Report de la Lez et prolongation des primes Renolution : promesse tenue !

Nous sommes le 4 octobre et à Bruxelles, les néerlandophones n’ont toujours pas de majorité à Bruxelles.

Face à ce blocage politique, mais nous avons refusé l’inaction.

Les urgences à traiter sont nombreuses, et nous avons donc décidé de passer par la voie législative pour régler les plus urgentes.

C’est pourquoi, en séance plénière de ce jour, nous avons voté deux textes importants : le report de la zone à basse émission et la continuité de l’octroi de primes Rénolution.

À Bruxelles, 60 % des émissions directes proviennent du chauffage des bâtiments, et il n’était pas question pour nous de pénaliser les comportements vertueux de ceux qui comptaient sur cette prime en ayant engagé leurs travaux de rénovation.

Pour rappel, l’actuel gouvernement bruxellois a annoncé en juillet dernier de ne plus autoriser, à partir du 16 août dernier, l’introduction de nouvelles demandes de primes. La situation actuelle a suscité une réelle inquiétude parmi les ménages qui comptaient sur ces aides pour financer leurs travaux. Il était donc important pour notre groupe qu’il y ait un respect de la parole donnée et qu’un signal soit envoyé à tous les Bruxellois : « Continuez à isoler, on vous soutient. »

Le vote à l’unanimité de notre texte en commission est un signal important de continuité de l’Etat et de responsabilité.

Nous continuerons à avoir les objectifs les plus ambitieux en termes de transition énergétique, mais nous ne laisserons personne de côté.

C’est pourquoi nous avons aussi voté aujourd’hui le report de deux ans de la LEZ, la zone à basse émission.

J’entends les critiques et les craintes de certains. Je veux y répondre directement :

1/ Ce n’est pas un cas isolé en Belgique. La Wallonie, sous l’impulsion d’une ministre Écolo, et la Flandre ont aussi décidé de donner plus de temps aux automobilistes pour amorcer ces changements. Ne plus enclaver Bruxelles est un objectif clair des signataires de cette proposition.

2/ Certains craignent que le report de deux ans du jalon 2025 puisse nous empêcher d’atteindre notre objectif de réduction de 47% d’ici 2030. Cependant, ce n’est qu’un report de deux ans et il existe de nombreux leviers pour réussir la transition énergétique. Nous sommes pleinement mobilisés pour atteindre les objectifs climatiques tout en créant davantage de soutien au sein de la population.

3/ Il fallait concilier objectifs environnementaux et sociaux. Rappelons que la Région de Bruxelles-Capitale est la région ayant le taux de pauvreté le plus élevé (37,6 %). Pour de nombreux ménages dont le budget est déjà serré en raison des coûts de la vie élevés dans la Région, l’achat d’un véhicule respectant le prochain jalon de la LEZ constitue un investissement difficile à réaliser. Cette situation est d’autant plus complexe pour les familles qui dépendent de leur voiture pour se rendre au travail, particulièrement celles qui vivent dans les zones périphériques mal desservies par les transports en commun.

4/ La transition vers les voitures électriques n’est pas prête. Notre Région est encore très loin de pouvoir répondre à ses objectifs en matière de bornes de recharge. Afin de soutenir la transition vers des véhicules moins polluants, le Gouvernement bruxellois s’est engagé à déployer 22.000 points de recharge (soit 11.000 bornes) pour véhicules électriques à l’horizon 2035. Comme le rappelait Sibelga, il n’y avait que 400 points de charge en 2021 à Bruxelles. L’objectif est d’atteindre 4000 points de recharge d’ici la fin 2024[1]. D’ici la fin de cette année, on atteindrait donc moins de 20% de l’objectif fixé alors que l’interdiction de certains véhicules est prévue pour le 1er janvier 2025[2].

Ce n’est donc ni l’idéologie ni l’électoralisme mais bien la bonne gestion et la rationalité qui nous ont mené à prendre cette décision.

La transition est un impératif, mais elle ne se fera pas contre les citoyens, ni de manière dogmatique.

C’est cette philosophie qui nous a conduits à ces deux votes aujourd’hui avec nos partenaires du PS et d’Engagés et le VLD. Je suis ravi aussi de voir d’autres choisir de voter notre texte.

Si vous avez des questions sur ces deux sujets ou sur autre chose, n’hésitez jamais à me contacter !

