Report de la prochaine norme Lez et prolongation des primes Renolution

Le MR, avec Les Engagés et le PS, les partis qui négocient un nouveau gouvernement bruxellois du côté francophone, veulent présenter une proposition au Parlement bruxellois qui reporterait l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de la zone à faibles émissions (LEZ) de début 2025 à début 2027. Les trois partis cherchent également une solution à la question de la prime Renolution suspendue, la prime qui permet aux résidents bruxellois de récupérer une partie du coût de leurs travaux de rénovation et d’économie d’énergie.

LEZ : reporter l’exclusion des véhicules Euro 5 à 2027

En ce qui concerne la zone à faibles émissions, nous voulons reporter l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de janvier 2025 à début 2027. Cette norme d’émission plus stricte comprend une interdiction des véhicules Diesel EURO 5, ce qui exclurait un grand nombre de voitures Diesel. « Le 1er janvier 2025, c’est demain« , affirment les trois partis.

Ils soulignent que la LEZ a déjà permis de renouveler le parc automobile et d’améliorer la qualité de l’air, mais que toutes les personnes possédant un véhicule EURO 5 n’ont pas encore pu acheter un nouveau véhicule. Le report permettrait à ces personnes de « s’adapter à la phase suivante à un rythme réaliste« . Selon les trois partis, il s’agit d’une « approche pragmatique« .

Payer les demandes de primes Rénolution

En ce qui concerne les primes à la rénovation, on a appris l’été dernier que les primes pour les interventions à haut rendement énergétique étaient épuisées. C’est pourquoi les primes ont également été suspendues depuis le 16 août. Cette décision a suscité beaucoup de critiques et d’inquiétudes parmi les Bruxellois en rénovation et le secteur de la construction.

Afin d’apaiser ces inquiétudes, on propose que toutes les demandes de primes pour des travaux dont la facture finale est payée d’ici fin 2024 soient éligibles et ce, aux mêmes conditions qu’avant la suspension. Ces demandes pourront également toujours être introduites et traitées en 2025, conformément à la réglementation qui prévoit que l’introduction de la demande doit se faire dans les 12 mois suivant l’exécution des travaux.

Il est important que le gouvernement bruxellois respecte la parole donnée. « Les personnes qui ont entamé des travaux de rénovation dans l’espoir légitime de recevoir une prime doivent y avoir droit. C’est une question de confiance« , peut-on lire. En outre, le système de primes lui-même devra « évoluer« .

Ce faisant, il appartient au futur gouvernement bruxellois d’en préciser au plus vite les modalités afin que les Bruxellois « puissent entamer ou poursuivre leurs travaux de rénovation en toute sérénité« .

Un Gouvernement rapide pour des décisions efficaces

Invité sur La Première, j’ai rappelé à quel point il est important de former rapidement un Gouvernement. En effet, les nombreuses consultations avec la société civile durant plusieurs mois et particulièrement avec les acteurs des finances bruxelloises durant 2 semaines montrent l’urgence de politiques ambitieuses. Le déficit actuel était de 1,4 milliards pour un budget de 7 milliards. Si les choses restent en l’état, le déficit monterait à 2,4 milliards pour 2025, soit plus de 1 milliard.

Réunion avec la quasi totalité des partis de la majorité

Pour la première fois, la quasi-totalité des partis qui formeront le prochain Gouvernement bruxellois se sont réunis (il manque encore un parti pour compléter la majorité néerlandophone). Le mot d’ordre a été le suivant : l’urgence de former un Gouvernement. Du côté francophone : MR, PS, Les Engagés. Du côté néerlandophone : Groen, Vooruit, Open VLD. Le parti manquant sera probablement le CD&V pour compléter la majorité néerlandophone.

La dynamique actuelle vise à comprendre et dresser la situation budgétaire afin de tous s’aligner. La prise de décision est remise à plus tard, lorsque la majorité sera réellement complète.

Élections communales : important d’avoir une politique complète

Nous souhaitons doubler le nombre de majorité dans laquelle le MR est présent (six actuellement). En outre, pour des politiques réellement efficaces, il ne suffit pas de gagner qu’en juin pour les régionales mais également en octobre pour les communales. C’est comme en France, vous pouvez gagner la présidentielle du mois de mai, mais, si vous ne gagnez pas les législatives du mois de juin, c’est compliqué. C’est identique à Bruxelles.

