Mon discours sur le budget 2024

Chers collègues,

Ne m’en voulez pas pour ma franchise aujourd’hui, mais, plus que jamais, nous allons assumer d’être le rempart démocratique des errements de la majorité.

A l’heure où vous êtes déjà concentrés à faire campagne au lieu de gouverner, nous voulons vous parler d’un sujet que vous avez perdu de vue, les Bruxellois.

J’ai acquis la conviction qu’une opposition constructive, réfléchie et qui dit les choses est la première de alertes.

Et je sais, chers Collègues, que vous êtes nombreux à encourager les lanceurs d’alerte. Sauf peut-être quand c’est vous l’alerte.

L’alerte ici est évidente mais sournoise car dissimulée dans des chiffres compliqués que tout le monde n’a pas envie d’analyser.

L’alerte cette fois-ci, elle ressemble à une notification froide, souvent rouge d’ailleurs, sur votre application bancaire : votre compte en banque est vide.

Les caisses de Bruxelles sont vides et trouées.

C’est en quelque sorte un braquage qui s’est opéré à Bruxelles ces dernières années.

Un braquage sur les impôts des gens qui travaillent.

Et on peut même retracer l’année du crime : 2017.

A partir de là, les dépenses se sont envolées d’un coup.

 

  1. Refinancement ?

Certains se sont dits : Bruxelles a reçu pour la troisième fois en 2014 et en 2015 des sous de la réforme de l’Etat un total de 3,2 milliards d’euros – un refinancement: dépensons-les.

Et si on dépense un peu plus que prévu, pas grave, on redemandera un refinancement.

Et c’est d’ailleurs le discours que l’on nous répète à l’envi. Bruxelles est sous-financée.

Chers collègues, nous sommes de nombreux jeunes députés ici. Mais nous lisons beaucoup et nous écoutons nos aïeuls. Dont certains sont toujours dans la salle d’ailleurs.

Je sais que chaque saison a ses certitudes et que le présent est parfois hautain lorsqu’il juge le passé. Mais là, le présent nous dit que le passé a déjà connu ça : des gestionnaires politiques qui demandent plus d’autonomie pour une Bruxelles plus forte puis qui dépensent l’argent qu’ils n’ont pas avant de retourner quémander des sous aux échelons supérieurs. Ce n’est pas ça l’autonomie : c’est la fable de l’enfant gâté en dilettante qui pense que ses parents pourront toujours tout couvrir.

Faut-il pour autant s’abstenir d’une réforme de l’Etat ? D’une réforme de Bruxelles ? Faut-il demander des moyens supplémentaires pour Bruxelles ?

Le faire sans pouvoir justifier pourquoi Bruxelles a été braquée à ce point n’est pas crédible.

Le faire en état de quasi faillite n’est pas la meilleure chose à faire, au contraire. Nous sommes affaiblis et peu crédibles.

Et puis, chers amis parlementaires bruxellois, n’oubliez pas trop facilement les importants moyens du fédéral dédiés à la sécurité sociale qui profitent abondamment aux Bruxellois.

Le plus grave, c’est de le faire sans projet. Dépenser sans construire, c’est la tragédie de cette région.

 

  1. Mais on a eu des crises !

Vous allez alors me dire : « mais enfin, Bruxelles a connu des crises, c’est pour ça » !

La Cour a évalué les dépenses de crise pour 20, 21 et 22.

631,7 millions de dépenses de crise en 2020, 557,4 millions en 2021. et 209,6 en 2022 (+60,3 pour l’Ukraine).

Total: 1,46 milliard!

Ils sont où ses 4 milliards sinon dans l’irresponsabilité budgétaire et le fait de se cacher derrière les crises. Le choc inflationniste, ce n’est pas près de 3 milliards d’euros quand même! Entre juillet 2019 et juillet 2022, l’indice des prix a crû de 17%. 17% de nos dépenses, cela fait 2 à 3 milliards?

Si vous croyez que la Belgique et Bruxelles singulièrement ont les moyens de dépenser toujours plus, alors on n’a pas la même analyse du pays.

 

  1. Mais on a investi, Monsieur !

Attendez, on n’a jamais dit que vous ne saviez pas dépenser.

Vous savez le faire.

Mais lorsqu’on dépense il faut se poser trois questions :

  • Ai-je vraiment les sous ?
  • Ai-je étudié toutes les possibilités ?
  • Les indicateurs vont-ils évoluer positivement ?

Prenons d’abord le gros du morceau: le métro.

Ce ne sont pas les épaules de la Région qui sont trop frêles, ce sont ses dirigeants.

Comme l’ont entre autres très bien relevé mes collègues d’Ursel et Weytsman depuis le début : la démolition du toit du Palais du Midi et l’expulsion des habitants et commerçants pour au moins 300 millions : vous êtes sûrs que c’était la seule option ?

On reçoit aujourd’hui des confirmations qu’il y avait bel et bien des méthodes moins chères et moins intrusives. Coût total : 25 millions.

Vous qui allez ajouter une dette d’un milliard à la Région, voici déjà une économie de disons 250 – 275 millions.

 

B. Et puis, avez-vous étudié toutes les autres options de financement en profondeur ?

Je sais que certains parmi vous n’ont pas d’objections idéologiques à faire ce que Gand a fait où ils ont tendu la main au privé pour construire une nouvelle bretelle d’autoroute en payant un loyer mensuel à l’entreprise privée qui a financé les travaux et l’entretien.

De notre côté nous ne sommes même rendus à Paris pour voir comment ils finançaient le réseau du Grand Paris. Ils sont entre autres passés par un système d’emprunt, de recettes fiscales mais aussi d’obligations.

On leur a posé la question: pourquoi des obligations et pas un crédit ?

  • C’est moins cher;
  • Ils peuvent obtenir plus que via une banque;
  • La durée est plus longue.

Vous pouvez critiquer le système mais eux au moins ils avancent sur un plus grand réseau de métro. Nous on se perd dans un goulot.

De manière plus générale, parlons mobilité à Bruxelles.

  • En 2019, à votre arrivée, les recettes de la STIB couvraient 45% des dépenses quotidiennes de la STIB. Aujourd’hui, avec la politique menée, ces recettes couvrent 25%. C’est une différence abyssale.
  • L’objectif est sûrement qu’on utilise moins la voiture en ville et on vous rejoint là-dessus. Mais faute d’alternatives crédibles, l’objectif est loupé et Bruxelles reste une des villes les plus embouteillées.
  • Avec à la clé, une classe moyenne étranglée : on a en effet assisté ces dernières années à une hausse des tarifs de stationnement, des tarifs de la STIB, des taxes de circulation et mise en circulation. Sans compter cette pression incessante avec les redevances forfaitaires. Et, comme tous les Bruxellois, elle subit une gestion des tunnels opaque et dangereuse en termes de sécurité routière, de fluidité et d’attractivité économique
  • On a supprimé de nombreuses places de parking en voirie sans aucune compensation hors voirie. Conclusion : Il y a 30% de voitures qui tournent désespérément dans le centre pour trouver une place. Par ailleurs, Bruxelles est de moins en moins accessible. Les réaménagements envisagés à chacune des entrées de ville ne réconcilient pas les fonctions logement/habitat avec la fonction bureaux/entreprises, les fonctions récréatives et à la clef les emplois qu’il y a derrière ».

