Indépendants : les oubliés de la politique bruxelloise

(Jeunes) indépendant(e)s ? Y a une bonne nouvelle dans le courrier du jour :

Je rencontre presque tous les jours des indépendants, entrepreneurs, chefs d’entreprise.

Ma compagne a lancé son super petit Tea Room pendant deux ans (avec une employée à charge). J’ai longtemps été indépendant complémentaire.

On ne mesurera jamais assez le volume de risque et de stress que représente l’aventure entrepreneuriale.

Parmi ceux-ci, devoir payer ses charges, cotisations, etc. est indéniablement un des éléments les plus lourds à vivre.

Surtout au début, vous pouvez sentir que votre projet démarre mais vous avez besoin de temps. Rome ne s’est pas construite en un jour. Les charges et factures, par contre, elles, s’envoient bien en un ou deux jours.

Souvent, ce sont précisément ces charges trop élevées qui forcent les indépendants à ne pas se payer (alors qu’ils ont travaillé) ou pire, à arrêter.

Pourtant, le nombre d’indépendants a augmenté de 32% pour les 18-22 ans et de 26% pour les 22-25 ans entre 2018 et 2022. Sur l’ensemble des catégories d’âges, l’augmentation est de 14%.

C’est bien mais il en faut plus encore et surtout, il faut s’assurer que celles et ceux qui se lancent ne doivent pas arrêter.

Au contraire, il faut que leur projet fonctionnent et que elles/ils doivent engager.

Dans ce cadre, je voulais vous partager une information importante, trouve-je : sous l’impulsion du Vice-Premier Ministre David Clarinval, la cotisation pour les premiers mois d’activité a été réduite en vue de donner un coup de pouce aux jeunes indépendants.
Lors du lancement d’une nouvelle activité, il est primordial de pouvoir disposer de fonds pour louer un immeuble ou pour investir dans du matériel. Cette baisse de cotisation vise précisément à aider à dégager des marges pour ce faire et ainsi aider les nouvelles entreprises, primordiales pour notre économie.

Il reste encore beaucoup de travail, entre autres pour bien communiquer ces mesures.

Mais Rome ne s’est pas faite en un jour.

A l’époque toutefois, ils avaient peut-être le temps. Aujourd’hui, vu l’état de nos finances publiques et les défis qui se présentent à nous, ce temps on ne l’a pas et il nous faudra plus d’indépendants.

Il nous faudra aussi réformer nos institutions publiques, en commençant par parfois changer la mentalité dans certaines administrations : oui, il faut accompagner un indépendant et pas directement penser à le sanctionner parce que la taille de sa devanture n’est pas exactement aux normes.

Mais ça, c’est un autre débat pour une prochaine fois.

Revaloriser le travail

Invité sur LN24, j’ai pu rappeler mon attachement à la mesure de l’actionnariat salarié. Je suis convaincu que la relance passera par des salariés intéressés financièrement à l’avancement de leur entreprise.

Deux constats

1. Les employeurs, les entreprises craignent ou subissent déjà la crise et la récession économique.

2. Les employés ont peur de perdre du pouvoir d’achat et craignent des pertes d’emploi.

Nous proposons un nouveau paradigme

1. Il est temps d’arrêter d’opposer patrons et salariés, le combat est le même : relancer la machine, relancer l’économie, sauver les entreprises, sauver les emplois et placer la Belgique en tête de peloton de la relance.

2. Ce combat, il n’est pas uniquement celui des patrons pour sauver leur boite. Il est aussi celui des salariés pour sauver leur emploi. L’union entre les deux doit être couronnée de succès.

3. Mais aujourd’hui, elle ne l’est parfois pas suffisamment. Elle n’est du moins pas assez solide, chacun défendant parfois uniquement ses propres intérêts alors que l’objectif doit être commun. L’union nationale employeurs-employés est une des clés de la relance du pays.

4. Reconnaissons que les salariés ne se sentent souvent solidaires que des pertes : à savoir, ils perdent leur emploi quand la boite va mal mais gagnent rarement plus quand elle va bien. Demain, je propose que tous, de cadres à personnel exécutant soient aussi davantage solidaires des victoires de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. L’histoire a durablement considéré qu’il fallait solidariser les pertes, aujourd’hui nous disons: il faut solidariser les gains

Lancer l’action populaire

1. Il s’agit concrètement de faire en sorte que les salariés puissent recevoir une partie des bénéfices et progressivement entrer dans le capital de l’entreprise, via plusieurs formes. En réalité, il s’agit de faire en sorte que tous les salariés y aient accès, le cadre mais aussi le caissier du supermarché : intéresser financièrement le salarié à l’avancement de son entreprise.

2. De Gaulle en parlait déjà. Warren Buffett l’a implémenté. Beaucoup y sont favorables et une base légale existe mais tout ça ne fonctionne que très peu.

Une résolution vient d’être déposée au Parlement fédéral par Denis Ducarme pour faciliter cet outil. Il faut vite la voter et l’implémenter !

 

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