Interview complète à retrouver ici. 

“Le PS a mené une politique laxiste à Bruxelles ces vingt dernières années”

Pour 7sur7, j’ai donné une interview en long et en large sur nos mesures.

 

Vous êtes candidat ministre-président bruxellois. Si les résultats des élections vous le permettent, êtes-vous prêt à prendre la main?

“Nous sommes prêts à 200 % parce que ça fait vingt ans qu’on s’y prépare. C’est très long. Nous n’avons peut-être pas la connaissance millimétrée de ceux qui sont au pouvoir depuis 35 ans, mais nous conservons cette part de virginité qui, selon moi, est un avantage. Nous sommes en contact depuis des mois, voire des années, avec des personnes qui travaillent en back-office à Bruxelles et qui nous demandent de revenir aux affaires. Elles ont besoin de changement.”

Malgré un manque d’expérience au niveau exécutif?

“C’est aussi une question de personnalité. Il faut être capable d’imposer une ligne claire lorsqu’on arrive aux manettes. Je pense l’avoir montré à la présidence du MR à Bruxelles. J’occupe aussi une place exécutive au niveau local depuis maintenant douze ans (à Watermael-Boitsfort, NDLR). Je pense être tout à fait capable de diriger la Région.”

Quelle coalition favorisez-vous?

“Les vainqueurs des élections, ceux qui ont progressé par rapport au dernier scrutin. Plus spécifiquement, je pense qu’il y a quand même plusieurs points de programme défendus à la fois par Les Engagés et par DéFI qui pourraient nous aider à faire basculer toute une série de politiques menées à Bruxelles depuis des années.”

À l’inverse, vous avez des exclusives?

“Le PTB, on n’y pense même pas, contrairement à d’autres. Et le Vlaams Belang, bien sûr.”

Les fusillades sont désormais monnaie courante, tout comme les agressions à l’arme blanche. Comment lutter contre l’insécurité croissante qui règne à Bruxelles?

“Si nous sommes dans cette situation aujourd’hui, c’est aussi parce que le PS a mené une politique laxiste ces vingt dernières années. Ils se sont opposés à toute mesure sécuritaire supplémentaire à Bruxelles, envoyant dès lors un message très clair aux criminels. À chaque fois qu’on a eu le malheur de venir avec des propositions plus sécuritaires, ils nous ont traités de fascistes ou nous ont accusés de frôler avec certains extrêmes. On voit le résultat aujourd’hui.”

“Rudi Vervoort (le ministre-président bruxellois, NDLR) n’a pas pris la situation en main. Bien sûr, il répondra qu’il n’a pas toutes les compétences, mais il a celle d’être responsable de Bruxelles. Si je deviens ministre-président et que je constate que je manque de moyens pour faire face à ce problème, je convoquerai directement un Comité de concertation (qui réunit les entités fédérées et le fédéral, NDLR) pour en demander davantage. Sinon, on n’avancera pas.”

Vous demandez un refinancement de la part du fédéral?

“J’aimerais d’abord savoir ce qu’on a fait avec l’argent que le fédéral a octroyé pour la justice et la sécurité. Où est parti cet argent? Maintenant, si on me dit qu’il en faut plus, pas de problème. En revanche, on doit mener une politique beaucoup plus sévère en matière de poursuites judiciaires. Il faut identifier les délits que l’on retrouve trop régulièrement à Bruxelles et s’assurer que l’on ne lâche personne dans la nature. Le ministre-président a un pouvoir de persuasion et d’influence qui peut s’avérer très utile.”

Good Move, stop ou encore?

“Il faut arrêter. Même si ça se passe bien dans certaines zones, ce plan a été réalisé de manière catastrophique à des tas d’endroits. Il y a toujours autant d’embouteillages et les gens sont encore plus énervés qu’avant. Ce n’est pas normal. D’ailleurs, je n’entends plus personne dans ce gouvernement, à part la ministre compétente (Elke Van den Brandt, NDLR), encore assumer Good Move. C’est un plantage total.”

Le métro 3, on continue de creuser ou on arrête les frais?