Parlons ensuite de Bruxelles-Propreté

Viviane Teitelbaum et Aurélie Czekalski le disent : on le sait, pendant des années, des ministres se sont fait plaisir avec cet OIP en dépensant de l’argent qu’ils n’ont pas.

Le budget des dépenses de l’Agence n’a cessé d’augmenter : entre 2009 et 2023, le budget des dépenses de l’Agence est passé de 176 millions à 323,2 millions d’euros, soit une croissance de  83,6 %.

En particulier, les dépenses de rémunération du personnel ne sont pas maitrisées : Entre 2009 et 2023, les dépenses de rémunérations salariales sont passées de 94,1 millions à plus de 179 millions d’euros, soit une croissance de 90%

Est-ce que derrière nos rues sont plus propres ?

Malgré les efforts des agents, non. Non, Bruxelles n’est pas plus propre. Elle est même plus sale. Et c’est intolérable.

Est-ce qu’une lumière pointe le bout de son nez en matière de réforme du système de collectes ? Avec 91% de dépenses en bien et service (dont le personnel) et seulement 5% d’investissement : non, Bruxelles restera moyenâgeuse avec une collecte des sacs jetées à même le sol.

 

Le logement, Monsieur!

Quelques éléments de contexte :

  • La liste d’attente du logement social est de 54.000 ménages avec une attente moyenne de onze ans.
  • Si on analyse votre budget, votre politique est claire : construire du logement social. Que ce soit sur la Friche Josaphat ou sur le Champ des Cailles.
  • Construire à Bruxelles est long et prend du temps. Même si vous êtes sur la lune vous le voyez.
  • Pourtant, le spending review logement dit clairement que la solution se trouve autre part : c’est celle que défendent Vincent De Wolf et Bertin Mampaka entre autres : l’allocation-loyer et les agences immobilières sociales.
  • Ces deux mesures offrent aujourd’hui un logement à 18.0000 ménages pour à peine 12% de votre budget.
  • La solution pour lutter contre la précarité est entre autres là. Une solution clé sur porte si je peux me permettre qui ne prend pas des années, voire plus.

 

La vraie solution pour lutter contre la précarité c’est qu’un jour ceux qui sont aujourd’hui dans un logement social ou qui ont cette perspective unique puisse avoir un jour accès à un propre logement privé.

Mais ça vous n’y croyez plus trop, on le sait. Pour preuve, votre budget de promotion de la propriété privée a baissé de… 98%.

 

  1. Création classe moyenne

Pourtant, nous les Libéraux ont croit que non seulement on peut limiter la fuite de la classe moyenne à Bruxelles (45.000 personnes chaque année) – mais surtout, qu’on peut créer de la classe moyenne

Pour ça, le meilleur levier, c’est l’emploi.

Actiris reçoit 707 millions.

Pourtant, il reste 91.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles.

Et presque tout autant de jobs inoccupés en même temps.

Parmi les demandeurs d’emploi, 45% le sont depuis deux ans.

Et 16% sont des usagers du CPAS.

Vous n’aimez pas qu’on le rappelle, en 2022, sur 253 régions d’Europe, Bruxelles était 223ème dans le classement des régions UE présentant le plus faible taux de chômage.

Actiris est remise en cause systématiquement lors d’audits indépendants. Sans que cela ne vous sorte de votre torpeur. 707 millions de regards à coté.

Le bras armé d’Actiris, la formation, via Bruxelles-Formation entre autres, ne convainc pas lui non plus.

En effet, il faut toujours se focaliser sur l’utilisation des deniers publics et les résultats réalisés (notamment les fonds qui sont accordés à Bruxelles Formation). On va comparer l’année 2018 et 2022 :

2018 : 16.158 chercheurs d’emploi formés, taux de sortie positive de 77,9%, 91,2% de taux d’achèvement des formations, avec un budget total pour la formation professionnelle de 64,829 millions d’euros.

2022 : 14.645 chercheurs d’emploi formés, taux de sortie positive de 68,3%, 87% de taux d’achèvement des formations, avec un budget total pour la formation professionnelle de 76,889 millions d’euros.

Le budget augmente mais les indicateurs n’augmentent pas.

Comme le rappellent mes collègues Barzin, Vanderelst et Koksal en commission :

Le message envoyé à celles et ceux qui cherchent un emploi doit être plus clair de la part du Gouvernement bruxellois :

  • On ne vous garantit pas que vous allez réussir, non
  • Mais on vous garantit qu’on va tout faire pour y arriver, avec vous.

Parce que non, quand on est en bonne santé et dans une région où on a plusieurs pénuries de main d’œuvre, non on n’a pas le droit de ne pas travailler.

Mais pour créer de l’emploi, et donc moins d’allocations sociales mais plus de recettes fiscales pour la Région, il faut des entreprises.

Des entreprises qui créent, qui offrent de l’emploi.

Mais aujourd’hui, trop souvent, la main que vous devriez leur tendre vous sert à les gifler.

C’est en diminuant la charge administrative, en réduisant la charge fiscale, en améliorant le cadre de de vie de Bruxelles, en matière de sécurité et de propreté par exemple, ou en désenclavant des quartiers que vous allez attirer des entreprises et donc des emplois.

Pas en supprimant les maigres aides que vous leur aviez laissées.

4 millions, 4 petits millions d’aide à l’exportation que vous avez tout bonnement supprimé d’un budget au déficit d’un milliard.

Est-ce vraiment là qu’il fallait faire une économie ?

Est-ce sérieux ?

Sur le dos des entreprises ?

Donc si je résume : si une entreprise bruxelloise veut exporter, elle n’aura plus d’aides.

Et si elle veut importer, vu l’inaccessibilité de Bruxelles, elle doit demander à ses clients de venir par la Gare du Midi ?

C’est ça que vous avez à offrir aux entreprises bruxelloises ?

Avec les Engagés, nous avons déposé un amendement qui vous demande de revenir sur ce point. Beaucoup d’entreprises et donc de travailleurs espèrent un sursaut.

 

  1. Mais vous n’avez pas le choix

Vous n’avez pas le choix parce que nous allons devoir mener plus combats de front à Bruxelles.

Celui du réchauffement climatique, bien sûr.