Audi Forest : je prends les devants

J’ai rencontré la direction d’Audi pour discuter de l’avenir du site de Forest et du futur économique.

« C’est le second contact que j’ai avec eux. J’ai voulu m’informer, car un jour ou l’autre ce gouvernement sera en place et il faudra être prêt. C’est un peu inconfortable depuis mon rôle actuel, mais je ne peux pas attendre d’y être pour commencer à bouger. »

David Leisterh indique aussi qu’il est sollicité par une kyrielle d’acteurs pleins de bonnes intentions et de propositions pour le devenir du site. « Je dois parfois rappeler aux gens que la Région n’est pas propriétaire du terrain. En revanche, je peux servir de courroie de transmission pour aider ceux qui n’ont pas un contact direct avec Audi. Pour jouer les facilitateurs, je suis plus que disponible. »

Article complet de L’Echo.

« Un Gouvernement le plus rapidement possible »

J’étais l’invité politique de RTL ce 11 juin.

Dans l’opposition depuis 20 ans à Bruxelles, le MR a remporté les élections ce 9 juin. Les libéraux sont amenés à former un Gouvernement avec des partis dont on avait un avis négatif au vu de leurs décisions durant les précédentes années au Gouvernement.

Finances : des efforts à fournir

« C’est pratiquement ça qui monopolise mon esprit en permanence. Il manque 1,4 milliards. La note de Bruxelles a été dégradée. Par conséquent, on emprunte à un taux plus élevé. Il faudra faire des efforts pour avoir une neutralité budgétaire. On va prendre des mesures qui ne seront pas simple. Mais avec responsabilité, on va y arriver. J’espère avoir un Gouvernement le plus rapidement possible. Autrement, les finances bruxelloises se dégraderont encore et par conséquent, la note attribuée par Standard & Poors – organisme qui analyse les finances – le sera également. »

Éviter le communautarisme et Good Move

À Bruxelles, le communautarisme est un vrai danger. C’est pourquoi, il faut éviter une majorité avec le parti « Team Fouad Ahidar » puisque ce dernier en fait son fer de bataille. En outre,  les 100.000 personnes qui ont voté pour le MR nous ont donné un mandat fort. Il faut un plan de mobilité à Bruxelles, et cela ne sera pas Good Move.

 

Retrouvez l’émission complète ici. 

« J’ai le rôle de formation le plus difficile du pays »

Pourquoi ces négociations bruxelloises sont-elles si compliquées ?

La situation politique amène des partis aux visions différentes à devoir s’entendre. Ce qui n’a pas souvent été le cas dans le passé, singulièrement à Bruxelles. Tout ça dans un contexte budgétaire extrêmement compliqué. Et donc la confiance et la volonté de travailler ensemble prennent du temps à se construire.

A quel point le contexte budgétaire pèse sur le processus ?

On rentre dans une période où tous les gouvernements, et le bruxellois tout particulièrement parce que la situation est vraiment dramatique, vont devoir constamment avoir leur budget dans le viseur. On va avoir du mal à avancer à l’œil sans vérifier que chaque euro investi est un euro correctement investi. On ne peut pas rester à ce niveau-là d’endettement à Bruxelles. A politique inchangée, on sera à 2,4 milliards de déficit en 2025.

L’opposition estime que PS et MR attendent les élections communales pour former ce gouvernement.

Si ce n’était que moi, ça serait fait demain matin. Je suis de nature pressée et, quand je vois l’urgence qui est celle qu’on a, on ne peut pas se permettre d’attendre. Je n’ai pas prévu de vacances. Et on peut travailler tous les jours jusqu’au 13 octobre. Je n’ai pas du tout le scrutin communal en tête. Peut-être que ça anime d’autres personnes, mais moi pas du tout. Et je sais que l’Europe attend qu’on lui ramène un budget pour le 20 septembre. J’estime qu’il faut qu’on puisse le faire. Mais pour ça, tout le monde doit se mettre autour de la table.

Votre phrase dans L’Echo : « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement avec celles et ceux qui y vivent » a fait beaucoup réagir. C’est une maladresse ?