“On continue, bien sûr. Si nous arrivons au gouvernement, nous examinerons chaque ligne du cahier des charges pour voir où on peut réduire les coûts. Faut-il que chaque station prévue sur cette ligne 3 soit aussi grande que la gare de Mons? On peut aussi lever de l’argent privé. Il existe d’autres sources de financement qui permettront aux quartiers du bout d’Evere et de Schaerbeek de bénéficier aussi d’un métro. Honnêtement, je me demande si l’on n’a pas saboté ce projet, puisque ceux qui vous disent aujourd’hui que c’est trop cher sont les mêmes qui ne voulaient pas le métro initialement.”

“Je veux garantir que le métro, le transport en commun qui est le plus rapide, le plus efficace, le moins polluant et le plus plébiscité par les Bruxellois, puisse se développer à Bruxelles, comme dans d’autres grandes villes.”

Les finances de la Région sont dans le rouge, comment les remettre dans le vert?

“Premièrement, il faut revenir à l’orthodoxie budgétaire: un déficit des organismes publics qui ne dépasse pas 0,5% , des contrôles budgétaires tous les deux mois au minimum et un budget étudié au centime près. Cela risque de faire mal, mais on n’a pas le choix.”

“Ensuite, il convient de rationaliser les structures: faut-il qu’il y ait quatre à six organismes appelés à donner leur aval ou leur avis dans le cadre d’un permis d’urbanisme? À Bruxelles, on a créé tellement de structures pour y placer autant de copains qu’à la fin, non seulement ça prend plus de temps, mais en plus, ça coûte plus cher. De même, les cabinets ministériels doivent-ils être aussi massifs?”

“Enfin, il faut ramener des recettes à Bruxelles, en créant et surtout en conservant la classe moyenne. Il faut également augmenter le taux d’emploi. Il y a 90.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles. Je ne dis pas qu’ils doivent trouver un job demain, certains ont de bonnes raisons de ne pas en avoir aujourd’hui, mais il y a 200.000 postes qui ne sont pas pourvus, ce n’est pas normal. Il faut réformer Actiris. On ne peut pas accepter qu’il y ait autant des gens qui sont toujours demandeurs d’emploi après plus de deux ans.”

Retrouvez l’intégralité de l’interview de 7sur7.

La gauche tente de cacher son bilan désastreux

Pour la DH, j’ai répondu à plusieurs questions. L’intégralité de l’interview est à retrouver ici. 

“Les socialistes cherchent à cacher leur bilan désastreux en nous accusant d’extrême droite ou en utilisant des conflits internationaux”.

Une campagne d’affichage menée ce matin notamment à Bruxelles et accusant le MR de flirter avec l’extrême droite ou les accusations des socialistes relatives aux réactions du MR sur le projet du PS de pouvoir passer son permis de conduire en huit langues a fait sortir le président du MR bruxellois de ses gonds. David Leisterh vise directement le PS et le PTB, deux partis qu’il estime liés dans une “ dangereuse coalition des gauches”.

Le Boitsfortois invite les laïcs du PS de se faire entendre. “ En mettant l’accent en permanence sur lecommunautaire, le religieux ou l’identitaire, le PS veut surtout cacher son bilan désastreux à Bruxelles. Nous soulignons leur bilan depuis 20 ans sans le MR. Ils cherchent à le cacher en utilisant des conflits internationaux ou en nous accusant d’extrême droite. Notre liste n’a jamais été aussi diversifiée. Leurs arguments ne tiennent pas. Bruxelles est une belle diversité dont une grande majorité a longtemps été trompée par la gauche sur les valeurs du travail ou du mérite. Penser que les points perdus dans les sondages se rattrapent en points Godwin est symptomatique de leur errance idéologique. Il fut un temps où la gauche ne s’intéressait qu’à une couleur : celle de votre col, bleu ou blanc. Ils ont perdu les travailleurs et veulent aujourd’hui faire du communautarisme.”

 

La dérive identitaire du PS bruxellois est directement liée à leurs mauvais résultats dans les sondages, analyse David Leisterh : “ le PTB dicte aux partis de gauche – PS mais aussi Ecolo – ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire. En réalité, le loup PTB est déjà dans la bergerie, en grande partie à cause de la faiblesse des partis de gauche. Les Bruxellois doivent comprendre que tout parti qui formera un gouvernement avec le PS verra sa boussole de facto orientée vers celle du PTB. Même si l’extrême gauche n’est pas autour de la table, elle dicte letempo du PS.”