Mais celui de la lutte contre la pauvreté tout autant.

Il y a 30 ans, à Bruxelles, le revenu moyen des Bruxellois talonnait celui de la Flandre et était supérieur à la moyenne nationale.

30 ans plus tard, le revenu moyen des Bruxellois est inférieur à la moyenne nationale et est le plus bas des 3 régions.

Mettez-vous un seul instant à ma place si vous étiez dans l’opposition depuis 20 ans. Vous diriez quoi ?

Que c’est la faute du fédéral ? Que disent les autres régions alors ?

Plus grave encore, comme le souligne avec dépit ma collègue VT depuis si longtemps, malgré les efforts budgétaires consentis, :

  • Le taux de risque de pauvreté est aussi élevé qu’en début de législature, soit 40%
  • On dénombre 18% de sans-abris en plus.

 

Le Président de CPAS que je suis ne saurais que trop vous allarmer sûr la situation dans nos communes. Par voie de presse, nous savons que les CPAS de notre Région crie à l’aide. Plus de 200 emplois sont menacés. Ceux qui aident doivent désormais être aidés. Voilà votre bilan.

Nous ne pouvons pas nous résigner à égrainer ces statistiques d’année en année.

On arrive à Noel. On est une des régions qui devraient être la plus riche d’Europe car elle est sa capitale et quand on parle à Bruxelles on l’entend pleurer.

Trop de ses citoyens n’ont pas de médecin, ne savent plus payer leurs frais généraux, voient les possibilités d’emplois s’envoler, n’ont pas de main efficacement tendue pour qu’ils en trouvent un.

Bruxelles ne peut pas être la capitale de la pauvreté européenne. Aucun de vos arguments pour justifier quoi que ce soit en la matière ne tiendra.

 

  1. Quelles solutions?

Depuis la majorité vous voudriez faire croire que malgré plusieurs centaines de propositions, le MR ne propose rien.

La ficelle est grosse : vouloir nous forcer à nous mouiller pour cacher votre bilan.

Mais nous sommes un parti responsable. Et nous savons qu’il ne suffit pas de blâmer l’autre pour dire qu’on a la solution. Il faut aussi être capable d’en produire, des solutions.

 

D’abord, l’objectif est clair :

  1. Il s’agit de remettre les finances publiques sur une trajectoire soutenable et conforme à nos engagements européens.
  2. Il s’agit ensuite de dégager des marges de manœuvre pour les politiques que nous voulons et qui sont nécessaires (enjeux liés au climat et à la transition énergétique, infrastructure, mobilité, rénovation du bâti, recherche et développement, enseignement, sécurité, etc.)
  3. Il s’agit également de redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens surtaxés et d’accentuer l’écart entre le net en poche de ceux qui travaillent par rapport aux autres, ce qui se traduit par une réforme fiscale ‘tax down’ que nous avons estimée à 10 milliards €.

Oui, surtaxé. À Bruxelles, un adulte paye en moyenne 65% de taxes et impôts en plus qu’un adulte wallon et 36% qu’un adulte flamand.

 

Comment y arriver à ces objectifs ?

La liste des réformes que vous auriez dû entreprendre est longue comme une journée sans pain.

Vous avez deux volets : le volet purement budgétaire et le volet des réformes.

Sur le volet purement budgétaire :

  1. Oui, le temps est venu d’instaurer la règle d’or budgétaire fondée sur le principe de l’équilibre budgétaire, une corrélation forte entre investissements et recours à l’emprunt et une norme de croissance des dépenses primaires garantissant une politique budgétaire contracyclique. Par voie légale, il faut imposer l’équilibre budgétaire au sens du pacte de stabilité et de croissance révisé qui prévoit que la situation budgétaire des administrations publiques des états est en équilibre ou en excédent avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 % du produit intérieur brut. On en est loin aujourd’hui.
  2. Pour ça il faut organiser des contrôles budgétaires plus réguliers, qui vérifie aussi les sous-utilisations.
  3. Vous devez arrêter d’avoir une croissance des dépenses qui excèdent celle des recettes;
  4. Il faut faire un budget base zéro – ligne par ligne.

 

Sur le volet des réformes pures :

  1. Oui il faudra faire un travail d’ampleur sur les finances publiques et rationnaliser le mammouth qu’est devenu Bruxelles. Les politiques publiques menées par la Région de Bruxelles-Capitale ont besoin d’un choc de productivité et de compétitivité.
    1. Bruxelles propreté a vu sa dotation exploser mais les rues sont-elles plus propres ?
    2. Vous avez créé mille structures qui donnent leur avis avant d’obtenir un permis : résultat des courses il faut parfois 3 fois plus de temps qu’en Wallonie et en Flandre pour obtenir un permis. Derrière ça ce sont des entreprises et de l’emploi en moins, et donc des recettes fiscales en moins.
    3. Actiris et Bruxelles-Formation reçoivent beaucoup de sous mais les résultats ne sont pas là, au contraire.
    4. Des OIP se sentent pousser des ailes et prennent des décisions à votre place.
    5. Kanal va coûter un pont dont même Pompidou n’aurait pas osé rêver. Et quand je vois comme vous gérer les tunnels, évitons les ponts.
  1. L’augmentation du taux d’emploi (plus de revenus, moins de dépenses) est une absolue nécessité. Pas uniquement budgétaire mais surtout sociale. Pour ça, nous aurons besoin des entreprises.

 

  1. L’image de Bruxelles doit être nettoyée : de la gare du Midi aux embouteillages, aux sacs poubelles, aux fusillades. Le boulot est immense. Mais si vous voulez attirer des investisseurs, ne soyez pas naïfs et comprenez que nous perdons la bataille face aux autres grandes villes.

 

  1. Conclusion

En conclusion, les réformes sont immenses.

Et je suis désolé que ça tombe sur notre génération.

Mais je suis confiant parce qu’en même temps, c’est maintenant que cette génération de pensée est la plus forte.

Et c’est inspirant.

Les défis qui sont face à nous pour Bruxelles sont gigantesques mais nous ne sommes pas la première ville à rencontrer ce mur. Mur que vous avez construit.

Etudiez toutes les villes qui ont connu notre situation socio-économique mais qui s’en sont sorties et vous verrez qu’elles ont eu besoin de trois ingrédients pour y arriver :

  1. Un cadre de sécurité garantit, où même tard le soir vous ne devez plus jamais balancer votre bar;
  2. Des réformes rapides, sans vitrification idéologique, qui créent de l’emploi et tiennent un budget;
  3. Des leaders forts qui osent dire qu’il n’y pas de mal à voir grand, que ce soit de la Gare du Midi au Canal ou à l’Avenue Louise.

Ce sont les attentes légitimes des Bruxellois.

L’an prochain sera l’occasion d’enfin leur apporter.