Je reconnais que ça peut évidemment interpeller, mais quand on lit l’interview, on voit dans quel contexte j’ai dit ça. Oui, c’est vrai que Bruxelles a peut-être été trop longtemps négligée par les autres qui font la Belgique et qui ont besoin de Bruxelles et dont Bruxelles a aussi besoin. Prenons un exemple : ici la SFPI qui est un des bras financiers du fédéral vient d’investir presque 1 milliard pour rénover une grosse partie du quartier européen. C’est super pour Bruxelles. Il faut qu’on puisse attirer d’autres personnes qui aient envie d’investir à Bruxelles et de travailler à en faire un espace plus chouette à vivre. Mais, moi, j’ai beaucoup vu par le passé des gens qui géraient Bruxelles entre eux et avaient trop peu souvent envie d’aller tendre la main vers de nouveaux niveaux de pouvoirs.

Vous promettiez de tout changer à Bruxelles en 100 jours…

Je pense que j’ai le rôle de formation le plus difficile du pays. Je promets toujours de changer en 100 jours, mais évidemment, une fois qu’on a un gouvernement. Là, je rappelle que, pour le moment, le ministre-président de Bruxelles c’est Rudi Vervoort.

« Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement par celles et ceux qui y vivent »

Interview dans l’Echo.

Après une semaine de consultations sur la situation budgétaire, le candidat ministre-président David Leisterh (MR) en appelle au sens des responsabilités de tous les partenaires potentiels.

Qu’est-ce que David Leisterh va bien pouvoir faire de la belle victoire du MR dans la capitale? La question s’impose, alors que le candidat ministre-président semble encore patauger dans un marais politico-budgétaire particulièrement mauvais. Deux semaines après le scrutin, il n’a pas encore pu rassembler ses partenaires naturels que sont PS et Engagés pour ébaucher une majorité, se heurte à un déficit structurel frôlant les 2 milliards (en comptant les investissements) sur un budget de 7, nous dira-t-il, tandis que côté néerlandophone, l’éclatement électoral pousse la Région-Capitale dans ses limites institutionnelles. Vous avez dit bourbier?

Statique, il éclate de rire lorsqu’on lui demande s’il est toujours aussi heureux après cette semaine de consultations budgétaires. « Je reconnais que la joie de la victoire a été de courte durée. Très vite, le sens des responsabilités m’est tombé dessus. Finir premier signifie qu’il faut dépatouiller quelque chose qui n’est pas simple àBruxelles. Mais à titre personnel, quand je repense à ce qu’on a vécu le 9 juin, soit l’aboutissement de plusieurs années de travail avec un résultat historique, je me dis que j’ai peut-être vécu l’un des plus beaux moments de ma vie. »

À quel point la situation est-elle préoccupante?C’est encore plus compliqué que ce que j’imaginais. En rencontrant les différents acteurs, on comprend qu’en termes de déficit, la situation est très complexe, avec un dépassement d’un milliard et demi sur un budget de sept. Imaginez que vous gagnez 7.000 euros par mois, mais que chaque fois, il vous en manque 1.500. À la fin de l’année, à force d’avoir emprunté, il finit par vous manquer 2.500, parce qu’il y a des intérêts àrembourser.

Comment en est-on arrivé là?On a manqué de sérieux budgétaire. Il était jusqu’à présent trop facile pour les administrations et les politiques de dépenser de l’argent qu’on n’avait pas. L’étape qui suit sera d’identifier exactement dans quels départements il y a eu des gros dérapages. On va aussi examiner les Plans pluriannuels d’investissements adoptés récemment pour savoir quels sont les projets inéluctables, dont l’arrêt coûterait plus cher, et quels sont ceux quipeuvent encore être revus.

Validez-vous la méthode du ministre sortant du Budget, Sven Gatz (Open Vld), avec des coupes linéaires?En affaires courantes, c’est la bonne méthode pour envoyer un signal, car aucun gouvernement ne peut réellement rentrer dans les dossiers. Je sais que plusieurs administrations font l’exercice. Mais je suis partisan que l’on prenne le temps de faire un travail ligne par ligne. Il faut que l’on retombe à un déficit de maximum 250 millions d’euros si l’on veut que la note de Bruxelles ne soit pas encore dégradée par les agences.

