise son discours : « J’ai été indépendant, on a ouvert un petit resto avec ma femme, j’ai vu comment la mobilité, les charges, les taxes… peuvent tuer un petit commerce. Après deux ans, on a arrêté, pas moyen de gagner un euro. » Le discours passe… Et pour prouver le sérieux des réformes qu’il porte en termes de création d’emplois, de propreté, de mobilité, de partenariat public-privé, il explique avoir été découvrir « ce qui s’est fait à Glasgow, Copenhague, Malines, Paris ». Et à la classique remarque sur le côté clivant de son président et « meilleur ami », il réplique : « De moi, certains disent que je ne serai pas un bon négociateur ou un bon gestionnaire parce que je ne fais pas de la politique de façon agressive. »

Pendant près de trois heures, sans notes, il répond encore aux questions sur les loyers trop chers, le libéralisme social (« Je serais très heureux de gouverner à Bruxelles avec Les Engagés »), « l’islam politique » (« Je ressens un repli communautaire et religieux assez puissant dans certains quartiers »), la violence dans les rues… Et conclut sur cet engagement : « Je voudrais installer mon cabinet gare du Midi et y rester jusqu’au moment où le problème dans le quartier est résolu. »

Ce n’est pas la seule de ses singularités : « Depuis toujours », confie David Leisterh pourtant en pleine campagne électorale, « j’ai envie de donner des cours de français en Angleterre et de travailler le soir dans un bar fish and chips ! » Bon, ministre-président bruxellois, après le 9 juin, il est preneur aussi !

Sécurité, Emploi, Formation : Bruxelles doit mieux faire

Sur La Première, et en duel face à Bernard Clerfayt, Ministre de l’Emploi sortant, j’ai pu exprimer nos positions concernant plusieurs enjeux.

Tout d’abord, en termes d’emploi et formation, nous voulons aller plus loin pour baisser le niveau de chômage et faire en sorte que l’on puisse augmenter les recettes et donc augmenter le salaire net des gens. Presque 50% des demandeurs d’emploi à Bruxelles le sont depuis plus de deux ans. Qu’a fait le Gouvernement pour activer ces personnes ? Nous voulons réformer Actiris pour que des formations et des emplois soient proposés après quelques semaines, et non plusieurs mois. Et si, après le refus de plusieurs emplois/formations, oui les allocations doivent être stoppées. La Flandre qui a mis en place ce système à un taux de chômage de 4%.

Concernant la sécurité, il faut également aller plus loin. C’est vrai que si l’on compare nos deux programmes, nous voulons aller plus loin sur l’application des peines. En jugeant aussi plus rapidement.

Enfin, il va falloir rationaliser les dépenses mettre en place un un budget de base zéro. Vous avez à Bruxelles toute une série d’institutions qui ont été créées ces dernières années qui ont fait exploser les dépenses, probablement qu’il y a une rationalisation qui peut avoir lieu.

Le débat est à retrouver en intégralité ici. 

“Le PS a mené une politique laxiste à Bruxelles ces vingt dernières années”

Pour 7sur7, j’ai donné une interview en long et en large sur nos mesures.

 

Vous êtes candidat ministre-président bruxellois. Si les résultats des élections vous le permettent, êtes-vous prêt à prendre la main?

“Nous sommes prêts à 200 % parce que ça fait vingt ans qu’on s’y prépare. C’est très long. Nous n’avons peut-être pas la connaissance millimétrée de ceux qui sont au pouvoir depuis 35 ans, mais nous conservons cette part de virginité qui, selon moi, est un avantage. Nous sommes en contact depuis des mois, voire des années, avec des personnes qui travaillent en back-office à Bruxelles et qui nous demandent de revenir aux affaires. Elles ont besoin de changement.”

Malgré un manque d’expérience au niveau exécutif?

“C’est aussi une question de personnalité. Il faut être capable d’imposer une ligne claire lorsqu’on arrive aux manettes. Je pense l’avoir montré à la présidence du MR à Bruxelles. J’occupe aussi une place exécutive au niveau local depuis maintenant douze ans (à Watermael-Boitsfort, NDLR). Je pense être tout à fait capable de diriger la Région.”

Quelle coalition favorisez-vous?

“Les vainqueurs des élections, ceux qui ont progressé par rapport au dernier scrutin. Plus spécifiquement, je pense qu’il y a quand même plusieurs points de programme défendus à la fois par Les Engagés et par DéFI qui pourraient nous aider à faire basculer toute une série de politiques menées à Bruxelles depuis des années.”

À l’inverse, vous avez des exclusives?