Ce ne sera pas simple, la main ne devra pas trembler.

Mais y arriver sera une vraie révolution.

Une révolution qu’ils espèrent, qu’ils attendent.

Une révolution des attentes.

Je vous remercie.

Inquiétudes autour du budget bruxellois

Dans plusieurs médias, j’ai livré mes inquiétudes concernant les finances de la Région bruxelloise. En effet, nous sommes actuellement en train d’analyser les budgets au Parlement bruxelloise.

Une dette triplée en 10 ans

La dette de Bruxelles a triplé en 10 ans. Nous soulignons également l’absence de réformes fondamentales qui permettraient de rendre Bruxelles plus attractive pour les entreprises et la classe moyenne. Bruxelles hérite d’une situation résultant des vingt dernières années de gestion qui ne vous aide pas à disposer d’une Région qui va bien.

Des ministres se sont fait plaisir à dépenser de l’argent qu’ils n’avaient pas et aujourd’hui ils reçoivent la facture. Le nécessaire retour à l’équilibre ne vient pas et sera renvoyé non seulement à la prochaine législature mais à la prochaine génération.

Il y a toute une série de coûts cachés.

Il faut trouver des mesures d’économie et d’autres sources de financement, notamment pour le métro 3, comme la France l’a fait avec le projet de ‘Grand Paris’ . Il faut rationaliser. Je pointe ici la multiplication des infrastructures publiques qui coûtent très cher aux Bruxellois. Il faut arrêter de leur donner de l’argent sans vérifier que tout est bien utilisé. La dotation de Bruxelles Propreté a explosé au cours des dernières années. Est-ce que Bruxelles est plus propre?.

Gare du Midi : Le MR pointe l’absence de bilan du Ministre Maron qui passe entre les gouttes

La commission des Affaires intérieures du Parlement bruxellois s’est réunie ce mardi matin pour un échange de vues sur les problèmes d’insécurité dans et aux abords de la Gare du Midi.

Après avoir entendu le plaidoyer anti-fédéral du Ministre-Président Rudi Vervoort (PS), le chef de Groupe du MR bruxellois David Leisterh a réclamé par courrier la convocation en urgence de la Commission de la Santé et de l’Aide aux personnes pour y entendre le Ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo).

Pour rappel, il est compétent pour :

  • La santé (lutte contre les assuétudes) ;
  • La lutte contre le sans-abrisme ;
  • La santé mentale ;
  • La propreté…

Ces compétences sont capitales pour solutionner la problématique à la Gare du Midi (et ailleurs). Il nous faut des réponses ont martelé le Chef de Groupe MR, David Leisterh et le Député-Bourgmestre Vincent De Wolf.

David Leisterh (MR) : « Nous avons obtenu ce matin une double confirmation. Premièrement, le Ministre-Président avec Safe.brussels possède bien un rôle de coordination en matière de sécurité publique qui n’a pas été activé. Les statistiques et une enquête régionale de sécurité réalisée par BPS mettaient en lumière dès 2018 l’augmentation de l’insécurité dans les transports publics et en particulier dans la Gare du Midi ainsi que des problèmes de drogues. Le Ministre-Président devait se mobiliser dès ce moment-là. À la place, il a déclaré que Bruxelles n’avait aucun problème de sécurité ! »

Vincent De Wolf (MR) ajoute : « Bruxelles est en grand danger, le problème grave de la Gare du Midi s’exporte aujourd’hui dans les autres stations de métro où les usagers, dont les jeunes, sont confrontés à des personnes droguées qui à même le sol prennent du crack ou s’injectent des drogues dures. Si cette situation perdure, on peut vraiment s’interroger : Bruxelles a-t-elle encore un avenir ? »

David Leisterh (MR) poursuit : « Deuxièmement, les réponses données confirment de nombreux manquements dans le bilan du Ministre Alain Maron directement responsable en matière de sans-abrisme, de santé ou encore de propreté. Comment le Ministre explique-t-il que malgré le doublement du budget, le nombre de sans-abris a encore augmenté de 20% ces deux dernières années. Sur un budget de 55 millions d’euros, le housing first ne représente que 2,5 millions (soit 4,5%). La situation sur le terrain est aussi le résultat d’une absence de moyens en matière de répression de la malpropreté et d’un blocage idéologique. Des années de laxisme et de passivité ont conduit à ce résultat désastreux.

Nous avons un Ministre-Président qui ouvre le parapluie fédéral pour se couvrir et son collègue absent qui passe entre les gouttes. Toutes les responsabilités dans ce dossier doivent être établies. Alain Maron doit venir au Parlement pour débattre de la situation ! »

Sur les 86.836 chercheurs d’emploi à Bruxelles, pas moins de 17,5% d’entre eux, soit 15 196 personnes, ne maîtrisent ni le français ni le néerlandais

Bruxelles, le 7 juin 2023 – Le Mouvement Réformateur a présenté aujourd’hui une proposition de résolution visant à rencontrer le problème persistant de la maîtrise insuffisante des langues chez les demandeurs d’emploi bruxellois. Conscient de l’importance cruciale des compétences linguistiques pour l’insertion professionnelle, le MR appelle à des mesures concrètes pour renforcer l’apprentissage des langues en Région de Bruxelles-Capitale.

Malgré la priorité accordée à l’apprentissage des langues dans la Déclaration de politique régionale de 2019, force est de constater que cette initiative a échoué. Selon les dernières données, sur les 86.836 chercheurs d’emploi à Bruxelles, pas moins de 17,5% d’entre eux, soit 15.196 personnes, ne maîtrisent ni le français ni le néerlandais. C’est particulièrement préoccupant compte tenu de la demande constante des entreprises bruxelloises pour des compétences bilingues français-néerlandais, indépendamment du secteur ou de la taille de l’entreprise.

La connaissance du néerlandais a connu une baisse constante au fil du temps, passant de 33% des Bruxellois en 2001 à seulement 16,3% aujourd’hui. Cette diminution contraste avec les exigences linguistiques croissantes sur le marché du travail. En 2019, Actiris a enregistré directement 35 063 offres d’emploi, dont 1 sur 2 mentionnait explicitement des exigences linguistiques. Parmi ces offres, 8 sur 10 exigeaient une maîtrise des deux langues nationales. Environ 40% des offres d’emploi avec des exigences linguistiques nécessitaient également la connaissance de l’anglais, généralement combinée au néerlandais et au français.

Face à cette réalité préoccupante, le MR est convaincu qu’il est essentiel de renforcer les compétences linguistiques de base dans au moins l’une des deux langues régionales, ainsi que dans une deuxième langue (soit la deuxième langue régionale, soit l’anglais) pour tous les demandeurs d’emploi. Pour ce faire, il est impératif de développer suffisamment les outils de formation et l’offre de cours de langues. De plus, la formation en langues devrait devenir un élément fondamental du contrôle de la disponibilité des demandeurs d’emploi.