En une législature?Ça, c’est l’Europe qui va nous l’imposer. Est-ce que ce sera quatre ou sept ans? Je suis pour qu’on aille le plus vite possible, soit quatre ans, mais d’autres entités peuvent demander sept. Cela devra se négocier avec les partenaires de gouvernement. L’élément qui m’inquiète le plus, c’est la charge de la dette: qu’elle prenne une ampleur telle que tout redressement économique sur Bruxelles servirait à financer des intérêts. C’est pour ça que je ne veux pas traîner. J’ai envie de ramener de l’orthodoxie budgétaire.

Quid des structures?Il faut en effet stopper la dispersion des moyens et rationaliser. Pratiquement tout le monde est d’accord avec cette philosophie, mais il faut le courage de l’implémenter. Et les retours économiques ne seront pas immédiats, il faut en être conscients. Il faut aussi un redressement économique et recréer un peu de capacité fiscale. Imaginez que l’on parvienne à réduire les délais de délivrance de permis à six mois. C’est le marché immobilier etle tissu économique qui pourraient reprendre rapidement.

Pas de nouveaux impôts régionaux en vue?Non, c’est hors de question pour nous. Mais la perception des impôts suite aux réformes de l’État et les transferts de compétences du Fédéral se fait-elle de manière optimale? Il y aurait des déperditions de recettes, il faut analyser tout cela dans le détail.

Deux semaines après le scrutin, vous n’avez toujours pas rencontré Ahmed Laaouej, patron du PS bruxellois.Nous n’avons que des contacts informels pour le moment. La situation que l’électeur nous a laissée à Bruxellesest claire: le MR a gagné les élections. Mais le paysage politique n’est pas simple pour former un gouvernement. Si je veux que cela aboutisse, je dois être dans la retenue médiatique.

Ne faut-il pas une note de départ pour structurer les négociations?C’est l’une des étapes, absolument. Mais les échanges politiques informels ne sont pas encore aboutis. J’ai voulu rencontrer les acteurs de terrain pour bien comprendre la situation, même si c’est disruptif par rapport à ce quise faisait dans le passé avec tout le monde autour de la table plus rapidement.

Les déclarations incendiaires de votre président à l’égard de vos partenaires ont-elles freiné le processus?L’avantage c’est qu’il a pu remettre nos marqueurs de manière très claire sur deux volets importants pour nous (le communautarisme etGood Move, NDLR). Je pense que notre binôme est plutôt efficace.

M. Bouchez a déclaré qu’il mènerait les négociations dans toutes les entités. Cela vous bloque?Non, il est très disponible et très utile. Il a raison sur un point: Bruxelles a trop longtemps été géréeuniquement par celles et ceux qui y vivent. L’absence d’influence des partis nationaux est dangereuse, surtout vu les enjeux qui sont parfois les mêmes en Wallonie, en Flandre, au niveau fédéral. Donc l’apport du parti est très utile pour moi.

DéFI et Ecolo sont-ils définitivement hors-jeu?Je pense que personne n’est jamais hors-jeu. Quand j’échange avec les autres partenaires politiques, je constate que tous ont compris que la situation nécessite un vrai sens des responsabilités. Après, il y a des réalités politiques en interne qui font que ce n’est pas toujours aussi simple.

Pensez-vous le PS capable de s’allier avec les libéraux avant le scrutin local?C’est la question… Joker!

Les communales ne facilitent pas l’accélération. Mais je crois dans la force électorale des responsabilités. On peut prendre, dès les premiers jours, des mesures qui redonnent une image positive de Bruxelles et cela peut être positif électoralement si c’est ça le calcul fait par certains. Je ne pense pas qu’attendre après les communales soit la meilleure décision.

Prendrez-vous le portefeuille de la mobilité?Je ne vais pas faire d’exclusive là-dessus maintenant. Ce qui me rassurerait c’est d’avoir une ligne très claire en la matière dans l’accord de gouvernement. En tant que ministre-président, on peut ensuite surveiller que tout se passe bien.

Le débat sur Good Move est très binaire. Y a-t-il une voie du milieu?Ce qui est dangereux avec un plan de mobilité, c’est justement de le labelliser. Maintenant, si vous avez des travaux à Nivelles et des embouteillages à Anvers, c’est aussi à cause de Good Move. Pour nous, Good Move c’est fini. Cela a créé plus de tensions qu’autre chose et c’est comme ça que l’on interprète nos plus de 100.000 voix. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas un plan de mobilité. Regardez en Flandre, ils en développent un peu partout et le deal avec les habitants est clair: on rénove votre quartier pour en faire un lieu agréable à vivre. Et au passage, on regarde comment améliorer la mobilité pour que ce soit plus fluide, avec de la place pour les piétons, les cyclistes et les voitures à certains endroits.