 

Le loup PTB est dans la bergerie”

Quelques exemples ? “ Ils sont légion. Le conflit sur le décret Paysage, ça n’est jamais qu’une manœuvre du PTB. Le revirement du PS sur la zone de basses émissions (Lez), c’est le PTB qui l’a martelé dans les quartiers populaires, le revirement du PS par rapport à Good Move ou Smart Move, c’est aussi parce que le PTB a fait pression dans les quartiers” , pose David Leisterh, rappelant que ces trois projets étaient inscrits dans ladéclaration de politique générale du gouvernement bruxellois en début de législature. “ Le Code du bien-être animal, même si le PS assume son positionnement, aucun compromis ne sera possible tant que le PTB continuera à influencer le gouvernement bruxellois mais aussi les présidents de parti.”

 

Sécurité : faire appel au corps de sécurisation et à l’armée

J’étais l’invité dans Bonjour Bruxelles sur BX1.

Deux nouvelles fusillades ont eu lieu ce week-end dans la capitale. “C’est presque trois fusillades par semaine“, déplore David Leisterh, chef de groupe MR au Parlement bruxellois. “Il y a régulièrement de gros problèmes d’insécurité.”

Selon lui, il faut commencer à prendre des mesures similaires à Anvers. “Je pense qu’il faut aller un pas plus loin, avec le corps de sécurisation et, pourquoi pas, l’armée“, continue-t-il. Le corps de sécurisation est une unité plus spécialisée et plus armée. “On ne peut pas laisser les gens vivre dans une telle terreur.

Concernant des renforts fédéraux, David Leisterh indique : “Il faut rappeler qu’il y a un Ministre-Président, avec des compétences plus fortes en matière de justice et de police, qu’il peut davantage convoquer.” Il précise : “Il faut montrer qu’il y a un chef en ville“.

Baisse de la note Standard & Poor’s

C’est catastrophique“, poursuit le chef de groupe MR. “On a une dette qui a triplé en dix ans de temps.”

L’image de Bruxelles en prend un coup.” Selon lui, des investissements doivent être faits “et on sait encore moins comment on va les financer“.

Il faut assainir le budget“, poursuit-il.

Élections régionales

Bruxelles a peut-être compris qu’après 20 ans sans libéraux, il fallait changer de camp.”

Interview complète à retrouver ici.

« Je suis prêt à être impopulaire en portant les réformes nécessaires pour Bruxelles »

Pour l’Echo, je dresse la situation sur Bruxelles et livre plusieurs mesures.

 

Même si le MR est toujours numéro uno à Bruxelles dans les sondages, David Leisterh reste prudent. Oui, il espère obtenir un mandat fort au soir des élections pour pouvoir mener une coalition de centre-droit. Non, les déboires internes de DéFI ne le réjouissent pas, assure-t-il. « Je veux un centre fort pour contourner la gauche ». Si le PS et Ecolo se maintiennent, le combat sera très difficile, car leurs programmes ne correspondent pas à ce que le MR veut faire à Bruxelles.

« Déjà, il va falloir assainir les comptes, car tout a explosé en dix ans, et pas uniquement parce qu’il y a eu des crises. Cela va être très dur, car cela va nécessiter des rationalisations de structures et des mesures d’écononomies. Mais je suis prêt à être impopulaire parce qu’on aura porté les bonnes réformes. Il faut oser dire aux Bruxellois que les années qui viennent ne vont pas etre faciles. »

On glisse que c’est Sven Gatz de l’Open Vld qui se trouvait à la manoeuvre pour le budget. « C’est la question piège à laquelle je dois pouvoir répondre. Un élément, que je ne voudrais pas vivre: ils étaient seuls comme libéraux et c’est un petit parti face à une série de ministres qui ont laissé leur budget déraper. Mais l’erreur peut provenir d’une absence de contrôles budgétaires à intervalles réguliers. Comme au Fédéral, il en faut tous les deux ou trois mois minimum. Je suis sur en tout cas qu’il n’attend qu’une chose, c’est qu’on puisse venir l’aider. »

Outre le budget, la réforme la plus urgente concerne l’emploi et la formation. « Si l’on prend les 253 régions au niveau européen, Bruxelles est 123e en termes de taux d’emploi donc on est loin derrière », indique David Leisterh.