“Le PTB, on n’y pense même pas, contrairement à d’autres. Et le Vlaams Belang, bien sûr.”

Les fusillades sont désormais monnaie courante, tout comme les agressions à l’arme blanche. Comment lutter contre l’insécurité croissante qui règne à Bruxelles?

“Si nous sommes dans cette situation aujourd’hui, c’est aussi parce que le PS a mené une politique laxiste ces vingt dernières années. Ils se sont opposés à toute mesure sécuritaire supplémentaire à Bruxelles, envoyant dès lors un message très clair aux criminels. À chaque fois qu’on a eu le malheur de venir avec des propositions plus sécuritaires, ils nous ont traités de fascistes ou nous ont accusés de frôler avec certains extrêmes. On voit le résultat aujourd’hui.”

“Rudi Vervoort (le ministre-président bruxellois, NDLR) n’a pas pris la situation en main. Bien sûr, il répondra qu’il n’a pas toutes les compétences, mais il a celle d’être responsable de Bruxelles. Si je deviens ministre-président et que je constate que je manque de moyens pour faire face à ce problème, je convoquerai directement un Comité de concertation (qui réunit les entités fédérées et le fédéral, NDLR) pour en demander davantage. Sinon, on n’avancera pas.”

Vous demandez un refinancement de la part du fédéral?

“J’aimerais d’abord savoir ce qu’on a fait avec l’argent que le fédéral a octroyé pour la justice et la sécurité. Où est parti cet argent? Maintenant, si on me dit qu’il en faut plus, pas de problème. En revanche, on doit mener une politique beaucoup plus sévère en matière de poursuites judiciaires. Il faut identifier les délits que l’on retrouve trop régulièrement à Bruxelles et s’assurer que l’on ne lâche personne dans la nature. Le ministre-président a un pouvoir de persuasion et d’influence qui peut s’avérer très utile.”

Good Move, stop ou encore?

“Il faut arrêter. Même si ça se passe bien dans certaines zones, ce plan a été réalisé de manière catastrophique à des tas d’endroits. Il y a toujours autant d’embouteillages et les gens sont encore plus énervés qu’avant. Ce n’est pas normal. D’ailleurs, je n’entends plus personne dans ce gouvernement, à part la ministre compétente (Elke Van den Brandt, NDLR), encore assumer Good Move. C’est un plantage total.”

Le métro 3, on continue de creuser ou on arrête les frais?

“On continue, bien sûr. Si nous arrivons au gouvernement, nous examinerons chaque ligne du cahier des charges pour voir où on peut réduire les coûts. Faut-il que chaque station prévue sur cette ligne 3 soit aussi grande que la gare de Mons? On peut aussi lever de l’argent privé. Il existe d’autres sources de financement qui permettront aux quartiers du bout d’Evere et de Schaerbeek de bénéficier aussi d’un métro. Honnêtement, je me demande si l’on n’a pas saboté ce projet, puisque ceux qui vous disent aujourd’hui que c’est trop cher sont les mêmes qui ne voulaient pas le métro initialement.”

“Je veux garantir que le métro, le transport en commun qui est le plus rapide, le plus efficace, le moins polluant et le plus plébiscité par les Bruxellois, puisse se développer à Bruxelles, comme dans d’autres grandes villes.”

Les finances de la Région sont dans le rouge, comment les remettre dans le vert?

“Premièrement, il faut revenir à l’orthodoxie budgétaire: un déficit des organismes publics qui ne dépasse pas 0,5% , des contrôles budgétaires tous les deux mois au minimum et un budget étudié au centime près. Cela risque de faire mal, mais on n’a pas le choix.”

“Ensuite, il convient de rationaliser les structures: faut-il qu’il y ait quatre à six organismes appelés à donner leur aval ou leur avis dans le cadre d’un permis d’urbanisme? À Bruxelles, on a créé tellement de structures pour y placer autant de copains qu’à la fin, non seulement ça prend plus de temps, mais en plus, ça coûte plus cher. De même, les cabinets ministériels doivent-ils être aussi massifs?”

“Enfin, il faut ramener des recettes à Bruxelles, en créant et surtout en conservant la classe moyenne. Il faut également augmenter le taux d’emploi. Il y a 90.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles. Je ne dis pas qu’ils doivent trouver un job demain, certains ont de bonnes raisons de ne pas en avoir aujourd’hui, mais il y a 200.000 postes qui ne sont pas pourvus, ce n’est pas normal. Il faut réformer Actiris. On ne peut pas accepter qu’il y ait autant des gens qui sont toujours demandeurs d’emploi après plus de deux ans.”

Retrouvez l’intégralité de l’interview de 7sur7.