La poursuite de l’extension du métro vous semble-t-elle toujours aussi crédible?Oui. Il y a quatre chantiers sur lesquels il faudra se pencher de manière méthodique: le métro, la rénovation des tunnels, avec selon moi certains travaux qui doivent être avancés, les égouts et enfin, le bâti bruxellois quiest un de ceux qui polluent le plus. Il faut un système de financement qui permette de le rénover plus rapidement, pourquoi pas en s’inspirant des Pays-Bas où ils opèrent quartier par quartier. On ne peut pas arrêter tous les investissements à Bruxelles, mais on va devoir réduire une série de dépenses pour financer la solidarité et nos ambitions.

Et suspendre le projet en attendant que les finances régionales s’améliorent?Ce serait la facilité. Il va falloir se montrer créatif.

On risque une législature de papier sur le métro, vu l’avancement des procédures.C’est un risque. Je suis de nature pressée et c’est donc quelque chose qui m’ennuie. On doit travailler sur la longueur des procédures, qui coûtent cher, ce quiest incompréhensible pour les citoyens. On ne va pas yremédier du jour au lendemain, surtout pour des grands projets comme celui-là, mais ce n’est pas normal que cela prenne autant de temps. Le projet du métro est en situation de crise, on devrait pouvoir avoir des procédures de crise.

Si le blocage politique s’avère insurmontable, êtes-vous prêt à lâcher la ministre-présidence?Ce serait trahir les électeurs. On fait plus de 100.000 voix, 26%, on passe de 13 à 20 sièges, je pense que tout le monde va respecter cela.

On constate un blocage côté néerlandophone, votre président a dénoncé un dévoiement de la représentation de la minorité linguistique. Faut-il changer le système?On a en effet une opportunité, même les partis flamands le constatent. On doit revoir ce système d’une manière ou d’une autre. Fouad Ahidar a fait campagne majoritairement en français et se retrouve avec trois sièges côté néerlandophone. On a des francophones qui votent pour des partis flamands pour éviter la montée des extrêmes. Tout s’emmêle, ce n’est pas cela que le législateur avait en tête à la base. Tout le monde a pris conscience que le système a atteint ses limites mais je n’ai pas la formule exacte, cela dépend d’un grand accord au niveau fédéral.

Vous avez un véto concernant la Team Ahidar?Je n’ai pas analysé son programme en détail, mais vu le style de campagne que la Team Ahidar a pu mener, etavec les propos qu’on a pu entendre, si on le laisse prendre part à un exécutif, on va droit vers de gros problèmes.J’ai vu de mes propres yeux une campagne uniquement communautariste. À Bruxelles, si on ne comprend pas qu’on doit en sortir de ce communautarisme, c’est foutu.

Mme Van den Brandt vous a-t-elle rassuré à cet égard?Pas encore. Mais elle fait un travail que je salue. Ce n’est pas facile pour elle.

Ce n’est pas exclu qu’elle tente quelque chose avec la Team Ahidar ?Elle l’a rencontré. Mais d’autres partis flamands ont également exprimé des vétos vis-à-vis de la Team Ahidar.

Cette configuration mène à une coalition de quatre partis néerlandophones contre trois aujourd’hui. Etes-vous prêt àagrandir le gouvernement pour offrir à chacun un poste?Je sors d’une semaine d’étude de la situation financière catastrophique de la Région, ne m’expliquez pas que je vais ajouter un cabinet politique. On va devoir faire aussi des économies au niveau du personnel politique, dans les cabinets et autres.

Le cabinet de la ministre-présidence actuelle compte une centaine de collaborateurs, combien vous en faudra-t-il?Beaucoup moins. Laissez-moi un peu de temps, mais il faut diminuer drastiquement la taille des cabinets. Si je comprends bien, celui du ministre-président était plus important que celui du Premier ministre.

Il y aura moins de personnel régional à la fin de la législature?Il faudra s’inscrire dans une politique de rationalisation, parexemple via des non remplacements. Le but n’est pas de licencier, mais le gonflement doit s’arrêter.