La proposition de résolution du MR présentée par la députée Clémentine Barzin ce 7 juin 2023 en commission des affaires économiques et de l’emploi vise à rendre obligatoire un test linguistique pour tous les demandeurs d’emplois’inscrivant auprès d’Actiris, ainsi qu’à rendre obligatoires les cours de langue pour les demandeurs d’emploi qui ont échoué au test linguistique initial (qui ont un niveau inférieur à B1 en français ou néerlandais, selon le cadre européen commun de référence pour les langues) et qui, après 6 mois de chômage, ne suivent pas de formation et n’ont pas de certificat médical. Enfin, notre proposition a pour objectif de renforcer les outils existants pour accroître la formation des demandeurs d’emploi en langues, singulièrement la plateforme Brulingua et les chèques-langues, et renforcer la communication de ceux-ci afin d’en accroitre leur usage.

Malgré les chiffres évoqués, malgré les engagements dans la déclaration de politique régionale et alors que la majorité PS-Ecolo-Défi prépare un bilan de compétences incluant un test de la connaissance des langues, il est regrettable que, mis à part la NVA, les autres groupes politiques aient voté, à grand recours de postures politiques, contre la proposition de résolution du MR.

Nous appelons tous les partis politiques à mettre de côté leurs divergences et à travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes et efficaces afin de combler le fossé linguistique sur le marché de l’emploi bruxellois. L’apprentissage des langues est un investissement essentiel pour l’avenir professionnel des demandeurs d’emploi et pour la prospérité économique de Bruxelles.

La proposition de résolution du MR sera prochainement agendée en séance plénière du Parlement bruxellois.

Abandonner la construction du métro 3 n’est pas une option

Abandonner la construction du métro 3 n’est pas une option. Le MR est le seul parti à défendre la construction de ce métro qui est plébiscité par les Bruxellois.
Quand il s’agit de promouvoir la gratuité des transports ou de doubler les subsides, le Gouvernement bruxellois (PS-Ecolo-DéFI) répond présent et trouve de l’argent. Mais pour le seul projet porteur de la capitale, il décline.

Métro 3 : le seul projet porteur de la capitale

« Il faut quand même qu’on m’explique pourquoi à Madrid, ils ont pu construire des dizaines de kilomètres de lignes de métro en une dizaine d’années. Et nous, à Bruxelles, on est planté sur 100 mètres depuis 20 ans. Moi, je ne comprends pas. À Bruxelles, il y a un projet structurant, un seul, c’est le métro. L’abandonner ou faire un aveu d’échec, ce n’est pas une option. Mais nous, le MR on est les derniers qui défendont encore le métro à Bruxelles. »

Ecolo s’y oppose depuis le début

Le vers était dans le fruit à partir du moment où vous donniez la mobilité à des ministres écolos à Bruxelles, vous saviez bien que le métro n’allait pas avancer très vite. Depuis le début, ils s’y opposent. Quand on voit que certains disent : “ah tiens, il n’y a plus de sous”, alors que je suis désolé, mais même ma voisine, elle sait que quand elle va rénover sa cuisine, il va y avoir certainement un budget supplémentaire. Ils ont, pour certains, dû construire la gare de Mons, ils ont bien vu que ça coûte plus cher. Donc dire aujourd’hui qu’il n’y a pas eu de prévisibilité économique, ça n’est que l’aveu, je suis désolé, mais de l’incompétence, singulièrement du Gouvernement bruxellois par rapport à ce seul projet structurant et capital, pas uniquement pour Bruxelles mais pour la Belgique et donc l’Europe. Ce n’est jamais un problème les excès budgétaires pour Bruxelles quand ils veulent faire la gratuité des transports en commun, là ça va, quand ils veulent doubler la politique de subsides, là ça va. J’en passe et des meilleures. Donc à un moment donné, si vous avez vraiment une vraie priorité, un vrai objectif, vous la tenez. C’est dans les crises que l’on reconnaît la valeur des vrais gestionnaires. Et là, ici, on a une belle crise où ils pourraient montrer leur vraie valeur. Des tas de villes comme Paris, Copenhague ont aussi fait d’autres options, un partenariat beaucoup plus puissant avec le privé. Partenariat public-privé, parce qu’à un moment donné, c’est vrai que ce n’est pas l’État qui peut tout financer. Vous avez des entreprises qui sont prêtes à le faire.

Retrouvez mon interview sur La Première 

 

Réforme des sacs-poubelle : une réforme qui sent mauvais ?

Si nous souscrivons au fond de cette réforme (qui découle d’une disposition européenne) et qui vise à réduire de 40% nos sacs blancs via le tri des déchets organiques, nous avons des mégardes sur les choix du Gouvernement bruxellois :

➡️ Plus qu’une seule collecte de sacs blancs pour de nombreux quartiers (imaginez l’odeur si vous cuisinez du poisson en début de semaine) ;
➡️ Une non adaptation aux différents quartiers bruxellois ;
➡️ Un délais court pour déposer vos sacs devant chez vous ;
➡️ Une agence Bruxelles-Propreté qui ne possède toujours aucun contrat de gestion.

Enfin, on peut également questionner cette méthode archaïque qui consiste à déposer ses sacs-poubelle devant chez soi. Plusieurs villes européennes ont instauré des containers enterrés pour éviter de se retrouver avec des milliers de sacs qui jonchent le sol des rues.

Si vous êtes mécontents de cette réforme et que vous rencontrez divers problèmes, n’hésitez pas à nous en parler.

Plus d’infos 

Good Move : Trop peu, trop lent, trop tard

La Ministre Elke Van den Brandt (Groen) annonce d’importants futurs changements dans la mise en place du plan. La commission Mobilité au Parlement bruxellois a été particulièrement agitée. Au programme, le plan good move, décrié par les uns, de moins en moins encensé par les autres.

La Ministre Elke Van den Brandt faisait face à plusieurs questions de l’opposition libérale quant à l’application du plan. La ministre a reconnu plusieurs erreurs dans le plan et va modifier son approche : concrètement, la taille des mailles seront plus petites. Les communes pourront ne pas respecter les mailles définies dans GM et pourront être plus petites. Il y aura une mise en œuvre du plan en réévaluant la capacité qu’ont les voiries d’analyser le trafic de transit. On analysera si le bord des mailles est en capacité à recevoir le trafic de transit pour éviter du trafic supplémentaire. Et enfin, la ministre dégage des moyens pour aider les communes à organiser des participations citoyennes.

Le MR bruxellois dénonce l’amateurisme dont fait preuve le gouvernement dans un dossier hautement sensible. « On a pris des milliers de personnes en otage pendant 4 mois par dogmatisme sans tenir compte de la réalité des Bruxellois ».