La gauche tente de cacher son bilan désastreux

Pour la DH, j’ai répondu à plusieurs questions. L’intégralité de l’interview est à retrouver ici. 

“Les socialistes cherchent à cacher leur bilan désastreux en nous accusant d’extrême droite ou en utilisant des conflits internationaux”.

Une campagne d’affichage menée ce matin notamment à Bruxelles et accusant le MR de flirter avec l’extrême droite ou les accusations des socialistes relatives aux réactions du MR sur le projet du PS de pouvoir passer son permis de conduire en huit langues a fait sortir le président du MR bruxellois de ses gonds. David Leisterh vise directement le PS et le PTB, deux partis qu’il estime liés dans une “ dangereuse coalition des gauches”.

Le Boitsfortois invite les laïcs du PS de se faire entendre. “ En mettant l’accent en permanence sur lecommunautaire, le religieux ou l’identitaire, le PS veut surtout cacher son bilan désastreux à Bruxelles. Nous soulignons leur bilan depuis 20 ans sans le MR. Ils cherchent à le cacher en utilisant des conflits internationaux ou en nous accusant d’extrême droite. Notre liste n’a jamais été aussi diversifiée. Leurs arguments ne tiennent pas. Bruxelles est une belle diversité dont une grande majorité a longtemps été trompée par la gauche sur les valeurs du travail ou du mérite. Penser que les points perdus dans les sondages se rattrapent en points Godwin est symptomatique de leur errance idéologique. Il fut un temps où la gauche ne s’intéressait qu’à une couleur : celle de votre col, bleu ou blanc. Ils ont perdu les travailleurs et veulent aujourd’hui faire du communautarisme.”

 

La dérive identitaire du PS bruxellois est directement liée à leurs mauvais résultats dans les sondages, analyse David Leisterh : “ le PTB dicte aux partis de gauche – PS mais aussi Ecolo – ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire. En réalité, le loup PTB est déjà dans la bergerie, en grande partie à cause de la faiblesse des partis de gauche. Les Bruxellois doivent comprendre que tout parti qui formera un gouvernement avec le PS verra sa boussole de facto orientée vers celle du PTB. Même si l’extrême gauche n’est pas autour de la table, elle dicte letempo du PS.”

 

Le loup PTB est dans la bergerie”

Quelques exemples ? “ Ils sont légion. Le conflit sur le décret Paysage, ça n’est jamais qu’une manœuvre du PTB. Le revirement du PS sur la zone de basses émissions (Lez), c’est le PTB qui l’a martelé dans les quartiers populaires, le revirement du PS par rapport à Good Move ou Smart Move, c’est aussi parce que le PTB a fait pression dans les quartiers” , pose David Leisterh, rappelant que ces trois projets étaient inscrits dans ladéclaration de politique générale du gouvernement bruxellois en début de législature. “ Le Code du bien-être animal, même si le PS assume son positionnement, aucun compromis ne sera possible tant que le PTB continuera à influencer le gouvernement bruxellois mais aussi les présidents de parti.”

 

Sécurité : avoir une politique des poursuite réellement efficace

Si l’on veut réellement augmenter la sécurité des Bruxellois, il faut mettre en place une réelle politique de poursuite. trop de fois, des personnes sont relâchées trop rapidement, après 24h, et commettent d’autres méfaits dans la foulée.

En gardant la situation identique, vous ne mettez pas en valeur le travail des policiers et, de facto, peinez à en recruter pour certaines zones.

 

Intégralité du débat de Déclic à revoir ici.

Des réformes dès les 100 premiers jours

Pour La Capitale, j’ai donné une interview des mesures que nous allions prendre si nous montons au pouvoir durant la prochaine législature.

Nous monterons dans le Gouvernement si nous  avons un mandat fort de  l’électeur. Dans les 100 jours, je veux que les réformes en termes de marché de travail, de mobilité, de   délivrance de permis, de propreté et les grands chantiers soient lancées et déposées au Parlement. Les caisses de la Région bruxelloises sont non seulement trouées, mais, derrière cela, elle a contracté une multitude d’emprunts qui ont fait exploser la dette. Celle-ci a triplé en dix ans. Le gros enjeu, c’est de recréer de la capacité fiscale à Bruxelles et refaire fonctionner l’entreprise «Bruxelles». Nous avons plusieurs propositions.