La situation budgétaire signe-t-elle la fin des primes à la rénovation?Je pense en effet que ce n’est pas la bonne politique. Les caisses de la Région ne sont pas infinies et ensuite, outre le fait qu’on ne reçoit la prime qu’après l’investissement au prix d’une charge administrative assez lourde, on risque un effet pervers: l’argent reçu pour l’isolation est utilisé pour une dépense qui crée une nouvelle consommation. Exemple: partir en Martinique. Il faut davantage travailler avec les prêts, à taux zéro par exemple, cela responsabilise la personne. Il y a aussi le tiers investisseur.

Les primes vont donc disparaître?Je vais le déposer sur la table mais je tiens à travailler de manière collective. Je ne dis pas non plus qu’il faut complètement supprimer le système pour les plus précarisés. On doit opérer un fine tuning sur l’aide à la rénovation. Avec un gain budgétaire.

Sur les subsides aux associations, ça va saigner?Il faudra un travail d’évaluation et de vérification, association parassociation. Ça n’a pas toujours été le cas.

Comment allez-vous retenir les classes moyennes, alors que Flandre et Wallonie semblent être mieux positionnées pour réduire leurs impôts?La concurrence risque en effet d’être très rude sur deux points: les droits d’enregistrement, qui sont plus bas en Flandre et risquent de diminuer en Wallonie, et l’accès au crédit, pour lequel la Flandre devrait faciliter l’obtention des 20% de différence entre ce qui est financé via les banques et le prix du bien. On doit pouvoir réagir rapidement. Cela dit, Bruxelles garde sa plus-value de capitale mais on doit devenir plus exemplaires aux plans de la mobilité, de la propreté et de la sécurité.

Donc il va y a voir des réductions d’impôts?La situation budgétaire ne nous laisse pas des marges énormes, mais je suis sûr qu’on va y arriver. Sans mesures fiscales ambitieuses en matière de droits d’enregistrement, de précompte etd’accès au crédit, on loupe quelque chose. Il faut le voir comme un investissement pour le futur.

Les premières consultations budgétaires fixent l’ampleur du défi à relever

J’ai rencontré mardi les premiers interlocuteurs invités à dresser un état des lieux en matière budgétaire en Région bruxelloise.

Comme pressenti, la situation de Bruxelles sur ce plan n’incite pas à un optimisme béat. La dégradation de la note accordée à la Région par Standard & Poor’s augure, à politique inchangée, une hausse des charges d’intérêt et par effet de rebond, un risque d’aggravation de la dette.

« On n’en sortira qu’en innovant », a commenté mardi la tête de liste libérale chargée de déminer le terrain politique en vue de constituer une nouvelle majorité en Région-capitale.

Comme en Wallonie, le MR et Les Engagés sont en processus de rapprochement dans ce contexte. Mais à Bruxelles, cela ne suffit pas pour constituer une majorité, côté francophone. Ces deux formations excluent d’emblée de travailler avec le PTB. Ecolo et DéFI qui ont perdu les élections ne sont pas partants pour s’allier aux deux premiers. Le PS, qui a fait le choix de l’opposition en Wallonie, se tait jusqu’ici dans toutes les langues à Bruxelles.

Mardi, M. Leisterh a reçu en matinée, au Parlement bruxellois, le directeur de l’agence fédérale de la dette, Jean Deboutte. L’après-midi, il s’est entretenu avec Mark Dehoux, directeur général de la direction Budget et Finances de la Région bruxelloise.

La photographie que ceux-ci ont établie fait apparaître que la dette directe de la Région est passée de 3,4 milliards en 2018 à 10,4 milliards en 2023 et qu’elle devrait atteindre 11,5 milliards d’euros à la fin de l’année.

Le déficit budgétaire atteint 1,32 milliard en 2024. Les dépenses atteignent 7,8 milliards; les recettes, 6,5 milliards.

La charge d’intérêts de la dette est passée de 124 milllions en 2018 à 328 millions d’euros. A politique inchangée, celle-ci devrait dépasser les 800 millions d’euros à l’horizon 2029.

Par ailleurs, les dépenses en RBC n’ont cessé de croître avec, en parallèle, une stagnation des recettes régionales en termes réels ces 10 dernières années.