Un nouveau plan réellement concerté

Quel temps perdu, quel argent englouti et quel gâchis, souligne David Leisterh. Les exemples d’autres villes qui ont réussi une transition modale a été ignoré. C’est navrant.

Pour, David Leisterh, Président du MR Bruxelles et chef de groupe au Parlement bruxellois, Le plan Good Move, censé apaiser, a suscité de nombreuses tensions et de beaucoup de stress pour les riverains, les Bruxellois et les commerçants. Nous demandons un nouveau Plan, réellement concerté, qui prend en compte la sécurité routière, l’aménagement urbain, la fluidité du trafic, l’accessibilité dans les quartiers et les commerces.

David Weytsman, député bruxellois, poursuit : « Ce plan good move, c’est l’expression la plus exemplaire de ce qu’il ne faut pas faire. Un plan est déposé sur la table. Toute l’opposition dénonce sa mauvaise mise en oeuvre. Les habitants se mobilisent, les riverains se plaignent, les livreurs dénoncent le manque à gagner. Des bourgmestres dont le parti fait partie de la majorité disent publiquement qu’ils ne l’appliqueront pas. Même les services de secours se sont légitimement inquiétés. Mais, par dogmatisme, le gouvernement décide de ne rien changer. Le MR demande des aménagements depuis 4 mois. Ceci est un début. »

Good Move – Le MR veut une consultation d’au moins moitié de la population concernée

Good Move a manqué de concertation, c’est indéniable. Trop de problèmes rencontrés sont le fruit d’un manque de dialogue avec les riverains et les commerces locaux. C’est pourquoi, avec Anne-Charlotte d’Ursel, nous souhaitons que les élus libéraux déposent des motions dans les communes afin d’organiser des consultations qui visent à toucher au moins 50% de la population des quartiers concernés.

Nous déposerons dans les différentes communes concernées par les projets de plans de circulation liés à Good Move des motions visant l’organisation de consultations d’au moins 50% de la population des quartiers concernés.

« Concrètement, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender« , ont indiqué le président de la régionale du MR David Leisterh, et la présidente de la commission de la Mobilité du parlement bruxellois, Anne-Charlotte d’Ursel. Déplorant que, dans plusieurs quartiers, les aménagements en matière de mobilité avaient été opérés à la hussarde, selon eux à l’instigation des écologistes, les deux mandataires libéraux ont affirmé que le Mouvement Réformateur Bruxellois soutenait une « évolution de la mobilité, pour améliorer la qualité de l’air, pacifier les quartiers, embellir la ville et soutenir les commerces« .

Les élus du MR défendent des aménagements pour tenir compte de ces différentes préoccupations et ne sont pas les défenseurs du « tout à la bagnole ». Le MR Bruxelles déposera des motions dans les différentes communes concernées, pour poser un cadre objectif à la concertation. En cas d’adoption, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender.

La députée Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la Commission Mobilité au Parlement bruxellois a par ailleurs demandé avec force la création de la charte de la participation citoyenne inscrite dans Good Move comme préalable pour baliser la coconstruction des projets de mobilité et de réaménagement de l’espace public.

Blocage des prix de l’électricité : la facture peut retomber sur les citoyens

Good Move a manqué de concertation, c’est indéniable. Trop de problèmes rencontrés sont le fruit d’un manque de dialogue avec les riverains et les commerces locaux. C’est pourquoi, avec Anne-Charlotte d’Ursel, nous souhaitons que les élus libéraux déposent des motions dans les communes afin d’organiser des consultations qui visent à toucher au moins 50% de la population des quartiers concernés.

Nous déposerons dans les différentes communes concernées par les projets de plans de circulation liés à Good Move des motions visant l’organisation de consultations d’au moins 50% de la population des quartiers concernés.

« Concrètement, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender« , ont indiqué le président de la régionale du MR David Leisterh, et la présidente de la commission de la Mobilité du parlement bruxellois, Anne-Charlotte d’Ursel. Déplorant que, dans plusieurs quartiers, les aménagements en matière de mobilité avaient été opérés à la hussarde, selon eux à l’instigation des écologistes, les deux mandataires libéraux ont affirmé que le Mouvement Réformateur Bruxellois soutenait une « évolution de la mobilité, pour améliorer la qualité de l’air, pacifier les quartiers, embellir la ville et soutenir les commerces« .

Les élus du MR défendent des aménagements pour tenir compte de ces différentes préoccupations et ne sont pas les défenseurs du « tout à la bagnole ». Le MR Bruxelles déposera des motions dans les différentes communes concernées, pour poser un cadre objectif à la concertation. En cas d’adoption, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender.

La députée Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la Commission Mobilité au Parlement bruxellois a par ailleurs demandé avec force la création de la charte de la participation citoyenne inscrite dans Good Move comme préalable pour baliser la coconstruction des projets de mobilité et de réaménagement de l’espace public.

Good Move: quand la majorité bruxelloise déraille (carte blanche)

Ce n’est plus une surprise pour personne, Bruxelles est la reine des embouteillages. Cette congestion automobile impacte négativement la qualité de vie de ses habitants, en particulier l’air que nous respirons, et freine le développement économique de notre Capitale, écrivent plusieurs membres du MR.

Les plans régionaux de mobilité Iris I (1998) et Iris II (2010) promettaient déjà de solutionner ce point noir grâce à un important basculement de la voiture vers les transports collectifs. La déception sera grande : contre-performances des trams et des bus avec non pas une hausse mais une baisse de la vitesse commerciale, aucune nouvelle ligne de métro (hormis l’achèvement des projets commencés avant la régionalisation) et un résultat franchement médiocre pour les parkings de transit. Deux échecs successifs cuisants, sans pour autant affoler l’exécutif bruxellois.

Quelques recyclages d’objectifs plus tard, l’équipe Vervoort repart pour un tour avec la famille écologiste à bord. Good Move naît, espérant offrir ainsi une roue de secours aux crevaisons du passé. La nécessaire transition environnementale en matière de mobilité n’est plus contestée par personne et est même largement désirée. Malgré cette évolution, Good Move, rebaptisé Bad Move ou Good Luck, ne passe pas auprès des Bruxellois. Habitants, commerçants, indépendants, dénoncent l’absence de concertation. Les nouvelles mailles de circulation créent plus de congestion alors que Good Move promettait la diminution les embouteillages et de la pollution.

Porté par la Ministre E. Van den Brandt (Groen) et sa troupe d’échevins de la même couleur politique, Good Move divise les Bruxellois au point de déclencher un mouvement de désolidarisation au sein du PS et chez Défi, pourtant partenaires. Même le Ministre- Président (PS) n’en veut plus.