Parmi ses mesures: une prise en charge immédiate des demandeurs d’emplois, des sanctions plus rapides et un plus grand nombre de personnes formées. « Ce nombre diminue d’année en année. Il y a là aussi un choix budgétaire qui risque de ne pas être populaire, c’est de n’investir que dans les formations qui fonctionnent. Aujourd’hui, trop de formations disponibles ne mènent pas à l’emploi.

On veut financer les formations au prorata du taux de remise à l’emploi, en tendant davantage la main aux entreprises comme en France. Je pense aussi que beaucoup de Bruxellois trouveront plus facilement des clients qu’un patron. Il faut faire passer de un à deux ans le temps où l’on peut bénéficier d’allocations de chômage pour lancer son entreprise. »

Droits d’enregistrement, entreprises, sécurité, ….

Dans son programme, le MR prévoit la révision progressive des taux de droits d’enregistrement de 12,5% à 3% pour faciliter l’accès à la propriété. Réaliste? Pas sur le temps d’une mandature, admet David Leisterh qui évoque l’exode grandissant des classes moyennes.

D’où la volonté de s’aligner à terme sur la Flandre en matière de droits d’enregistrement et de les suivre sur la « garantie logement » pour les primo-acquéreurs, ce qui consiste à garantir la partie du prêt bancaire excédant 90% de la valeur du bien. « Si on ne fait pas pareil au minimum là-dessus, on va perdre, j’en suis convaincu. Il faut le voir comme un investissement parce que si les ménages restent, ce sont des ressources fiscales qui ne partent pas. »

David Leisterh ne nie pas l’existence d’une crise du logement. Pour lui, celle-ci est la conséquence de la rareté de l’offre et la priorité est donc d’accélérer la délivrance des permis. « Aujourd’hui, on y perd trois fois: plusieurs milliers d’emplois qui ne sont pas créés en raison de la lenteur des constructions et rénovations. La rénovation du bâti, à l’origine de 60% des émissions de CO2, est trop lente. Et il y a 3.400 unités de logements construites en un an alors qu’il en faudrait 40.000 d’ici 2030« , chiffre David Leisterh qui ne veut pas entendre parler d’encadrement des loyers.

« On a étudié ce qui s’est fait à Paris et à Stockholm. Cela crée un marché parallèle et une diminution drastique du nombre de mises en location. »

On enchaîne sur les entreprises, dont la création baisse à Bruxelles, devenue selon David Leisterh « une terre d’incertitudes pour ceux qui veulent y investir ». D’année en année, trois élements reviennent dans les mémorandums de Beci: la sécurité, la mobilité et le cadre de vie, singulièrement la propreté, rappelle le libéral qui prône là aussi des réformes claires.

Pour la sécurité, il concède que Bruxelles n’a pas toujours la main: oui, le Fédéral doit revoir la norme KUL (qui définit la subvention fédérale pour chaque zone de police) et il faut plus de magistrats. Mais il cible les partis de gauche qui refusent de renforcer l’arsenal pénal. « Les policiers que je rencontre souffrent de la dévalorisation du métier. Tout le secteur est vilipendé dès qu’un agent fait quelque chose de travers. Et surtout dès qu’ils chopent l’auteur d’un délit, ce dernier est de nouveau librement en balade dans la rue le lendemain. Cela ne donne pas envie de s’investir. Lors de l’opération coup de poing à la Gare du midi en septembre dernier, 56 personnes ont été interpellées. Le lendemain, 47 étaient relâchées. »

Tolérance zéro

Alors qu’on a augmenté le nombre d’agents à Bruxelles-Propreté, la lutte contre les incivilités reste médiocre. Il faut renforcer cela, il en va de l’image de Bruxelles« , affirme David Leisterh qui pointe une cause idéologique au manque de sanctions. « À gauche, la mentalité est d’accompagner et de bisounourser la ville. Moi je crois qu’à un moment donné, il faut faire comprendre que non, ce n’est pas normal de jeter son papier par terre. »