.Je veux un travail le plus détaillé possible, ligne par ligne.

Chargé de déminer le terrain politique pour constituer une nouvelle majorité, le chef de file du MR, interrogé sur ce point, estime que l’ensemble de ses interlocuteurs politiques semble conscient du défi financier auquel la Région est confrontée.

Il va falloir arrêter Good Move et nettoyer cette ville

J’étais l’invité de LN24 matin. Retour sur l’interview.

Sur LN24 et LN Radio, David Leisterh, tête de liste MR en Région bruxelloise et vice-président des libéraux francophones, était l’invité du “Café sans filtre” ce jeudi 6 juin.

À trois jours des élections, Maxime Binet a entamé les échanges avec une question directe : si Leisterh devenait le prochain ministre-président, que changerait-il en premier ? “La propreté de Bruxelles, au sens propre comme au sens figuré”, tranche le libéral. “Il faut remettre de la sécurité dans les rues, je suis désolé mais ce n’est pas le cas. Vous avez à nouveau besoin d’un shérif dans la ville. Et deuxièmement, il va falloir arrêter Good Move, et nettoyer cette ville”, répond l’homme politique. Le rôle de shérif de la ville, David Leisterh estime qu’il incombe au (futur) ministre-président. “Vous avez besoin d’envoyer cette image-là. Même si, dans les faits, il n’a peut-être pas toutes les compétences, c’est sa responsabilité. Il doit s’assurer que sa région est en sécurité”, complète-t-il.

Maintenant, on rigole de Bruxelles”, clame Leisterh. Son objectif : redonner une image positive de la capitale.

Maxime Binet pointe toutefois un obstacle de taille : Bruxelles n’a pas les compétences en termes de sécurité pour instaurer cette image de “shérif” du ministre-président. David Leisterh n’est pas d’accord. “S’il y a vraiment un problème de moyens, un problème au niveau de la justice pénale, il faut demander au Premier ministre d’avoir les moyens nécessaires”, avance-t-il.

Mais comment manier le budget pour entreprendre ces projets ? “D’abord, il va falloir remettre de l’ordre budgétaire. Après, à Bruxelles, il y a 670 institutions publiques. On pourrait avoir plus d’efficacité”, explique David Leisterh avant de poursuivre : “Il faut faire des économies”. Le troisième volet de son idée : recréer la classe moyenne à Bruxelles. Selon lui, c’est possible d’effectuer cela en quelques années afin de remettre Bruxelles debout.

Quid de la mobilité, qui est une thématique centrale de campagne à Bruxelles ? Le candidat libéral commence par s’attaquer à Good Move, le plan de mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale. “C’est le plantage de cette législature”, dénonce-t-il. “Ceux qui vous disent aujourd’hui que la facture du métro a triplé [4,6 milliards actuellement, NdlR] ce sont les mêmes qui ont triplé la dette en quelques années. Donc vous me permettrez, depuis l’opposition, de revoir ces calculs”, déplore le membre du MR. Maxime Binet rappelle alors à son interlocuteur que c’était un ministre libéral qui gérait les finances publiques de Bruxelles durant 5 ans. “C’est lui qui s’est planté, ce sont les libéraux ?”, demande le journaliste. “Quand vous avez tous les autres ministres qui dépensent l’argent qu’ils n’ont pas depuis des années, c’est sûr que c’est très compliqué quand on est ministre des finances, tout seul, de gérer”, défend David Leisterh.

Bruxellois, ne nous quittez pas s’il vous plait.

Ma réaction à Aurore qui explique lors d’une lettre ouverte vouloir quitter Bruxelles pour de multiples raisons.

