L’intelligence artificielle va détruire le monde et mettre tout le monde au chômage?

Cette question, beaucoup nous la posent. C’est pourquoi, avec mon excellente collègue Clémentine Barzin nous avons organisé lundi passé une conférence sur le sujet. Nous avions réuni un panel de choc pour l’occasion : Mathieu MICHEL , John-Alexander Bogaerts et David Dab. En conclusion de la conférence, et riche des différentes interventions, j’ai pu livrer quelques commentaires.
1/ Napoléon aurait dit que le jour où la Chine se réveillerait, le monde tremblerait. Plus récemment, Poutine a dit que celui qui maîtriserait l’IA maîtriserait le monde. Et quand on y regarde de plus près, on constate que la Chine a investi près de 70 milliards dans l’IA. Les Etats-Unis 50 milliards. L’Europe 7 milliards. Bruxelles 11 millions. Les deux grandes puissances se préparent au monde de demain. Quid de la Belgique ? Quid de l’Europe ?
2/ Les bouleversements seront majeurs, principalement pour nos économies. Les plus optimistes expliquent que le PIB mondial augmentera de plus de 15%, d’autres expliquent que cela détruira des emplois.
Selon moi, c’est à une nouvelle révolution industrielle que nous allons assister et ceux qui seront en tête de wagon seront les Rockefeller et Henry Ford d’hier.
Alors oui, l’IA aura un impact sur le marché de l’emploi, mais je ne crois pas qu’il sera destructeur d’emplois, au contraire. En effet, quand vous regardez aujourd’hui les pays à la pointe de l’automatisation tels que le Japon ou Singapour, tous deux ont un taux de chômage inférieur à 3%. Nous savons aussi que depuis 1945, 60% des emplois ont disparu, remplacés par de nouveaux. Le sens de l’histoire est de suivre ce phénomène de transformation et de modernisation de nos économies et, toujours, nous nous sommes adaptés et le monde s’est enrichi.
3/ Pour y arriver toutefois, nous devrons être attentifs à trois éléments : le traitement des données pour protéger nos libertés, une réglementation adaptée pour éviter un monde de l’IA far west et, enfin, une capacité de produire des experts.
Et c’est ici qu’entre en scène l’institution de nos sociétés qui sera à coups sûrs la plus durablement chamboulée : l’école.
1. Nos écoles fonctionnent grosso modo de la même manière depuis Charlemagne. Elles devront aujourd’hui bouleverser leur méthode d’apprentissage tant l’IA sera pour nos têtes blondes une source d’apprentissage plus rapide. Ce sont aujourd’hui deux types d’intelligence qui se confrontent.
2. l’IA, au travers d’outils comme ChatGPT, va nous amener à constamment être dans le contrôle et la vérification de ce que nous dit l’IA. Pourtant, l’être humain a besoin de créer, pas uniquement de contrôler. L’école joue peut-être là son rôle le plus important : apprendre à être créatif.
3. Si on veut former les meilleurs experts, l’école doit comprendre que l’étincelle du développement technologique commence par la salle de classe.
Votre avis ?

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