Et si l’échec de Good Move était avant tout un problème de méthode ? Quels remèdes appliquer pour soigner les maux d’une politique de mobilité imposée sans réelle concertation et rassembler les Bruxellois autour d’un projet positif de transition ?

1. Exit la concertation de façade pour mener une concertation plus large et plus inclusive

Si Good Move était parti d’un bon pied en impliquant la société civile lors de son élaboration au niveau régional, la suite des évènements présente de nombreux manquements en

matière de concertation à commencer par le non-respect du renforcement des mécanismes de co-construction prévu par le plan Good Move.

La Charte de participation citoyenne qui devait être rédigée et qui visait à assurer le bon déroulement du processus de concertation n’a jamais vu le jour. Il n’existe pas non plus de mode d’emploi uniforme à destination des communes qui n’ont pas été correctement outillées comme le prévoyait pourtant le plan. La Ministre a, elle-même, reconnu ces manquements. Même constat concernant le cahier des charges envoyé par la Région aux communes dans le cadre de l’élaboration des plans communaux de mobilité. Aucun élément n’y figure au sujet de la consultation ou de la participation citoyenne.

Ce manque de considération en pratique pour les processus de participation est pour le moins étonnant de la part d’une ministre écologiste qui érige la participation en fétiche.

En place et lieu des nouvelles commissions délibératives chères et encore trop peu efficaces, il aurait sans doute été plus utile de mener une large consultation populaire si l’outil avait existé comme les libéraux le réclament depuis 2015 afin que l’ensemble des Bruxellois, et pas un tout petit échantillon, puissent se prononcer sur les grands plans de mobilité.

Troisièmement, nous nous questionnons sur la qualité des consultations qui ont été menées et le rôle joué par l’ensemble des ASBL abondamment subsidiées par la Ministre, véritable bras armé d’Ecolo – Groen. Souvent parties prenantes, voir plus à ces réunions, ces lobbies de Good Move auraient-ils contribuer à biaiser les résultats en matière d’adhésion et gonfler les chiffres de la participation aux consultations ? Le simple constat que Good Move suscite aujourd’hui plus d’opposition que d’adhésion malgré les moyens déployés questionne clairement la méthode.

2.     Inverser la politique menée « des restrictions d’abord et des alternatives ensuite »

Comme pour les plans précédents, la réussite de Good Move dépend essentiellement de l’amélioration substantielle des alternatives pour parvenir à diminuer l’usage de la voiture individuelle : une plus grande offre de transports en commun avec notamment l’extension du métro, davantage de fluidité sur les grands axes pour apaiser les mailles de quartiers, le recours aux nouvelles technologies, le développement de la mobilité électrique, l’amélioration du réseau cyclable, un plan piétons, etc. Sur papier, Good Move a tout pour plaire mais à condition de faire les choses dans le bon ordre et selon des priorités clairement identifiées.

Or à Bruxelles, les restrictions en matière de mobilité arrivent plus vite que le renforcement des alternatives. Cette transition mal accompagnée pousse naturellement

une grande partie de la population précarisée à la rejeter. Si un ménage sur deux ne possède pas de voiture, Bruxelles enregistre aussi un taux de pauvreté record et la caricature selon laquelle seuls les riches possèderaient une voiture est très éloignée de la réalité. Mettre tous les usagers sur un pied d’égalité créée aussi une discrimination qui renforce ce sentiment de rejet. Une personne à mobilité réduite âgée ou en situation de handicap, un indépendant, un chauffagiste, un plombier un fleuriste ou un livreur, n’aura pas accès aux mêmes alternatives qu’une personne valide ou un employé de bureau. Le problème est que Good Move met tout le monde dans le même sac avec des alternatives encore pour la plupart insuffisantes.

  • Une offre de transport en commun encore insuffisante : une fréquence trop basse, un réseau qui s’est peu étendu ces dernières années, pas encore de métro au nord ou au sud, un manque d’accessibilité pour les PMR, peu de transports la nuit, manque de sécurité, de plus en plus lié à la consommation de drogues ;
  • Une mobilité électrique sous-développée : avec un objectif de 600 bornes pour la fin de l’année, le gouvernement bruxellois est loin derrière son objectif de 11.000 bornes en 2035 ;
  • Un cadre relatif à la micromobilité encore lacunaire : une ordonnance a été adoptée au printemps pour encadrer l’usage et le stationnement des trottinettes électriques, les communes attendent les arrêtés d’exécution pour pouvoir l’appliquer ;
  • Une politique en matière de parking de dissuasion balbutiante : un nombre de places insuffisant, une politique tarifaire trop changeante, pénalisante pour les commerces et non-accessibles aux exclus de la LEZ ;
  • Une réforme du secteur du transport rémunéré de personnes qui vient à peine d’entrée en vigueur, avec pour conséquence les taxis les plus chers d’Europe ;

Non, Bruxelles n’a pas encore suffisamment développé d’alternatives à la voiture individuelle.

Pourtant les solutions ne manquent pas mais sans doute demandent-elles plus d’efforts que la facile application de restrictions. Nous avons déposé au Parlement bruxellois plusieurs textes visant à développer une meilleure offre de transport la nuit, l’ouverture de nouvelles lignes de bus grâce à la gestion déléguée comme à Bordeaux, ou encore un service de transport à la demande en complément de l’offre STIB existante. Nous défendons aussi le développement du covoiturage ou encore d’une mobilité dite intelligente. Une étude

d’Agora démontre qu’il est possible de diminuer la congestion de 30% à Bruxelles grâce aux nouvelles technologies qui permettent une meilleure gestion des flux. En espérant atteindre un même résultat, le gouvernement bruxellois a préféré investir les 50 millions de fonds du plan de relance européen dans une nouvelle taxe kilométrique, qui punira les travailleurs, sans accord à ce stade entre les trois régions.

Nous déplorons aussi qu’il aura fallu presque 8 ans au gouvernement bruxellois pour

s’accorder sur une réforme du secteur des taxis, Uber, Heetch et autres LVC qui pourtant sont une excellente alternative à la voiture individuelle.

3.     Continuer le développement des pistes cyclables mais avec de meilleurs aménagements

En matière de pistes cyclables, si l’on peut saluer un certain rattrapage de la Ministre Van den Brandt pour enfin concrétiser les objectifs de son prédécesseur P. Smet, là aussi la méthode est de plus en plus décriée : recours massif au béton avec des blocs qui enlaidissent considérablement la Capitale, peinture, potelets ou clous, piste

monodirectionnelle ou bidirectionnelle. D’une voirie à l’autre, tout change, rien ne se ressemble. Bruxelles est devenue un laboratoire d’essai avec pour cobayes ses habitants et ce, parfois au prix fort de la sécurité routière.

