« J’ai le rôle de formation le plus difficile du pays »

Pourquoi ces négociations bruxelloises sont-elles si compliquées ?

La situation politique amène des partis aux visions différentes à devoir s’entendre. Ce qui n’a pas souvent été le cas dans le passé, singulièrement à Bruxelles. Tout ça dans un contexte budgétaire extrêmement compliqué. Et donc la confiance et la volonté de travailler ensemble prennent du temps à se construire.

A quel point le contexte budgétaire pèse sur le processus ?

On rentre dans une période où tous les gouvernements, et le bruxellois tout particulièrement parce que la situation est vraiment dramatique, vont devoir constamment avoir leur budget dans le viseur. On va avoir du mal à avancer à l’œil sans vérifier que chaque euro investi est un euro correctement investi. On ne peut pas rester à ce niveau-là d’endettement à Bruxelles. A politique inchangée, on sera à 2,4 milliards de déficit en 2025.

L’opposition estime que PS et MR attendent les élections communales pour former ce gouvernement.

Si ce n’était que moi, ça serait fait demain matin. Je suis de nature pressée et, quand je vois l’urgence qui est celle qu’on a, on ne peut pas se permettre d’attendre. Je n’ai pas prévu de vacances. Et on peut travailler tous les jours jusqu’au 13 octobre. Je n’ai pas du tout le scrutin communal en tête. Peut-être que ça anime d’autres personnes, mais moi pas du tout. Et je sais que l’Europe attend qu’on lui ramène un budget pour le 20 septembre. J’estime qu’il faut qu’on puisse le faire. Mais pour ça, tout le monde doit se mettre autour de la table.

Votre phrase dans L’Echo : « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement avec celles et ceux qui y vivent » a fait beaucoup réagir. C’est une maladresse ?

Je reconnais que ça peut évidemment interpeller, mais quand on lit l’interview, on voit dans quel contexte j’ai dit ça. Oui, c’est vrai que Bruxelles a peut-être été trop longtemps négligée par les autres qui font la Belgique et qui ont besoin de Bruxelles et dont Bruxelles a aussi besoin. Prenons un exemple : ici la SFPI qui est un des bras financiers du fédéral vient d’investir presque 1 milliard pour rénover une grosse partie du quartier européen. C’est super pour Bruxelles. Il faut qu’on puisse attirer d’autres personnes qui aient envie d’investir à Bruxelles et de travailler à en faire un espace plus chouette à vivre. Mais, moi, j’ai beaucoup vu par le passé des gens qui géraient Bruxelles entre eux et avaient trop peu souvent envie d’aller tendre la main vers de nouveaux niveaux de pouvoirs.

Vous promettiez de tout changer à Bruxelles en 100 jours…

Je pense que j’ai le rôle de formation le plus difficile du pays. Je promets toujours de changer en 100 jours, mais évidemment, une fois qu’on a un gouvernement. Là, je rappelle que, pour le moment, le ministre-président de Bruxelles c’est Rudi Vervoort.

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