D’abord, faire une réforme du marché du travail extrêmement rapide et efficace. Il faut s’assurer qu’il y  ait un « match » entre le  nombre de demandeurs  d’emploi et les métiers en pénurie. Deuxièmement, il faut s’assurer que les entreprises reviennent à Bruxelles. Actuellement, elles sont 3.000 à la quitter chaque année ! Elles crient régulièrement les solutions pour inverser cette tendance.Troisièmement, assurer  un sentiment de sécurité  qui soit total. On a main tenant des fusillades à la Toison d’Or, à la Gare du Midi et à la Gare du Nord. Pour moi, c’est la condition sine qua non : plus de policiers ; des policiers sur le terrain ainsi que des caméras ; des sanctions qui soientappliquées. Et enfin : refaire du beau à Bruxelles. C’est la propreté bien sûr et cela  nécessitera une réforme totale de Bruxelles Propreté. Il faut « magnifier » des endroits à Bruxelles. On n’y arrivera pas avec l’argent public car les caisses sont vides. Il faut tendre la main au secteur privé.

Retrouvez l’interview complète dans La Capitale.

Mon discours sur le budget 2024

Chers collègues,

Ne m’en voulez pas pour ma franchise aujourd’hui, mais, plus que jamais, nous allons assumer d’être le rempart démocratique des errements de la majorité.

A l’heure où vous êtes déjà concentrés à faire campagne au lieu de gouverner, nous voulons vous parler d’un sujet que vous avez perdu de vue, les Bruxellois.

J’ai acquis la conviction qu’une opposition constructive, réfléchie et qui dit les choses est la première de alertes.

Et je sais, chers Collègues, que vous êtes nombreux à encourager les lanceurs d’alerte. Sauf peut-être quand c’est vous l’alerte.

L’alerte ici est évidente mais sournoise car dissimulée dans des chiffres compliqués que tout le monde n’a pas envie d’analyser.

L’alerte cette fois-ci, elle ressemble à une notification froide, souvent rouge d’ailleurs, sur votre application bancaire : votre compte en banque est vide.

Les caisses de Bruxelles sont vides et trouées.

C’est en quelque sorte un braquage qui s’est opéré à Bruxelles ces dernières années.

Un braquage sur les impôts des gens qui travaillent.

Et on peut même retracer l’année du crime : 2017.

A partir de là, les dépenses se sont envolées d’un coup.

 

  1. Refinancement ?

Certains se sont dits : Bruxelles a reçu pour la troisième fois en 2014 et en 2015 des sous de la réforme de l’Etat un total de 3,2 milliards d’euros – un refinancement: dépensons-les.

Et si on dépense un peu plus que prévu, pas grave, on redemandera un refinancement.

Et c’est d’ailleurs le discours que l’on nous répète à l’envi. Bruxelles est sous-financée.

Chers collègues, nous sommes de nombreux jeunes députés ici. Mais nous lisons beaucoup et nous écoutons nos aïeuls. Dont certains sont toujours dans la salle d’ailleurs.

Je sais que chaque saison a ses certitudes et que le présent est parfois hautain lorsqu’il juge le passé. Mais là, le présent nous dit que le passé a déjà connu ça : des gestionnaires politiques qui demandent plus d’autonomie pour une Bruxelles plus forte puis qui dépensent l’argent qu’ils n’ont pas avant de retourner quémander des sous aux échelons supérieurs. Ce n’est pas ça l’autonomie : c’est la fable de l’enfant gâté en dilettante qui pense que ses parents pourront toujours tout couvrir.

Faut-il pour autant s’abstenir d’une réforme de l’Etat ? D’une réforme de Bruxelles ? Faut-il demander des moyens supplémentaires pour Bruxelles ?

Le faire sans pouvoir justifier pourquoi Bruxelles a été braquée à ce point n’est pas crédible.

Le faire en état de quasi faillite n’est pas la meilleure chose à faire, au contraire. Nous sommes affaiblis et peu crédibles.

Et puis, chers amis parlementaires bruxellois, n’oubliez pas trop facilement les importants moyens du fédéral dédiés à la sécurité sociale qui profitent abondamment aux Bruxellois.

Le plus grave, c’est de le faire sans projet. Dépenser sans construire, c’est la tragédie de cette région.

 

  1. Mais on a eu des crises !

Vous allez alors me dire : « mais enfin, Bruxelles a connu des crises, c’est pour ça » !

La Cour a évalué les dépenses de crise pour 20, 21 et 22.

631,7 millions de dépenses de crise en 2020, 557,4 millions en 2021. et 209,6 en 2022 (+60,3 pour l’Ukraine).

Total: 1,46 milliard!

Ils sont où ses 4 milliards sinon dans l’irresponsabilité budgétaire et le fait de se cacher derrière les crises. Le choc inflationniste, ce n’est pas près de 3 milliards d’euros quand même! Entre juillet 2019 et juillet 2022, l’indice des prix a crû de 17%. 17% de nos dépenses, cela fait 2 à 3 milliards?