Les tensions entre voitures et cyclistes, cyclistes et piétons n’ont jamais été aussi fortes et la sécurité est devenue une règle à géométrie variable, surtout à l’égard des piétons. Ce développement chaotique est peu flatteur pour la cause. Les règles en matière de sécurité routière doivent s’appliquer à tous et les nouvelles pistes doivent mieux s’intégrer dans le paysage urbain.

Nous plaidons également pour que les pistes et les mailles s’accompagnement d’une meilleure réflexion en termes de planification urbaine et de nouveaux espaces verts.

On notera aussi les spectaculaires ratés comme les trois pistes cyclables du boulevard Lambermont ou les décisions davantage motivées par un bon coup de com’ que par la sécurité, comme la pérennisation de la piste de la rue de la loi mais du côté opposé à celui préconisé par le Gracq. Continuer le développement d’un véritable réseau de pistes cyclables, vite mais mieux, nous parait essentiel. Si une forme de rattrapage est nécessaire, Copenhague n’est pas devenue la référence de la ville cyclable en un jour, ni en deux ans.

4.     Stopper la politique contreproductive du « tout, partout et en même temps » pour suivre un meilleur tempo

Les grands changements requièrent du temps et de la compétence. Du temps pour informer, créer suffisamment d’adhésion, implémenter correctement les changements. De la compétence pour bien planifier, anticiper les difficultés et prévoir les solutions adéquates. Si Bruxelles a pris du retard en matière de mobilité, il n’est pas correct de la part du gouvernement bruxellois d’en faire maintenant porter le poids aux Bruxellois avec une politique du changement « tout, partout et en même temps…et tant pis si ça bloque ! »

À ce niveau aussi Good Move a connu plus d’un couac. L’absence par exemple de dérogations pour les livreurs ou les bus scolaires lors de l’implémentation de la maille Pentagone a révélé à tout le moins un certain degré d’amateurisme. Les autorités bruxelloises n’ont pas non plus veillé à fluidifier le trafic sur les grands axes alors qu’il s’agit de la seule manière de progressivement diminuer le trafic de transit dans les quartiers. Pire encore, les travaux sur la petite ceinture ont engendré des embouteillages monstres. Tout ceci était prévisible mais n’a pas été anticipé.

Ce mauvais tempo couplé à l’absence d’alternatives coûte malheureusement cher aux acteurs économiques mis sur une voie de garage. Good Move n’intègre pas dans son logiciel l’impact de ces changements sur les quartiers commerçants comme le dénonce entre autres l’IEB (Bruxelles Inter-Environnement).

Simplement balayer cette réalité d’un revers de la main en accusant les lanceurs d’alerte comme le SNI de faire du Bruxelles bashing ou le MR d’être un parti conservateur pro- voiture revient à condamner Bruxelles à une longue traversée du désert sur le plan économique avec toutes les conséquences en matière d’emploi et sur le plan social.

5. Plus le tempo du changement est rapide, plus l’accompagnement doit être conséquent

Enfin, si Good Move est aussi mal accueilli, c’est aussi parce qu’il arrive après d’autres politiques punitives en matière de mobilité qui n’ont pas correctement été accompagnées avec un impact négatif sur le pouvoir d’achat.

Nous avions pourtant réclamé un meilleur accompagnement de la LEZ (Zone de basses émissions) ou demandé un moratoire temporaire compte tenu de la crise du Covid et maintenant des prix énergétiques. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement na pas freiné sa politique pour autant, contrairement à la Flandre. La décision prise au printemps de doubler les tarifs de stationnement et d’étendre les horaires payants, a aussi porté un coup au portefeuille des ménages.

Cette accélération des politiques anti-voitures n’est pas suffisamment compensée et ne laisse pas le temps nécessaire aux Bruxellois pour s’adapter. Un meilleur accompagnement aurait permis sans nul doute une meilleure adhésion. Même renforcé, le budget dédié aux primes Bruxell’Air voyage toujours léger (à peine 4 millions d’euro). Ainsi un ménage à faibles revenus qui rend sa plaque d’immatriculation reçoit une prime de 900 euros. Ce montant couvrira deux abonnements d’un an à la STIB ou le quart du prix moyen d’un vélo cargo. Et puis quoi ensuite ? Cet exemple montre bien la déconnexion des politiques mises en œuvre qui aggravent la fracture socioéconomique déjà beaucoup trop importante à Bruxelles.

6.     Relancer la concertation pour repartir sur le bon chemin ensemble

Si ces dernières semaines ont mis en exergue la mauvaise méthode Good Move, le gouvernement bruxellois peut encore ajuster le cap et revoir sa méthode.

Les citoyens mécontents expriment des considérations légitimes et méritent d’être entendus. Nous demandons au gouvernement bruxellois et aux collèges des communes concernées de les écouter. Une concertation plus large et plus approfondie doit être menée. Une méthode éprouvée par certains élus locaux libéraux consiste à n’avancer sur un projet de mobilité qu’une fois qu’il a récolté 50% d’adhésion. Cette méthode demande plus

d’efforts mais évite les allers-retours contre-productifs et garantit une participation citoyenne plus active.

Good Move doit aussi être remis à plat au niveau régional pour avancer plus vite en matière de solutions que de restrictions. Les Bruxellois ont besoin de retrouver de la cohérence. Certains partis (PS, Défi) louent le plan à la région mais le torpillent dans certaines communes. Cette schizophrénie creuse un peu plus le fossé entre les politiques et les citoyens. Nous le déplorons.

Si les tensions doivent être apaisées et que nous dénonçons fermement toute violence ou dégradation de l’espace public, il est fallacieux, après les manifestations de ces derniers jours, d’accuser le MR de boutefeu alors que d’autres partis (Ecolo -Groen) ont joué aux pompiers pyromanes en faisant la sourde oreille aux critiques.

Nous appelons la majorité bruxelloise à repenser la mobilité comme un tout et de sortir des oppositions aussi faussement binaires (voitures contre vélos) que stériles. Sans changement de discours, Good Move risque bien l’embardée. Or, la transition vers une ville plus propre mais aussi plus fluide ne peut pas être encore retardée. Cela nécessitera chez quelques mandataires de passer du militantisme au pragmatisme pour plus de résultats. N’oublions pas que la mobilité est l’affaire de tous et que c’est avec un Bruxelles uni que nous réussirons cette transition.

Signataires:

Anne-Charlotte d’Ursel, Députée MR et Présidente de la Commission Mobilité du Parlement bruxellois

David Weytsman, Député MR et Chef de file MR à la Ville de Bruxelles

Gaëtan Van Goidsenhoven, Chef de groupe MR au Sénat et Chef de fil MR à Anderlecht

Alexia Bertrand, Présidente du Groupe MR au Parlement bruxellois

David Leisterh, Président du MR bruxellois

Aline Godfrin, Secrétaire politique du Groupe MR au Parlement bruxellois et déléguée régionale pour le MR bruxellois