L’un de ses slogans est de ramener du beau dans la ville. Bruxelles est-elle moche? « Certains quartiers ressemblent à des porcheries. C’est le cas tout autour de la Gare du Midi. Je ne suis pas fier de cela et je veux que cela change. On fait du porte à porte dans toutes les communes depuis cinq ans et c’est le sujet qui revient au moins seft fois sur dix. »

On l’interroge sur la fracture urbaine, avec des quartiers aux niveaux socio-économiques totalement différents. Échec de la mixité sociale? « Cela traduit un échec beaucoup plus lourd: 37,6% des ménages bruxellois sont en-dessous du seuil de pauvreté. Quatre enfants sur dix grandissent dans la pauvreté. Imaginez un seul instant que le ministre-président ait été MR depuis vingt ans. Ils nous flingueraient: regardez, les libéraux ont laissé les plus démunis être encore plus démunis. Mais c’est eux qui ne sont pas parvenus à créer un système socio-économique performant. »

Travailler avec le privé

Aux yeux de David Leisterh, cet appauvrissement qui va de pair avec une baisse des recettes fiscales explique aussi les difficultés bruxelloises pour réaliser de grands investissements.

« Il y a quatre chantiers gigantesques qu’ils ne savent pas comment payer: le métro 3, la réhabilitation des égouts, les tunnels et la rénovation du bâti. Je crois qu’on ne doit avoir aucun tabou sur le financement de ces chantiers qui sont tous renvoyés au prochain gouvernement. Pour le moment, tout est financé avec de l’argent public, que ce soit des impôts ou des dotations. C’est idéologique. Alors que dans toutes les autres grandes villes, il y a aussi une main qui s’est tendue vers les investisseurs privés. Cela ne veut pas dire qu’on ne devra pas payer, mais cela permet de répartir le risque et la charge dans le temps« , argumente David Leisterh qui cite l’exemple du PPP pour le réaménagement d’une partie du Ring de Gand.

Le libéral se montre sévère vis-à-vis des partis qui plaident pour un refinancement de la Région-Capitale. Même l’augmentation de la part de l’IPP, une question de justice pour Bruxelles selon Sven Gatz, ne semble pas légitime aux yeux de David Leisterh.

« Bruxelles a été refinancée trois fois et il y a toujours des clés de compensation comme la dotation navetteurs. Si je me mets à la place des partis qui seront au Fédéral face à une telle demande alors que Bruxelles a quand même vachement mal géré ces dernières années, ça va être compliqué à vendre! Dans notre programme, on parle plutôt de responsabilisation des Régions parce pour l’instant c’est surtout le niveau fédéral qui profite de la remise à l’emploi. Derrière, il faut que les Régions chargées de l’accompagnement des demandeurs d’emploi retrouvent leurs billes. »

Retrouvez l’interview complète ici.

Des réformes dès les 100 premiers jours

Pour La Capitale, j’ai donné une interview des mesures que nous allions prendre si nous montons au pouvoir durant la prochaine législature.

Nous monterons dans le Gouvernement si nous  avons un mandat fort de  l’électeur. Dans les 100 jours, je veux que les réformes en termes de marché de travail, de mobilité, de   délivrance de permis, de propreté et les grands chantiers soient lancées et déposées au Parlement. Les caisses de la Région bruxelloises sont non seulement trouées, mais, derrière cela, elle a contracté une multitude d’emprunts qui ont fait exploser la dette. Celle-ci a triplé en dix ans. Le gros enjeu, c’est de recréer de la capacité fiscale à Bruxelles et refaire fonctionner l’entreprise «Bruxelles». Nous avons plusieurs propositions.

D’abord, faire une réforme du marché du travail extrêmement rapide et efficace. Il faut s’assurer qu’il y  ait un « match » entre le  nombre de demandeurs  d’emploi et les métiers en pénurie. Deuxièmement, il faut s’assurer que les entreprises reviennent à Bruxelles. Actuellement, elles sont 3.000 à la quitter chaque année ! Elles crient régulièrement les solutions pour inverser cette tendance.Troisièmement, assurer  un sentiment de sécurité  qui soit total. On a main tenant des fusillades à la Toison d’Or, à la Gare du Midi et à la Gare du Nord. Pour moi, c’est la condition sine qua non : plus de policiers ; des policiers sur le terrain ainsi que des caméras ; des sanctions qui soientappliquées. Et enfin : refaire du beau à Bruxelles. C’est la propreté bien sûr et cela  nécessitera une réforme totale de Bruxelles Propreté. Il faut « magnifier » des endroits à Bruxelles. On n’y arrivera pas avec l’argent public car les caisses sont vides. Il faut tendre la main au secteur privé.