Aurore, ne nous quitte pas, ne quitte pas Bruxelles.
Je rentre d’une journée où j’ai sillonné tout Bruxelles pour échanger avec celles et ceux que j’ai eu la chance de croiser.
Il est tard, je suis un peu fatigué mais je garde l’espoir.
Puis une amie m’envoie un lien vers ton article qui explique pourquoi tu vas quitter Bruxelles.
Issue de la classe moyenne, tu ne parviendras pas à te payer l’appartement que tu voudrais.
Habitante d’une commune verte, tu vois la saleté s’accumuler.
Femme vivant seule, tu as parfois peur dans la rue. L’expérience qui parle.
Aurore, je ne suis pas sûr que tu liras cette lettre mais tant pis, je tente.
Je tente parce que je ne peux pas accepter de te laisser partir. (J’ai failli mettre : ne me quitte pas).
Pas si près du but.
Tu as raison, ce n’est pas normal que tu doives quitter Bruxelles pour moins cher ailleurs alors que tu y es née, y a grandi et, clairement, l’aime quand même un peu.
Il y a une raison à cette hausse des prix : trop peu de nouveaux biens ont pu être mis sur le marché ces dernières années.
Pourquoi ? Il faut un temps fou pour obtenir un permis à Bruxelles.
Conséquence : l’offre est dépassée par la demande.
Aurore, je te jure qu’on a un plan tout fait pour réduire ces délais à quelques mois et permettre plus de nouveaux logements.
En parallèle, on veut pouvoir baisser les droits d’enregistrement et pouvoir te proposer une solution pour les 20% que les banques ne te prêtent plus.
Pour ça, il nous faudra plus de recettes fiscales. Mais on a aussi un plan pour remettre plus de gens, plus rapidement au travail.
Comment ? On appliquera les mêmes méthodes qu’en Flandre. Taux de chômage de 4%.
Après, tu as raison aussi sur un autre constat : Bruxelles est devenue dégueulasse. Franchement.
Le projet qu’on a est de passer à l’étape supérieure : la répression. La prévention c’est bien beau mais maintenant il faut avouer que ça n’a pas fonctionné à Bruxelles.
Ceux qui la salissent vont payer. Et on ne va pas les lacher. Tu verras, ils vont vite comprendre.
Et puis c’est vrai, Bruxelles n’est plus garante de sécurité.
Certains vont te dire que c’est un manque de moyens ou que c’est la faute d’un autre niveau de pouvoir. Bref, pas leur faute.
En fait, Aurore, en Belgique on juge trop lentement et pas assez sévèrement. Nous, on veut tout l’inverse. Et on l’assume.
Les agents de police aussi d’ailleurs.
Les victimes aussi.
Ce 09 juin, on vote.
Je sais que tu vas dire que je dis ça pour que tu votes pour moi. Mais non, pas uniquement.
C’est aussi parce que si je me présente aux élections c’est parce que je sais qu’il y a un espoir. Il est là, à portée de doigt.
Et j’enrage de me dire que tu ne vas pas en profiter alors qu’on est si près du but.
Cet espoir, je l’ai lu et vu dans d’autres villes. Je l’ai appris, étudié, préparé et je veux l’implémenter.
L’espoir est à la hauteur du challenge.
Ce 09 juin doit être l’aurore d’un monde nouveau pour Bruxelles.
Pas sans toi.
Sil-te-plait.
David,
Tête de liste MR à Bruxelles

Sécurité : avoir une politique des poursuite réellement efficace

Si l’on veut réellement augmenter la sécurité des Bruxellois, il faut mettre en place une réelle politique de poursuite. trop de fois, des personnes sont relâchées trop rapidement, après 24h, et commettent d’autres méfaits dans la foulée.

En gardant la situation identique, vous ne mettez pas en valeur le travail des policiers et, de facto, peinez à en recruter pour certaines zones.

 

Intégralité du débat de Déclic à revoir ici.

Ma réaction sur la dégradation du rating de Standard & Poor’s

À 17h, nous avons appris que l’agence de notation Standard & Poor’s venait encore de dégrader la notation de la région Bruxelles Capitale, qui devient le canard boiteux du pays. Après le rapport alarmant de la Cour des comptes, c’est un nouveau coup de semonce pour tous ceux qui veulent construire l’avenir de Bruxelles. Concrètement, Bruxelles va avoir plus de difficultés à mener des politiques économiques et sociales et sera handicapé dans sa capacité à financer des investissements stratégiques.

Chaque heure qui passe, c’est un peu plus de dette qui se creuse. Nous ne pouvons attendre la constitution d’un prochain gouvernement pour adopter les mesures nécessaires. Opposition et majorité doivent travailler en ce sens, dans l’intérêt général.

Je demande que le Ministre Président convoque sans délai une réunion des têtes de liste régionales pour faire toute la transparence sur la situation et rendre des comptes sur les mesures d’urgence que le gouvernement compte prendre. Le MR est prêt à soutenir toute mesure allant dans le bon sens.