Stop à la logique de l’arrosoir à subsides

Pour La Libre Belgique, je dénonce la logique d’arrosoir à subsides qui serait à l’œuvre chez Innoviris, dans certaines aides accordées.

Le parlement bruxellois entame cette semaine des discussions budgétaires qui s’annoncent tendues. Les comptes d’Innoviris, un OIP (organisme d’intérêt public) qui soutient la recherche et l’innovation en Région bruxelloise, a retenu notre attention.

Innoviris est loin d’être l’OIP bruxelloise la plus critiquable. Mais en creusant, nous constatons que, même là-bas, s’applique la logique de l’arrosoir à subsides. C’est la technique classique à Bruxelles. Après cela, certains s’étonnent encore qu’il n’y ait plus d’argent public pour financer le métro Nord….

L’objet initial d’Innoviris est génial. Mais débloquer l’équivalent d’un appart deux chambres pour financer une pièce de théâtre, cela ne va pas. La recherche et l’innovation, ce n’est pas la culture. Est-on est les seuls à penser qu’un OIP de recherche et d’innovation n’a pas pour objet d’investir dans un champ agricole, une friterie ou une pièce de théâtre ? Je n’en comprends pas l’intérêt, si ce n’est un intérêt politique.

La majorité des subsides listés par la Cour des comptes est, en toute logique, allouée à des sociétés privées clairement actives dans des projets innovants, à des universités ainsi qu’à quelques communes. Le MR a toutefois identifié une trentaine de subsides (pour un total de 1,8 million d’euros) dédiés à différents organismes dont la finalité innovante paraît, à leurs yeux du moins, peu évidente.

Les libéraux citent notamment les 275 640 euros octroyé aux « plaisirs chiffonnés”, une compagnie de théâtre qui “questionne la place de l’artiste au sein du secteur des arts vivants”, les 11 000 euros octroyés à By Dewez, une friterie du parvis de Saint-Gilles qui “réinvente le Fritkot”, les 61 984 euros pour la coopérative du chant des Cailles, à Watermael-Boitsfort, “qui promeut une agriculture respectueuse de la terre et des humains, viable, émancipatrice et créatrice de liens sociaux”, les 65 500 euros à “Les Meutes”, une ASBL ixelloise “travaillant à la réalisation d’œuvres visuelles plurielles”, les 49 690 euros à Cultureghem ASBL, un laboratoire d’initiatives d’entraide vers un avenir plus durable en ville, etc.

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