Si vous croyez que la Belgique et Bruxelles singulièrement ont les moyens de dépenser toujours plus, alors on n’a pas la même analyse du pays.

 

  1. Mais on a investi, Monsieur !

Attendez, on n’a jamais dit que vous ne saviez pas dépenser.

Vous savez le faire.

Mais lorsqu’on dépense il faut se poser trois questions :

  • Ai-je vraiment les sous ?
  • Ai-je étudié toutes les possibilités ?
  • Les indicateurs vont-ils évoluer positivement ?

Prenons d’abord le gros du morceau: le métro.

Ce ne sont pas les épaules de la Région qui sont trop frêles, ce sont ses dirigeants.

Comme l’ont entre autres très bien relevé mes collègues d’Ursel et Weytsman depuis le début : la démolition du toit du Palais du Midi et l’expulsion des habitants et commerçants pour au moins 300 millions : vous êtes sûrs que c’était la seule option ?

On reçoit aujourd’hui des confirmations qu’il y avait bel et bien des méthodes moins chères et moins intrusives. Coût total : 25 millions.

Vous qui allez ajouter une dette d’un milliard à la Région, voici déjà une économie de disons 250 – 275 millions.

 

B. Et puis, avez-vous étudié toutes les autres options de financement en profondeur ?

Je sais que certains parmi vous n’ont pas d’objections idéologiques à faire ce que Gand a fait où ils ont tendu la main au privé pour construire une nouvelle bretelle d’autoroute en payant un loyer mensuel à l’entreprise privée qui a financé les travaux et l’entretien.

De notre côté nous ne sommes même rendus à Paris pour voir comment ils finançaient le réseau du Grand Paris. Ils sont entre autres passés par un système d’emprunt, de recettes fiscales mais aussi d’obligations.

On leur a posé la question: pourquoi des obligations et pas un crédit ?

  • C’est moins cher;
  • Ils peuvent obtenir plus que via une banque;
  • La durée est plus longue.

Vous pouvez critiquer le système mais eux au moins ils avancent sur un plus grand réseau de métro. Nous on se perd dans un goulot.

De manière plus générale, parlons mobilité à Bruxelles.

  • En 2019, à votre arrivée, les recettes de la STIB couvraient 45% des dépenses quotidiennes de la STIB. Aujourd’hui, avec la politique menée, ces recettes couvrent 25%. C’est une différence abyssale.
  • L’objectif est sûrement qu’on utilise moins la voiture en ville et on vous rejoint là-dessus. Mais faute d’alternatives crédibles, l’objectif est loupé et Bruxelles reste une des villes les plus embouteillées.
  • Avec à la clé, une classe moyenne étranglée : on a en effet assisté ces dernières années à une hausse des tarifs de stationnement, des tarifs de la STIB, des taxes de circulation et mise en circulation. Sans compter cette pression incessante avec les redevances forfaitaires. Et, comme tous les Bruxellois, elle subit une gestion des tunnels opaque et dangereuse en termes de sécurité routière, de fluidité et d’attractivité économique
  • On a supprimé de nombreuses places de parking en voirie sans aucune compensation hors voirie. Conclusion : Il y a 30% de voitures qui tournent désespérément dans le centre pour trouver une place. Par ailleurs, Bruxelles est de moins en moins accessible. Les réaménagements envisagés à chacune des entrées de ville ne réconcilient pas les fonctions logement/habitat avec la fonction bureaux/entreprises, les fonctions récréatives et à la clef les emplois qu’il y a derrière ».

Parlons ensuite de Bruxelles-Propreté

Viviane Teitelbaum et Aurélie Czekalski le disent : on le sait, pendant des années, des ministres se sont fait plaisir avec cet OIP en dépensant de l’argent qu’ils n’ont pas.

Le budget des dépenses de l’Agence n’a cessé d’augmenter : entre 2009 et 2023, le budget des dépenses de l’Agence est passé de 176 millions à 323,2 millions d’euros, soit une croissance de  83,6 %.

En particulier, les dépenses de rémunération du personnel ne sont pas maitrisées : Entre 2009 et 2023, les dépenses de rémunérations salariales sont passées de 94,1 millions à plus de 179 millions d’euros, soit une croissance de 90%

Est-ce que derrière nos rues sont plus propres ?

Malgré les efforts des agents, non. Non, Bruxelles n’est pas plus propre. Elle est même plus sale. Et c’est intolérable.