Retrouvez l’interview complète dans La Capitale.

Inquiétudes autour du budget bruxellois

Dans plusieurs médias, j’ai livré mes inquiétudes concernant les finances de la Région bruxelloise. En effet, nous sommes actuellement en train d’analyser les budgets au Parlement bruxelloise.

Une dette triplée en 10 ans

La dette de Bruxelles a triplé en 10 ans. Nous soulignons également l’absence de réformes fondamentales qui permettraient de rendre Bruxelles plus attractive pour les entreprises et la classe moyenne. Bruxelles hérite d’une situation résultant des vingt dernières années de gestion qui ne vous aide pas à disposer d’une Région qui va bien.

Des ministres se sont fait plaisir à dépenser de l’argent qu’ils n’avaient pas et aujourd’hui ils reçoivent la facture. Le nécessaire retour à l’équilibre ne vient pas et sera renvoyé non seulement à la prochaine législature mais à la prochaine génération.

Il y a toute une série de coûts cachés.

Il faut trouver des mesures d’économie et d’autres sources de financement, notamment pour le métro 3, comme la France l’a fait avec le projet de ‘Grand Paris’ . Il faut rationaliser. Je pointe ici la multiplication des infrastructures publiques qui coûtent très cher aux Bruxellois. Il faut arrêter de leur donner de l’argent sans vérifier que tout est bien utilisé. La dotation de Bruxelles Propreté a explosé au cours des dernières années. Est-ce que Bruxelles est plus propre?.

Gare du Midi : Le MR pointe l’absence de bilan du Ministre Maron qui passe entre les gouttes

La commission des Affaires intérieures du Parlement bruxellois s’est réunie ce mardi matin pour un échange de vues sur les problèmes d’insécurité dans et aux abords de la Gare du Midi.

Après avoir entendu le plaidoyer anti-fédéral du Ministre-Président Rudi Vervoort (PS), le chef de Groupe du MR bruxellois David Leisterh a réclamé par courrier la convocation en urgence de la Commission de la Santé et de l’Aide aux personnes pour y entendre le Ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo).

Pour rappel, il est compétent pour :

  • La santé (lutte contre les assuétudes) ;
  • La lutte contre le sans-abrisme ;
  • La santé mentale ;
  • La propreté…

Ces compétences sont capitales pour solutionner la problématique à la Gare du Midi (et ailleurs). Il nous faut des réponses ont martelé le Chef de Groupe MR, David Leisterh et le Député-Bourgmestre Vincent De Wolf.

David Leisterh (MR) : « Nous avons obtenu ce matin une double confirmation. Premièrement, le Ministre-Président avec Safe.brussels possède bien un rôle de coordination en matière de sécurité publique qui n’a pas été activé. Les statistiques et une enquête régionale de sécurité réalisée par BPS mettaient en lumière dès 2018 l’augmentation de l’insécurité dans les transports publics et en particulier dans la Gare du Midi ainsi que des problèmes de drogues. Le Ministre-Président devait se mobiliser dès ce moment-là. À la place, il a déclaré que Bruxelles n’avait aucun problème de sécurité ! »

Vincent De Wolf (MR) ajoute : « Bruxelles est en grand danger, le problème grave de la Gare du Midi s’exporte aujourd’hui dans les autres stations de métro où les usagers, dont les jeunes, sont confrontés à des personnes droguées qui à même le sol prennent du crack ou s’injectent des drogues dures. Si cette situation perdure, on peut vraiment s’interroger : Bruxelles a-t-elle encore un avenir ? »

David Leisterh (MR) poursuit : « Deuxièmement, les réponses données confirment de nombreux manquements dans le bilan du Ministre Alain Maron directement responsable en matière de sans-abrisme, de santé ou encore de propreté. Comment le Ministre explique-t-il que malgré le doublement du budget, le nombre de sans-abris a encore augmenté de 20% ces deux dernières années. Sur un budget de 55 millions d’euros, le housing first ne représente que 2,5 millions (soit 4,5%). La situation sur le terrain est aussi le résultat d’une absence de moyens en matière de répression de la malpropreté et d’un blocage idéologique. Des années de laxisme et de passivité ont conduit à ce résultat désastreux.