Est-ce qu’une lumière pointe le bout de son nez en matière de réforme du système de collectes ? Avec 91% de dépenses en bien et service (dont le personnel) et seulement 5% d’investissement : non, Bruxelles restera moyenâgeuse avec une collecte des sacs jetées à même le sol.

 

Le logement, Monsieur!

Quelques éléments de contexte :

  • La liste d’attente du logement social est de 54.000 ménages avec une attente moyenne de onze ans.
  • Si on analyse votre budget, votre politique est claire : construire du logement social. Que ce soit sur la Friche Josaphat ou sur le Champ des Cailles.
  • Construire à Bruxelles est long et prend du temps. Même si vous êtes sur la lune vous le voyez.
  • Pourtant, le spending review logement dit clairement que la solution se trouve autre part : c’est celle que défendent Vincent De Wolf et Bertin Mampaka entre autres : l’allocation-loyer et les agences immobilières sociales.
  • Ces deux mesures offrent aujourd’hui un logement à 18.0000 ménages pour à peine 12% de votre budget.
  • La solution pour lutter contre la précarité est entre autres là. Une solution clé sur porte si je peux me permettre qui ne prend pas des années, voire plus.

 

La vraie solution pour lutter contre la précarité c’est qu’un jour ceux qui sont aujourd’hui dans un logement social ou qui ont cette perspective unique puisse avoir un jour accès à un propre logement privé.

Mais ça vous n’y croyez plus trop, on le sait. Pour preuve, votre budget de promotion de la propriété privée a baissé de… 98%.

 

  1. Création classe moyenne

Pourtant, nous les Libéraux ont croit que non seulement on peut limiter la fuite de la classe moyenne à Bruxelles (45.000 personnes chaque année) – mais surtout, qu’on peut créer de la classe moyenne

Pour ça, le meilleur levier, c’est l’emploi.

Actiris reçoit 707 millions.

Pourtant, il reste 91.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles.

Et presque tout autant de jobs inoccupés en même temps.

Parmi les demandeurs d’emploi, 45% le sont depuis deux ans.

Et 16% sont des usagers du CPAS.

Vous n’aimez pas qu’on le rappelle, en 2022, sur 253 régions d’Europe, Bruxelles était 223ème dans le classement des régions UE présentant le plus faible taux de chômage.

Actiris est remise en cause systématiquement lors d’audits indépendants. Sans que cela ne vous sorte de votre torpeur. 707 millions de regards à coté.

Le bras armé d’Actiris, la formation, via Bruxelles-Formation entre autres, ne convainc pas lui non plus.

En effet, il faut toujours se focaliser sur l’utilisation des deniers publics et les résultats réalisés (notamment les fonds qui sont accordés à Bruxelles Formation). On va comparer l’année 2018 et 2022 :

2018 : 16.158 chercheurs d’emploi formés, taux de sortie positive de 77,9%, 91,2% de taux d’achèvement des formations, avec un budget total pour la formation professionnelle de 64,829 millions d’euros.

2022 : 14.645 chercheurs d’emploi formés, taux de sortie positive de 68,3%, 87% de taux d’achèvement des formations, avec un budget total pour la formation professionnelle de 76,889 millions d’euros.

Le budget augmente mais les indicateurs n’augmentent pas.

Comme le rappellent mes collègues Barzin, Vanderelst et Koksal en commission :

Le message envoyé à celles et ceux qui cherchent un emploi doit être plus clair de la part du Gouvernement bruxellois :

  • On ne vous garantit pas que vous allez réussir, non
  • Mais on vous garantit qu’on va tout faire pour y arriver, avec vous.

Parce que non, quand on est en bonne santé et dans une région où on a plusieurs pénuries de main d’œuvre, non on n’a pas le droit de ne pas travailler.

Mais pour créer de l’emploi, et donc moins d’allocations sociales mais plus de recettes fiscales pour la Région, il faut des entreprises.

Des entreprises qui créent, qui offrent de l’emploi.

Mais aujourd’hui, trop souvent, la main que vous devriez leur tendre vous sert à les gifler.

C’est en diminuant la charge administrative, en réduisant la charge fiscale, en améliorant le cadre de de vie de Bruxelles, en matière de sécurité et de propreté par exemple, ou en désenclavant des quartiers que vous allez attirer des entreprises et donc des emplois.

Pas en supprimant les maigres aides que vous leur aviez laissées.

4 millions, 4 petits millions d’aide à l’exportation que vous avez tout bonnement supprimé d’un budget au déficit d’un milliard.

Est-ce vraiment là qu’il fallait faire une économie ?

Est-ce sérieux ?

Sur le dos des entreprises ?

Donc si je résume : si une entreprise bruxelloise veut exporter, elle n’aura plus d’aides.

Et si elle veut importer, vu l’inaccessibilité de Bruxelles, elle doit demander à ses clients de venir par la Gare du Midi ?

C’est ça que vous avez à offrir aux entreprises bruxelloises ?

Avec les Engagés, nous avons déposé un amendement qui vous demande de revenir sur ce point. Beaucoup d’entreprises et donc de travailleurs espèrent un sursaut.

 

  1. Mais vous n’avez pas le choix

Vous n’avez pas le choix parce que nous allons devoir mener plus combats de front à Bruxelles.

Celui du réchauffement climatique, bien sûr.

Mais celui de la lutte contre la pauvreté tout autant.

Il y a 30 ans, à Bruxelles, le revenu moyen des Bruxellois talonnait celui de la Flandre et était supérieur à la moyenne nationale.

30 ans plus tard, le revenu moyen des Bruxellois est inférieur à la moyenne nationale et est le plus bas des 3 régions.

Mettez-vous un seul instant à ma place si vous étiez dans l’opposition depuis 20 ans. Vous diriez quoi ?

Que c’est la faute du fédéral ? Que disent les autres régions alors ?

Plus grave encore, comme le souligne avec dépit ma collègue VT depuis si longtemps, malgré les efforts budgétaires consentis, :

  • Le taux de risque de pauvreté est aussi élevé qu’en début de législature, soit 40%
  • On dénombre 18% de sans-abris en plus.

 

Le Président de CPAS que je suis ne saurais que trop vous allarmer sûr la situation dans nos communes. Par voie de presse, nous savons que les CPAS de notre Région crie à l’aide. Plus de 200 emplois sont menacés. Ceux qui aident doivent désormais être aidés. Voilà votre bilan.

Nous ne pouvons pas nous résigner à égrainer ces statistiques d’année en année.

On arrive à Noel. On est une des régions qui devraient être la plus riche d’Europe car elle est sa capitale et quand on parle à Bruxelles on l’entend pleurer.

Trop de ses citoyens n’ont pas de médecin, ne savent plus payer leurs frais généraux, voient les possibilités d’emplois s’envoler, n’ont pas de main efficacement tendue pour qu’ils en trouvent un.

Bruxelles ne peut pas être la capitale de la pauvreté européenne. Aucun de vos arguments pour justifier quoi que ce soit en la matière ne tiendra.

 

  1. Quelles solutions?

Depuis la majorité vous voudriez faire croire que malgré plusieurs centaines de propositions, le MR ne propose rien.

La ficelle est grosse : vouloir nous forcer à nous mouiller pour cacher votre bilan.

Mais nous sommes un parti responsable. Et nous savons qu’il ne suffit pas de blâmer l’autre pour dire qu’on a la solution. Il faut aussi être capable d’en produire, des solutions.

 

D’abord, l’objectif est clair :

  1. Il s’agit de remettre les finances publiques sur une trajectoire soutenable et conforme à nos engagements européens.
  2. Il s’agit ensuite de dégager des marges de manœuvre pour les politiques que nous voulons et qui sont nécessaires (enjeux liés au climat et à la transition énergétique, infrastructure, mobilité, rénovation du bâti, recherche et développement, enseignement, sécurité, etc.)
  3. Il s’agit également de redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens surtaxés et d’accentuer l’écart entre le net en poche de ceux qui travaillent par rapport aux autres, ce qui se traduit par une réforme fiscale ‘tax down’ que nous avons estimée à 10 milliards €.

Oui, surtaxé. À Bruxelles, un adulte paye en moyenne 65% de taxes et impôts en plus qu’un adulte wallon et 36% qu’un adulte flamand.

 

Comment y arriver à ces objectifs ?

La liste des réformes que vous auriez dû entreprendre est longue comme une journée sans pain.

Vous avez deux volets : le volet purement budgétaire et le volet des réformes.

Sur le volet purement budgétaire :

  1. Oui, le temps est venu d’instaurer la règle d’or budgétaire fondée sur le principe de l’équilibre budgétaire, une corrélation forte entre investissements et recours à l’emprunt et une norme de croissance des dépenses primaires garantissant une politique budgétaire contracyclique. Par voie légale, il faut imposer l’équilibre budgétaire au sens du pacte de stabilité et de croissance révisé qui prévoit que la situation budgétaire des administrations publiques des états est en équilibre ou en excédent avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 % du produit intérieur brut. On en est loin aujourd’hui.
  2. Pour ça il faut organiser des contrôles budgétaires plus réguliers, qui vérifie aussi les sous-utilisations.
  3. Vous devez arrêter d’avoir une croissance des dépenses qui excèdent celle des recettes;
  4. Il faut faire un budget base zéro – ligne par ligne.