Nous avons un Ministre-Président qui ouvre le parapluie fédéral pour se couvrir et son collègue absent qui passe entre les gouttes. Toutes les responsabilités dans ce dossier doivent être établies. Alain Maron doit venir au Parlement pour débattre de la situation ! »

“La gare du Midi est une maison qui brûle et Rudi Vervoort la regarde brûler”

Interview pour La Libre Belgique.

Selon David Leisterh, chef de groupe MR au Parlement bruxellois, le gouvernement régional refuse d’exercer les compétences de sécurité dont il a hérité.

Et comment réagit Rudi Vervoort ?

À chaque goutte qui tombe, il tire le parapluie fédéral. Je ne suis pas d’accord. Il n’a peut-être pas toutes les compétences, mais lors de la dernière réforme de l’État, Bruxelles en a obtenu une large série en matière de sécurité. Elles ont d’ailleurs été traduites dans la création d’un énième organisme, safe.brussels, chargé de coordonner et d’assurer la sécurité des Bruxellois.

Il y a un patron à Bruxelles et c’est Rudi Vervoort. Mais il refuse d’endosser ce leadership politique en matière de sécurité. On voit le résultat. La gare du Midi, c’est une maison qui brûle depuis des années et que Rudi Vervoort regarde brûler. Si j’étais ministre-Président, ça fait longtemps que j’aurais réuni tout le monde.

Ridouane Chahid (PS) estime que la situation à la gare du Midi est due au désinvestissement du précédent gouvernement MR-N-VA.

En voilà un autre qui tire le parapluie fédéral. Bruxelles a été refinancée plusieurs fois. Où sont partis tous ces budgets ? On peut continuer à envoyer davantage de policiers à la gare du Midi mais si, dès le lendemain, les personnes arrêtées sont relâchées, ça n’aura pas d’impact. Cela vaut pour les délinquants et les sans-papiers. La réponse doit être plus dure.

Pour un sans-papiers qui commet un acte illégal, il doit y avoir une expulsion automatique. Et pour les délinquants, le fédéral plaide depuis longtemps pour des peines moins laxistes. On se retrouve, en Belgique, avec une image de paradis pénal, comparé aux pays voisins.

Que faudrait-il faire à la gare du Midi ?

Pour s’assurer qu’un quartier ne tombe pas en déliquescence, trois ingrédients doivent être appliqués : la répression, la réhabilitation et la reconstruction. Comme l’a fait Malines. Et sur ces trois points, à Bruxelles, le gouvernement s’est planté. Prenons aussi à la gare du Nord, où c’est tout aussi grave, si pas pire. J’y suis allé hier matin à 8 heures. Je tire mon chapeau aux travailleurs qui, tous les jours, descendent de leur train, traversent tunnels et trottoirs pour monter dans une des tours alentour, car c’est extrêmement dangereux.

Une fois que vous avez réprimé, que faites-vous ?

Le second ingrédient, c’est la réhabilitation, l’accompagnement social, comme cela s’est fait à Malines aussi, avec la réorientation vers l’emploi. Là aussi, à Bruxelles, l’échec est considérable. Le dernier angle, c’est la reconstruction. Il faut faire du beau là où c’est moche. La gare du Midi, c’est l’une des plus moches en Europe.

Comment réhabiliter la gare du Midi ? Plusieurs projets existent depuis des années, comme le nouveau siège de la SNCB. Il y a aussi un projet de contrat de rénovation urbaine du gouvernement.

Il faut s’assurer que les procédures urbanistiques soient beaucoup plus rapides et efficaces. À Bruxelles, il faut en moyenne 2 à 3 ans de plus qu’en Flandre et en Wallonie pour avoir un permis. Si vous y ajoutez une certaine paresse politique, certains projets prennent au moins 20 ans.