 

Sur le volet des réformes pures :

  1. Oui il faudra faire un travail d’ampleur sur les finances publiques et rationnaliser le mammouth qu’est devenu Bruxelles. Les politiques publiques menées par la Région de Bruxelles-Capitale ont besoin d’un choc de productivité et de compétitivité.
    1. Bruxelles propreté a vu sa dotation exploser mais les rues sont-elles plus propres ?
    2. Vous avez créé mille structures qui donnent leur avis avant d’obtenir un permis : résultat des courses il faut parfois 3 fois plus de temps qu’en Wallonie et en Flandre pour obtenir un permis. Derrière ça ce sont des entreprises et de l’emploi en moins, et donc des recettes fiscales en moins.
    3. Actiris et Bruxelles-Formation reçoivent beaucoup de sous mais les résultats ne sont pas là, au contraire.
    4. Des OIP se sentent pousser des ailes et prennent des décisions à votre place.
    5. Kanal va coûter un pont dont même Pompidou n’aurait pas osé rêver. Et quand je vois comme vous gérer les tunnels, évitons les ponts.
  1. L’augmentation du taux d’emploi (plus de revenus, moins de dépenses) est une absolue nécessité. Pas uniquement budgétaire mais surtout sociale. Pour ça, nous aurons besoin des entreprises.

 

  1. L’image de Bruxelles doit être nettoyée : de la gare du Midi aux embouteillages, aux sacs poubelles, aux fusillades. Le boulot est immense. Mais si vous voulez attirer des investisseurs, ne soyez pas naïfs et comprenez que nous perdons la bataille face aux autres grandes villes.

 

  1. Conclusion

En conclusion, les réformes sont immenses.

Et je suis désolé que ça tombe sur notre génération.

Mais je suis confiant parce qu’en même temps, c’est maintenant que cette génération de pensée est la plus forte.

Et c’est inspirant.

Les défis qui sont face à nous pour Bruxelles sont gigantesques mais nous ne sommes pas la première ville à rencontrer ce mur. Mur que vous avez construit.

Etudiez toutes les villes qui ont connu notre situation socio-économique mais qui s’en sont sorties et vous verrez qu’elles ont eu besoin de trois ingrédients pour y arriver :

  1. Un cadre de sécurité garantit, où même tard le soir vous ne devez plus jamais balancer votre bar;
  2. Des réformes rapides, sans vitrification idéologique, qui créent de l’emploi et tiennent un budget;
  3. Des leaders forts qui osent dire qu’il n’y pas de mal à voir grand, que ce soit de la Gare du Midi au Canal ou à l’Avenue Louise.

Ce sont les attentes légitimes des Bruxellois.

L’an prochain sera l’occasion d’enfin leur apporter.

Ce ne sera pas simple, la main ne devra pas trembler.

Mais y arriver sera une vraie révolution.

Une révolution qu’ils espèrent, qu’ils attendent.

Une révolution des attentes.

Je vous remercie.

Inquiétudes autour du budget bruxellois

Dans plusieurs médias, j’ai livré mes inquiétudes concernant les finances de la Région bruxelloise. En effet, nous sommes actuellement en train d’analyser les budgets au Parlement bruxelloise.

Une dette triplée en 10 ans

La dette de Bruxelles a triplé en 10 ans. Nous soulignons également l’absence de réformes fondamentales qui permettraient de rendre Bruxelles plus attractive pour les entreprises et la classe moyenne. Bruxelles hérite d’une situation résultant des vingt dernières années de gestion qui ne vous aide pas à disposer d’une Région qui va bien.

Des ministres se sont fait plaisir à dépenser de l’argent qu’ils n’avaient pas et aujourd’hui ils reçoivent la facture. Le nécessaire retour à l’équilibre ne vient pas et sera renvoyé non seulement à la prochaine législature mais à la prochaine génération.

Il y a toute une série de coûts cachés.

Il faut trouver des mesures d’économie et d’autres sources de financement, notamment pour le métro 3, comme la France l’a fait avec le projet de ‘Grand Paris’ . Il faut rationaliser. Je pointe ici la multiplication des infrastructures publiques qui coûtent très cher aux Bruxellois. Il faut arrêter de leur donner de l’argent sans vérifier que tout est bien utilisé. La dotation de Bruxelles Propreté a explosé au cours des dernières années. Est-ce que Bruxelles est plus propre?.